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Dans le Tyrol autrichien, Innsbruck constitue l’une des principales destinations touristiques du pays et s’appréhende comme une ville jeune, dynamique et à gros potentiel économique, avec la montagne au cœur de sa stratégie et de son identité. Ancienne ville olympique, elle se prend aujourd’hui pour la « capitale des Alpes ».
Comme à Grenoble, en France, Bolzano ou Trente, en Italie, ce qui frappe immédiatement en arrivant à Innsbruck, ce sont les montagnes qui encerclent la ville. Protections, limites, barrières, obstacles, peu importe, en tout cas elles définissent l’identité de ces agglomérations et métropoles des Alpes. Innsbruck se définit elle-même comme la « capitale des Alpes »… Capitale, c’est sûrement une bien grande ambition pour une aussi petite ville d’à peine plus de 130 000 habitants. Même si la ville accueille depuis 2003 le siège du secrétariat permanent de la Convention alpine, traité de droit international visant la protection étendue et le développement durable des Alpes, entrée en vigueur en 1995.
La Convention couvre une surface de 190 717 km2 et comprend huit Etats, l’Autriche, l’Italie et la France occupant les trois quarts de la superficie. Donc, oui, Innsbruck a sans conteste un rôle capital. « Le Tyrol était une région assez pauvre avant que le tourisme ne s’y développe, explique Wolfgang Andexlinger, responsable de l’urbanisme, du développement urbain et de l’intégration pour la ville d’Innsbruck. Elle est l’une des premières régions des Alpes à s’être ouverte au tourisme moderne, avec l’arrivée des premiers touristes britanniques dans les années 1820. La montagne était alors une activité réservée à l’élite fortunée qui se pratiquait surtout l’été. C’est à la fin du XIXe siècle que l’idée d’en faire également une destination hivernale émerge. »
Aujourd’hui, avec plus de 44 millions de nuitées enregistrées par an, la région du Tyrol est l’une des plus touristiques d’Autriche, et surtout des Alpes, devant la France et l’Italie. Ses infrastructures réputées pour leurs qualités et leur modernité comptent près de 150 resorts et stations de ski, 3 637 km de pistes skiables et 1 175 remontées mécaniques. Des stations familiales, comme le Patscherkofel, aux resorts all inclusive 5 étoiles, comme le Stubaier Gletscher, le Tyrol capte à lui seul 49 % des visites des skieurs autrichiens. En 2019, 600 millions d’euros ont été investis dans la branche touristique.
Omniprésence des montagnes
Innsbruck se trouve au cœur de ces villages de ski dont une vingtaine sont accessibles à une heure de route ou moins. En 2019, la ville figure à la troisième place des destinations estivales, derrière Vienne et Salzbourg, en totalisant 20 967 nuitées, et à la 10e place en hiver, avec 10 196 nuitées. Innsbruck comptabilise en moyenne 1,5 million de touristes par an. Peu importe la manière dont on aborde la ville, il est impossible de faire l’impasse sur l’omniprésence des montagnes. Bien avant d’apercevoir les contours d’Innsbruck, ce sont les premiers éléments qui se donnent à voir. Avant même de connaître leurs noms, d’apprendre à les identifier et de se repérer dans la ville grâce à elles, elles servent de toiles de fond au paysage urbain et donnent à la ville son atmosphère particulière.
La ville d’Innsbruck semble ne faire qu’un avec la montagne, et cette dernière se pratique aisément à tous les âges, en toutes saisons et à toute heure de la journée. Il n’est pas inhabituel de croiser des bandes d’étudiants à vélo, leurs skis ou leur snowboard sur le dos, rouler vers la station de téléphérique la plus proche pour une sortie improvisée entre deux cours, des cadres dynamiques profitant d’une descente à skis de bon matin ou pendant leur pause déjeuner avant de prendre le tram et de rejoindre leur bureau. De sémillants retraités qui randonnent chaque jour une bonne heure, peu importe les conditions météorologiques, ou encore des personnes interviewées que l’on retrouve quelques jours plus tard, par hasard, en train de dévaler de raides sentiers chevauchant des vélos tout-terrain. Mieux que n’importe quel spot publicitaire, la montagne vit d’abord et avant tout au rythme de la population locale.
« Aujourd’hui, lorsque vous pensez à Innsbruck ou au Tyrol, il est évident d’y associer une image de montagnes, confirme Wolfgang Andexlinger. En réalité, cette identité est une construction historique qui a notamment été déterminée par l’introduction des téléphériques pendant l’entre-deux-guerres. C’est à partir de ce moment-là que les montagnes, parce qu’elles étaient rendues accessibles, sont devenues des éléments essentiels pour les habitants, puis les touristes. » En effet, la construction de téléphériques a joué un rôle crucial dans l’intégration des environnements de haute montagne au sein même du tissu urbain.
L’inscription des sports d’hiver dans l’identité urbaine s’est ensuite particulièrement renforcée par la tenue des jeux Olympiques d’hiver en 1964 et 1976, faisant d’Innsbruck l’incarnation de la ville olympique. « La station de Patscherkofel fait partie du patrimoine historique de la ville, souligne Adrian Egger, directeur de la station. Le premier téléphérique y a été construit en 1928 et a opéré jusqu’en 2017. Mais c’est surtout ici que se sont tenus les jeux Olympiques d’hiver. C’est “la” montagne des Innsbruckois. »
Situé à 6,5 km au sud d’Innsbruck et facilement accessible via le skibus (transport gratuit), le Patscherkofel est reconnaissable à son sommet arrondi et son antenne radio caractéristique. « Ce qui nous démarque, c’est d’être une station locale et familiale. Notre domaine skiable en hiver ne compte que 18 km de pistes, mais il est populaire auprès des locaux qui constituent 70 % de notre fréquentation en hiver et 60 % en été. » En moyenne, la station accueille près de 250 000 personnes par an de manière continue.
Après avoir été cédées à un propriétaire privé dans les années 90, l’exploitation et la gestion des téléphériques sont reprises par la municipalité, qui décide d’investir 60 millions d’euros en 2017 pour la modernisation des infrastructures. « Ici, les gens vont à la montagne comme d’autres iraient au parc, explique Wolfgang Andexlinger. Aujourd’hui, la nature aménagée est une véritable extension de la ville, et la montagne fait partie des pratiques quotidiennes des habitants pour le sport et les loisirs. Cela explique les investissements des pouvoirs publics et l’apparition des partenariats privé-public pour la gestion des téléphériques, par exemple. »
Innsbruck et le réchauffement climatique
Aujourd’hui, le cliché d’Innsbruck, la ville au pied de la montagne, a largement été relayé par la Nordkette, domaine situé au nord d’Innsbruck. « La station de Seegrube, sur la Nordkette, est emblématique à bien des égards, analyse Rudi Mair, météorologue, glaciologue et spécialiste des avalanches. C’est l’une des plus vieilles stations construites dans les années 30, et lorsqu’il y a suffisamment de neige, vous pouvez arriver jusqu’au centre-ville sur vos skis. » Située à 1 905 mètres d’altitude, elle est accessible par le fameux funiculaire Hungerburg imaginé par l’architecte star Zaha Hadid, inauguré en 2007, qui relie le centre-ville d’Innsbruck à la station d’Hafelekar.
S’élevant à 2 256 mètres d’altitude, celle-ci est réputée pour ses pentes parmi les plus raides d’Europe ; la plupart des gens empruntent le téléphérique pour profiter de la vue imprenable sur la ville. Ce jour-là, le ciel est voilé depuis le centre-ville, ne laissant apercevoir que des paysages de montagnes incomplets. La montée se fait dans une brume blanche parfois traversée de trouées dans lesquelles on entrevoit de minuscules silhouettes noires dévaler les pentes blanches. Une vingtaine de minutes plus tard, en haut, c’est la tempête. Le ciel et la neige se confondent dans un même tableau laiteux et hostile.
Ceux qui espéraient admirer la ville vue d’en haut se rabattent sur quelques selfies sur fond blanc, faute de mieux, avant de se réfugier dans le restaurant. Seule une poignée d’imperturbables courageux, freeriders, têtes brûlées et skieurs aguerris se préparent avant de rapidement disparaître dans l’épais manteau neigeux. « Généralement, la saison de plein hiver, de décembre à début février, est la période où il devrait y avoir le plus de neige, explique Rudi Mair. Mais depuis quelque années, la saison commence en novembre et ensuite, nous avons plus de vent que de neige. Le réchauffement climatique rend la montagne de plus en plus imprévisible. Il augmente notamment les risques d’avalanche. Une couche de neige se dépose sur le sol et elle se recouvre ensuite de plaques. Le problème est qu’avec l’augmentation des températures la neige qui se trouve en dessous devient humide et fragile et ces plaques peuvent alors se rompre. C’est un phénomène apparu il y a une vingtaine d’années et qui touche toutes les Alpes, en particulier la moyenne montagne, qui se situe entre 1 000 et 2 500 mètres d’altitude. Il est pour le moment impossible d’anticiper ce type d’avalanche. »
Armé d’une pelle et d’instruments de mesure, Rudi Mair effectue des profilages de neige quotidiens, parfois deux fois par jour durant la pleine saison hivernale. « Depuis l’an dernier, nous travaillons sur un projet régional qui compilera tous les rapports de données et sera accessible de manière internationale », déclare le glaciologue.
Alors que l’image d’Epinal du tourisme alpin s’est conçue à partir de pistes enneigées et de sports d’hiver, les stations s’adaptent comme elles peuvent en fonction de l’impact qu’elles subissent face à la baisse d’enneigement. « Concernant la station de la Nordkette, le réchauffement climatique n’a pas réellement d’impact économique, affirme Thomas Schroll, directeur de la station. La Nordkette jouit d’un statut vraiment particulier, car rendue accessible par téléphérique depuis le XXe siècle. On y vient pour effectuer des activités principalement estivales : de la randonnée, du VTT ou encore de l’escalade et des excursions panoramiques. C’est aussi un endroit très fréquenté par les habitants de la ville tout au long de l’année, ce qui signifie que cet endroit n’est pas seulement une attraction touristique. Aujourd’hui, on compte 40 % de locaux et 60 % de touristes pour une fréquentation saisonnière de 60 % en été et de 40 % en hiver. Les skieurs, eux, ne représentent que 7 % des visiteurs. En revanche, le domaine skiable est très important pour l’image et l’identité du lieu et de la ville. »
En 2018, plus de 650 000 personnes ont emprunté le funiculaire. « Nous avons une croissance stable et régulière qui nous convient. Augmenter à tout prix le nombre de touristes impliquerait de développer les infrastructures de la station, indique Thomas Schroll. Or, ce qui fait l’attrait et le succès de cette destination réside précisément dans la préservation de son environnement naturel. »
Les piliers économiques d’Innsbruck
Une philosophie illustrée par le Perspektivenweg (« le sentier des perspectives »), imaginé par le cabinet d’architecture norvégien Snøhetta en 2018. Dix éléments architecturaux se fondent harmonieusement dans le décor naturel et ponctuent cette randonnée de 2,8 km. La symbiose de la ville et de la montagne constitue la stratégie d’Innsbruck pour tirer son épingle du jeu. Atouts naturels spectaculaires, expertise sportive, espace urbain dynamique, esthétiques avant-gardistes, population jeune et instruite, exemplarité écologique. Une narration qui va bien au-delà du seul secteur touristique et qui participe également à l’attractivité économique et urbaine de la ville.
« Depuis les années 2000, le nombre d’habitants à Innsbruck est en croissance, avec une moyenne de 200 à 300 personnes par an, explique Wolfgang Andexlinger. La ville est limitée par les montagnes au nord et au sud et par des frontières politiques d’est en ouest. La municipalité a donc adopté l’idée d’une ville compacte par opposition au modèle d’étalement urbain afin de soutenir un développement durable. La stratégie est donc de densifier les structures existantes principalement construites dans les années 60 et 70 en respectant des normes environnementales, se concentrer sur une mobilité piétonne et cycliste et rendre l’espace public aux habitants. Chaque année, près d’une quinzaine de projets d’architecture sont en compétition. »
Le dernier appel à projets a été lancé, à l’échelle européenne, en mars 2019. Le programme Inn’Site vise la réhabilitation urbaine du quartier des halles, situé au nord-ouest de l’hypercentre, le long de la rivière. L’économie de l’Etat fédéral du Tyrol s’est particulièrement dynamisée après la Seconde Guerre mondiale en passant d’une agriculture montagnarde à une industrie de services. Aujourd’hui, la part du tourisme est prédominante, mais l’économie régionale présente également un profil diversifié qui se caractérise par des services aux entreprises à haute intensité de connaissances, des groupes industriels compétitifs dans des domaines comme l’industrie chimique et pharmaceutique, la verrerie ou l’ingénierie, des services publics compétents ou encore les secteurs du transport et des commerces.
Ces différents piliers assurent la stabilité économique de la région. Bien que les petites et moyennes entreprises représentent 91,4 % du tissu économique en 2019, des entreprises de stature internationale, comme Swarovski ou Med-El, sont installées à Innsbruck ou dans ses environs. « Du fait de la spécificité géographique et du manque d’espace qui en découle, nous ne pouvons pas vraiment accueillir de grands sites de production industrielle, précise Marcus Hofer, directeur général de Standortagentur Tirol, l’agence de développement économique. Mais cela n’est pas un frein et de plus en plus d’entreprises internationales s’installent à Innsbruck, car les industries de services et de la recherche sont présentes et, surtout, c’est le meilleur laboratoire pour tester les produits sur le terrain et auprès d’une population qui a l’habitude de pratiquer la montagne sous toutes ses formes. »
En 2016, Black Diamond Equipment, entreprise américaine spécialisée en équipement d’escalade, de ski et de sports de montagne, a d’ailleurs décidé de déménager son siège européen de Zurich à Innsbruck. L’environnement spécifique de la capitale tyrolienne inspire aussi bien les entreprises internationales que les initiatives locales. « Innsbruck est vraiment la ville par excellence pour toutes les activités de montagne, confirme Simon Magenschein, étudiant en chimie à l’université d’Innsbruck. Peu importe ce que vous avez envie de faire et votre niveau, vous trouverez toujours quelqu’un de motivé pour vous accompagner dans vos sorties. C’est l’avantage d’une communauté étudiante très active. »
L’étudiant passe son temps libre dans l’atelier de SPURart, une entreprise qui fabrique des skis et des snowboards sur mesure et à la demande. L’aventure a commencé il y a dix ans avec l’association de Michael Freymann, testeur de skis professionnel, et de Peter Pfeifer, entrepreneur élevé dans les montagnes tyroliennes. Depuis deux ans, l’activité s’est professionnalisée et l’équipe s’est installée dans une ancienne boucherie reconvertie en atelier de construction qui fleure bon les différentes essences de bois et le vernis. « Le produit est fait sur mesure, explique Simon Magenschein. Le client nous fait part de ses pratiques de glisse et, à partir d’un prototype, nous l’adaptons pour qu’il corresponde à ce qu’il désire, que ce soit en termes techniques ou esthétiques. Ensuite, soit, de manière classique, nous fabriquons l’objet de glisse et le lui envoyons, soit nous lui proposons de venir à l’atelier et de le construire lui-même, le temps d’un week-end. C’est ce qui a fait le succès de notre démarche. »
Il faut compter 850 euros pour un objet de glisse standard et jusqu’à 2 000 euros pour un design spécial. « “Spur” signifie littéralement la trace que vous laissez derrière vous, s’amuse Simon Magenschein. Dans les codes de glisse, il est de coutume de regarder les skis ou le snowboard des autres, de jauger leur ligne et leur design quand on fait la queue avant de dévaler la pente. En fonction de leurs exploits, les petites marques se font connaître et deviennent populaires. » Aujourd’hui, grâce au bouche-à-oreille, l’entreprise compte près de 300 clients, principalement européens, mais aussi japonais ou néo-zélandais.
Un écosystème de start-up florissant
« La ville d’Innsbruck et la région du Tyrol possèdent un écosystème de start-up certes modeste, mais florissant, affirme Markus Hofer. Innsbruck compte plus de 30 000 étudiants et des universités de stature historique et internationale, comme l’université d’Innsbruck ou la faculté de médecine. Il y a donc une vraie tradition de la recherche et de l’innovation. » En effet, les étudiants représentent un quart de la population de la ville. L’agence Standortagentur Tirol, créée en 1997, promeut l’initiative entrepreneuriale, l’implantation et la création d’entreprises à l’échelle régionale. En 2016, une branche dédiée spécifiquement aux start-up et à la création d’un écosystème compétitif voit le jour, issue de partenariats impliquant les institutions publiques et privées ainsi que les universités.
« L’accent est particulièrement mis sur l’entreprenariat social et écologique, raconte Marcus Hofer. Nous cherchons à soutenir des initiatives qui ne sont pas dans la seule recherche de profit, mais qui contribuent à enrichir la société. » C’est dans cette perspective que la chambre de commerce du Tyrol, l’université d’Innsbruck et l’agence Startup Tirol se sont associées pour créer le projet InnCubator visant les étudiants prêts à se lancer dans l’entrepreneuriat en proposant un accompagnement durant la phase d’incubation et en mettant à leur disposition un espace de coworking situé sur le nouveau campus de l’université d’Innsbruck, aux abords du centre-ville.
« J’étais assistante de recherche à l’université d’Innsbruck et je me demandais comment faire pour que la ville attire les start-up. Ici, le meilleur atout est la glisse, j’ai donc eu l’idée d’un événement combinant le ski et l’innovation », explique Kathrin Treutinger, fondatrice de Skinnovation. Des start-up, des intervenants, des investisseurs, des entreprises internationales et des conférenciers sont invités à se rassembler le temps d’un long week-end pour des interactions originales où, par exemple, les pitchs se font le temps d’une montée en téléphérique. « La première édition, qui a eu lieu en 2015, comptait une vingtaine d’intervenants. Dès 2016, j’ai bénéficié du soutien de l’université d’Innsbruck et de la chambre de commerce du Tyrol, poursuit Kathrin Treutinger. C’est un événement qui gagne en popularité et qui permet de fédérer autour de l’innovation sportive. »
Ce qui était comparable à ses débuts à un événement étudiant a su évoluer en une start-up viable et croissante. Ce jour-là, l’espace de coworking d’InnCubator est encombré de cartons pleins de goodies pour l’édition 2019. « Cette année, nous prévoyons 300 participants, affirme Kathrin Treutinger. La prochaine étape est d’y intégrer un volet tourisme également. » La région du Tyrol compte actuellement 170 start-up et se classe ainsi au quatrième rang au niveau national. « La taille limitée de la ville et sa densité sont des éléments essentiels qui alimentent aussi bien la scène culturelle alternative que l’environnement créatif et innovant propre aux start-up », analyse Shawn Wright, l’un des membres du projet Die Bäckerei.
Lancé il y a dix ans, le centre culturel installé dans une ancienne boulangerie aux abords du centre-ville est l’incarnation la plus vibrante de la présence d’une culture alternative à Innsbruck incluant un espace d’expérimentation. Pas de hiérarchie ni de comptes à rendre, mais un lieu partagé, mis en commun et accessible à tous. « Ce que nous proposons, c’est de l’espace pour pouvoir s’exprimer, continue Shawn Wright. Nous accueillons aussi bien des fab labs que des start-up, des espaces de coworking, des studios artistiques, une épicerie solidaire avec des produits locaux ou encore un mur d’escalade dans la cave. L’idée est d’entretenir un véritable compost culturel tout en faisant en sorte que tous soient inclus. Ici, tout le monde est bienvenu. » Ainsi, Innsbruck réussit à se démarquer en cultivant ses spécificités et en véhiculant l’image d’une ville sportive, moderne et dynamique.