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La plate-forme aéroportuaire de Nice, qui voit son trafic exploser en été, fait la part belle à l’aviation d’affaires, 2023 - TGL
La plate-forme aéroportuaire de Nice, qui voit son trafic exploser en été, fait la part belle à l’aviation d’affaires, 2023 - TGL
Marine Mimouni

Transport

L’aéroport de Nice, le rendez-vous des vacances

Transport

De passage à Nice, The Good Life en a profité pour visiter son aéroport.

On y arrive de Dubaï en A380, de New York en jet privé, de Londres en vol low cost, de Monaco en hélicoptère… Porte d’entrée de la Côte d’Azur, l’aéroport de Nice, qui voit son trafic exploser en été, fait la part belle à l’aviation d’affaires. Tour du propriétaire.


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Un avion survolant la plage de Nice.
Un avion survolant la plage de Nice. Julien Oppenheim

Si vous prenez l’avion pour Nice, choisissez de préférence un siège près d’un hublot, sur la gauche de l’appareil. Vous profiterez ainsi d’une vue magique sur la Côte d’Azur. Entre les Alpes et la grande bleue, vous verrez défiler les calanques de l’Estérel, le rivage du golfe de la Napoule, puis Cannes et le cap d’Antibes. Ce paysage, l’un des plus spectaculaires de la planète (au troisième rang des approches d’aéroport, selon CNN Travel en 2021), fait le bonheur de passagers provenant de tous les horizons.

Cet été, ils arrivent de 114 aéroports différents. La deuxième plate-forme aéroportuaire française – après Paris, et loin devant Marseille et Lyon – accueille chaque jour un A380 de la compagnie Emirates en provenance de Dubaï. Elle est reliée à Bahreïn, Riyad et Koweït, où transitent aussi les passagers qui viennent d’Inde et d’Asie.

Vue de l’aéroport de Nice.
Vue de l’aéroport de Nice. Julien Oppenheim

Air Canada et Air Transat acheminent les voyageurs venant de Montréal, et United, Delta et La Compagnie, ceux de New York. Depuis mai dernier, Delta offre aussi un vol vers Atlanta, le principal hub américain. Autres nouveautés : des liaisons vers Constantine, Bari, La Valette, Birmingham, Bruxelles–Charleroi, -Santorin et même Tampere (Finlande).

Grâce à ces ouvertures de lignes, Nice espère retrouver, cette année, la quasi-totalité du trafic enregistré avant la pandémie : 14,5 millions de passagers en 2019. Un objectif raisonnable, au vu du redressement opéré en 2022 – 12,1 millions de passagers, contre 6,5 millions en 2021 et 4,5 millions en 2020. Mais, déjà, la direction de l’aéroport se projette vers l’avenir. « Nous allons agrandir le terminal 2, ce qui portera la capacité de l’aéroport à 18 millions de passagers, tout en diminuant les transferts vers les avions par bus de pistes », explique Franck Goldnadel, le président de l’aéroport. 


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L’aéroport dispose donc d’un terminal d’affaires, dont les trois opérateurs sont chargés d’accueillir les avions et les passagers.
L’aéroport dispose donc d’un terminal d’affaires, dont les trois opérateurs sont chargés d’accueillir les avions et les passagers. Julien Oppenheim

La croissance exponentielle de l’aéroport de Nice

Outre sa taille XL, du fait de l’attrait de la Côte d’Azur et de l’enclavement de Nice (six heures depuis Paris en train, onze depuis Bordeaux…), l’aéroport se caractérise par la saisonnalité du trafic, avec un pic de juin à septembre : les long-courriers ne sont d’ailleurs en service qu’à la belle saison. Autre originalité : les jets privés et les hélicoptères représentent 40 % des mouvements d’appareil. L’aéroport dispose donc d’un terminal d’affaires, dont les trois opérateurs (Fixed Base Operators, ou FBO dans le jargon aérien) sont chargés d’accueillir les avions – carburant, maintenance, parking – et les passagers.

Ces derniers peuvent acheter du caviar et du champagne millésimé avant de partir, voire une montre rare ou une toile signée Soulages ou Keith Haring. L’aéroport de Nice gère aussi les aérodromes de Cannes-Mandelieu et Saint–Tropez, tournés vers l’aviation d’affaires.

Le métier des FBO consiste à établir une relation de confiance absolue avec des clients ignorant tout de la culture française et des contraintes de l’aéroport.
Le métier des FBO consiste à établir une relation de confiance absolue avec des clients ignorant tout de la culture française et des contraintes de l’aéroport. Matt Hardy / Unsplash

« La pandémie de Covid a moins affecté les vols privés que les vols commerciaux : le trafic d’affaires est supérieur à celui de 2019 depuis 2021, et nous avons enregistré, l’an dernier, une croissance exponentielle, malgré l’assèchement du marché russe », explique Pascal Matha, directeur du FBO Aviapartner, à Nice.

Le métier des FBO consiste à établir une relation de confiance absolue avec des clients ignorant tout de la culture française et des contraintes de l’aéroport. « La principale difficulté à laquelle nous devons faire face, c’est le manque de places pour les avions durant le pic de l’été ou lors du Grand Prix de Monaco. Nous devons parfois proposer à un propriétaire de parquer son jet à Cannes ou à ­Toulon, ce qui ne l’enchante pas », explique Pascal Matha.

En ce qui concerne les hélicoptères, la ligne Nice – Monaco, première liaison mondiale (départs toutes les demi-heures, 195 euros le vol de 7 minutes), a beaucoup souffert de la pandémie.

Outre sa taille XL, du fait de l’attrait de la Côte d’Azur et de l’enclavement de Nice, l’aéroport se caractérise par la saisonnalité du trafic, avec un pic de juin à septembre.
Outre sa taille XL, du fait de l’attrait de la Côte d’Azur et de l’enclavement de Nice, l’aéroport se caractérise par la saisonnalité du trafic, avec un pic de juin à septembre. Victor Freitas / Unsplash

« Nous opérons aussi des vols privés en hélicoptère depuis Nice vers Saint-Tropez, Cannes, Antibes, ou vers des restaurants étoilés, des vignobles, parfois jusqu’à Milan pour un shopping. Des banques, des entreprises de luxe et des agences immobilières nous réservent aussi des vols », explique Sabrina Barbera, directrice générale de Blade Europe.

Depuis 2022, cette firme américaine gère les réservations, le service client et le marketing pour Monacair, dont les 30 hélicoptères sont répartis entre Nice, Monaco, Cannes… Cet été, les passagers vont pouvoir profiter de la -réfection totale de l’héliport de Monaco et de l’ouverture de deux nouveaux lounges dans les terminaux T1 et T2 de Nice. De quoi dynamiser la « mobilité aérienne urbaine » vantée par la société Blade, dont le slogan est « Fly the future, today ». Tout un programme… 


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Site internet de l’aéroport de Nice.

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