Non classé
Une virée en Champagne ? Au programme : des dégustations, des visites de caves, quelques bonnes tables et aussi de jolis lieux pour y dormir.
S’il existe dans la région de belles propositions hôtelières, rares sont les maisons de champagne qui ont osé franchir le pas. Certains, cependant, ont tenté l’aventure en ouvrant leur établissement, offrant l’occasion de plonger encore un peu plus au cœur de leur histoire. Tour d’horizon en trois good spots.
Le Domaine du chalet. Palmer & Co n’est pas la plus connue des maisons de champagne. Fondée en 1947 par sept vignerons, cette coopérative en rassemble aujourd’hui 300, sur 415 hectares de vignes. Palmer, c’est une production de taille moyenne (750 000 bouteilles par an) vendue en grande partie à l’étranger, et, en France, uniquement aux cavistes et aux restaurateurs. Palmer, c’est aussi le Domaine du chalet, à Chigny-les-Roses, maison d’hôtes acquise en 2017. Une charmante demeure de style campagnard construite en 1860 par l’une des grandes dames du champagne : madame veuve Pommery. Passionnée de botanique, elle y avait fait construire une roseraie (aujourd’hui disparue et à laquelle la commune doit son nom) et planter une multitude d’essences d’arbres.
Ce parc est vraiment l’atout du domaine, avec de nombreux centenaires, dont d’étonnants hêtres tortillards et un magnifique hêtre pourpre dans lequel est logée une suite-cabane. Ici, on est reçu comme dans une maison d’amis par Cécile Jacquier et son compagnon, Damien Litaudon, chef de la maison Palmer (repas sur réservation préalable seulement). Les chambres sont spacieuses, chacune est unique et meublée dans un style résidentiel. Un terrain de tennis et une grande piscine chauffée complètent une offre à laquelle on ne saurait résister.
Hôtel-restaurant Les Avisés. Au milieu des années 70, alors qu’il commence à travailler dans le domaine fondé par son père, Anselme Selosse s’interroge sur les pratiques de la viticulture et de la vinification. Plus tard, en véritable pionnier, il applique les principes de l’agrobiologie et de la biodynamie, avant d’opter pour ce qui sera sa « méthode » : prélever ce que la nature lui offre avec le moins d’intervention possible. Une approche transmise à son fils Guillaume et qui n’est pas compatible avec le rendement. Seules 60 000 bouteilles sortent chaque année des caves.
Et, comme le précise le site web de l’hôtel ouvert en 2011 : y séjourner ne vous assure pas la vente de l’un de ces précieux flacons. Cela donne en revanche accès à des rencontres apéritives avec le maître de maison. Les caves ne se visitant pas, venir aux Avisés c’est donc, pour les fans du champagne Selosse – et ils sont nombreux, notamment au Japon –, la possibilité de s’approcher au plus près de cette maison mythique. Cette belle demeure, Anselme Selosse l’avait avant tout acquise pour bénéficier de ses caves. C’est aussi le site idéal pour un hôtel, avec 10 chambres et une ambiance de maison de famille, mais dans un esprit contemporain. Le restaurant tenu par Nathalie et Stéphane Rossillon (second de la maison Pic pendant treize ans) est ouvert à tous, sur réservation uniquement.
Le 25bis by Leclerc Briant. L’avenue de Champagne, à Epernay : un kilomètre de maisons particulières aux enseignes prestigieuses et, dans les caves, des centaines de millions de bouteilles… C’est là que la maison Leclerc Briant a trouvé une vitrine pour ses champagnes, au 25 bis, dans une propriété du XVIIIe siècle au cachet intelligemment préservé. Cinq chambres aux dimensions généreuses et une salle à manger dont les murs sont revêtus d’un superbe décor panoramique de la manufacture Zuber.
A l’avant, une boutique permet de se familiariser avec la gamme et, surtout, avec l’esprit de la maison. Avant son rachat en 2012 par le couple américain Denise Dupré et Mark Nunnelly, on ne faisait pas comme tout le monde chez Leclerc Briant. Bertrand Leclerc, descendant des fondateurs, a été, dès les années 50, un précurseur de la viticulture en biodynamie. Son fils, Pascal, a poursuivi ce travail, puis c’est l’œnologue Hervé Jestin qui enrichit aujourd’hui la démarche avec de nouveaux processus et expérimentations. Comme les cuvées Abyss, des bouteilles immergées au large de l’île d’Ouessant, en Bretagne, pour peaufiner leur vieillissement, ou cette cuve en Inox aux parois intérieures recouvertes d’or, afin de tester l’échange énergétique entre le vin et le métal. Un caractère unique qui se retrouve aussi dans les champagnes plus classiques de la marque.
Lire aussi
Art et champagne, un couple solide qui traverse les siècles
Notre sélection de champagnes 1/3 : les grands crus millésimés
Notre sélection de champagnes 2/3 : c’est bio !
Notre sélection de champagnes 3/3 : le meilleur du pinot meunier