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dubai green spine une idées pour combattre les fortes chaleurs
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De Paris à Dubai, comment les villes s’arment-elles contre les fortes chaleurs ?

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Alors que Dubaï vient de dévoiler son nouveau projet, une « colonne vertébrale verte » qui permettra à la population de se balader sur une promenade plantée de plus de 60 kilomètres et, surtout, de rafraichir la ville, The Good Life revient sur les initiatives que portés par les centres urbains pour contenir la hausse des températures.

Le 21 juillet a été la journée la plus chaude jamais enregistrée sur Terre. En 2023, selon Copernicus, sur 11 mois, la température moyenne était 1,46°C au-dessus de la période pré-industrielle. Et les centres urbains se réchauffent deux fois plus vite que les périphéries. Il est donc urgent pour les villes de trouver des solutions pérennes aux fortes chaleurs qu’une armée de ventilateurs Dyson ne sauraient combattre. Si le béton, l’asphalte et l’acier retiennent la chaleur, il faut faire renaître la nature en ville.


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Faire renaître des rivières disparues

Alors qu’à l’heure de l’écriture de ces lignes le triathlon de Paris 2024 ne sait pas si ou quand il pourra avoir lieu, faute à la Seine ne n’être pas encore assez « propre », l’eau est un allié de taille pour combattre le réchauffement des centres urbains. Elle absorbe la chaleur de l’air, et lorsque les particules d’eau s’évaporent, elles emportent la chaleur avec elles, abaissant ainsi la température au niveau du sol.

Si la Seine est à son potentiel maximum en attendant que les riverains puissent s’y baigner, la Bièvre pourrait aider à la peine des Parisiens. La… quoi ?

Citée dans « Les Misérables » (1862), la dernière portion de cette rivière dont la capitale a oublié le nom a été scellée en 1912. Plusieurs campagnes se sont succédées pour plaider sa réouverture, restées sans succès, jusqu’à ce qu’Anne Hidalgo intègre l’idée a sa campagne pour la Mairie de Paris. Depuis le 14 mars 2022, la Bièvre coule à nouveau entre Arcueil et Gentilly. Deux ouvertures intramuros, autour des parcs René Le Gall et Kellermann sont à l’étude.

L’idée n’est pas franco-française. En 2014, Auckland (Nouvelle-Zélande) a retiré des milliers de mètres cubes d’argile et de tuyaux pour découvrir des ruisseaux dans son centre-ville. En mai 2023, une équipe de construction à Manchester (Royaume-Uni), a mis au jour une section du centre-ville de la rivière Medlock, enfouie dans un tunnel souterrain il y a 50 ans. Les autorités de New York étudient actuellement un plan de 130 millions de dollars pour rouvrir le ruisseau Tibbetts dans le Bronx, qui avait été enfermé dans un drain à peu près à la même époque que la Bièvre, afin de contribuer à atténuer les risques croissants d’inondation.

La végétation contre les fortes chaleurs : même Dubai s’y met

Une étude récente sur 93 villes européennes a montré qu’une augmentation de 30 % de la couverture arborée pourrait éviter un décès sur trois causé par les fortes voire extrêmes chaleurs.

La coulée verte René-Dumont, à Paris, a fait des émules. Créée en 1988 par Philippe Mathieux et Jacques Vergely, à l’emplacement de l’ancienne ligne de chemin de fer qui reliait depuis 1859 la place de la Bastille à la Varenne-Saint-Maur, elle a donné des idées à la mairie de New York qui inaugura, près de 20 ans plus tard, sa High Line, elle aussi sur le tracé d’anciens rails.

Plus de 5 000 000 de visiteurs empruntent la High-Line chaque année, dans un quartier qui n’était pas parmi les plus touristiques. Autour fleurissent des dizaines de projets immobiliers.
Plus de 5 000 000 de visiteurs empruntent la High-Line chaque année, dans un quartier qui n’était pas parmi les plus touristiques. Autour fleurissent des dizaines de projets immobiliers. Julien Chassagne

A Dubai, ce n’est pas sur mais à côté d’un train (en fait un tram en devenir) que ce que la municipalité appelle déjà « l’autoroute la plus verte du monde » vient d’être annoncée. La « Green Spine » (colonne vertébrale verte), confiée au studio d’architecture Urb, s’étendra les 64 kilomètres de l’ancienne route Sheikh Mohammad Bin Zayed (E311). Celle-ci sera plantée de plus d’un million d’arbres et s’attaquera à l’hégémonie des voitures en offrant aux habitants et aux touristes des voies piétonnes et un système de tramway alimenté à l’énergie solaire.

Le chantier s’intègre dans le calendrier 2040 du « Dubai Urban Master Plan » qui vise à transformer l’émirat en une « 20-minute city », une ville dont les résidents pourront accéder à 80% de leurs besoins quotidiens en moins de 20 minutes à pieds ou à vélo. De quoi soutenir améliorer le confort des habitants d’une ville dont la température moyenne est déjà de 28,2 °C — aussi et surtout d’augmenter l’attractivité et d’atteindre les 7,8 millions d’habitants.

La future « High Line » dubaïote.
La future « High Line » dubaïote. Urb

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