Horlogerie
Si la France reste le premier producteur et exportateur de rosé dans le monde, de nombreux autres pays en développent de grande qualité. Une concurrence très technologique pour rivaliser avec nos vins.
Bien que leader sur le marché de la production et de l’exportation, l’Hexagone pourrait bien avoir à se méfier de la concurrence étrangère. Le rosé français serait-il en danger ?
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Le rosé français domine, mais…
Certes, avec 150 millions de bouteilles de rosé produites en Provence, soit 4,2 % des vins de cette couleur à l’échelle du globe, la France fait figure de leader en la matière, devant l’Espagne, les États-Unis, l’Italie et l’Afrique du Sud. D’après l’Observatoire mondial du rosé, un verre de vin sur dix consommé dans le monde est un verre de rosé, et c’est encore plus vrai en France où une bouteille sur trois ouvertes est du rosé.
Si le rendement mondial est en légère baisse, de nouveaux pays producteurs émergent pourtant, à l’instar de l’Autriche, du Chili, de la Moldavie ou de la Nouvelle–Zélande. Dans le même temps, des pays qui étaient jusqu’alors exportateurs nets de vin rosé deviennent importateurs nets, comme l’Australie.
Les lois de l’offre et de la redemande
Quant à l’Italie et l’Espagne, gros producteurs historiques globalement à bas prix, leur rendement et leurs ventes sont en baisse. Une situation paradoxale qui s’explique en partie par la multiplication de l’offre, parfois « exotique », qui séduit la consommation intérieure.
« On constate effectivement une offre de rosé plus diverse qu’avant, reconnaît Loïc Parola, directeur général de Pardela Wines, qui commercialise des vins du monde entier. On voit aussi certaines appellations se mettre au rosé, comme le prosecco, qui a lancé des cuvées qui n’existaient pas il y a trois ans. »
De quoi satisfaire un certain chauvinisme chez les consommateurs des pays producteurs, d’autant que les rosés français restent globalement plus chers. Même les rosés d’Afrique du Nord, en provenance du Maroc et d’Algérie, ont augmenté leurs prix au cours des dernières décennies grâce à une amélioration de la qualité.
Toujours d’après l’Observatoire mondial du rosé, nos vins ont en moyenne un prix de 3,75 euros la bouteille en 2019, contre 1,57 euro pour les autres pays. Dont certains n’hésitent pas à avoir des méthodes de production parfois contestables, en mélangeant – de façon tout à fait légale cependant dans le pays – vins blancs et rouges jusqu’à obtenir la bonne couleur. Pas de quoi rebuter les nombreux amateurs de cuisine italienne, qui peuvent ainsi boire, dans le monde entier, des vins issus de la péninsule.
Heureusement, de plus en plus de vignerons produisent des rosés dans les règles de l’art, ce qui permet d’augmenter la qualité globale des vins et de séduire de nouveaux amateurs. Car si l’Europe et les États-Unis sont déjà de gros consommateurs, il reste encore d’importants gisements de croissance. Avec seulement 0,1 litre de rosé consommé par habitant et par an, la Chine fait figure d’Eldorado, tout comme l’Australie où la consommation de rosé n’est encore que d’un litre par habitant et par an.
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