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Faire perdurer une silhouette immédiatement reconnaissable, conserver un esprit de conception et des sensations au volant tout en rejoignant l’ère moderne : une gageure pour une marque automobile. En 6 décennies, les ingénieurs et designers de Porsche ont pourtant réussi à faire évoluer la 911 sans la dénaturer. Les stars, les artistes, tous les gens qui comptent... ne s’y sont pas trompés.
Carrera, Speedster, Targa, turbo, aileron duck tail, GT3, RS… Au delà des vocables qui lui sont associés, dans l’imaginaire de tous, la Porsche 911 est LA voiture de sport par excellence.
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Succès dans toutes les catégories
Il suffisait de voir la foule se presser sous sa silhouette géante au Salon de Munich en septembre pour comprendre l’ampleur de sa popularité. Symbole de réussite ou d’arrogance selon les regards (et les pays), elle est respectée de tous les passionnés. Pourtant, voilà une auto née d’une architecture iconoclaste, le moteur (toujours un 6 cylindres à plat) étant en porte-à-faux arrière, comme un sac à dos… Le bon sens dit que l’équilibre est forcément faussé. En réalité, il est simplement différent de celui d’une voiture à moteur central, position a priori idéale. Il faut juste le bon mode d’emploi pour la mener, et vite ! La preuve, les innombrables victoires cumulées par la 911 au fil de son histoire : 24 Heures du Mans, Dakar, rallyes, circuit.
Quant au design, lui, il a trouvé d’emblée une formule iconique, mise au point par Ferdinand Alexander Porsche. « Il s’agit d’une interprétation futuriste d’une voiture de sport, un design impossible à améliorer« , explique Michael Mauer, patron du design de la marque. « Chaque fois que nous essayons une silhouette différente, nous revenons à la ligne de toit originale. La voiture ne semble jamais trop massive ou agressive et ce, bien qu’elle ait toujours été l’une des plus rapides. C’est ce que je trouve fascinant. »
Les détournements de la Porsche 911
Naturellement, elle a été l’objet de versions art cars uniques, signées des artistes Nelson Makamo, Daniel Arsham, Richard Phillips (aux 24 Heures du Mans), Nico Sclater (aka Ornamental Conifer), Biggibilla, Hanna Schönwald ou encore Erwin Wurm pour un NFT spectaculaire.
De son personnage dans Cars à Le Mans de Steve McQueen, de Bad Boys à 260 Chrono, en passant par Transformers ou Mission: Impossible, la Porsche 911 est un vrai personnage de films. Elle séduit naturellement des célébrités pour leurs balades perso : Tom Cruise, Cristiano Ronaldo, Bill Gates, Rihanna… Une génération est particulièrement prisée de certaines célébrités, selon Esquire : la 993, dernier modèle à refroidissement par air, so nineties. Une manière pour Keanu Reeves, Antonio Banderas ou David Beckham de marquer leur différence et montrer leur goût pour les « vraies autos », d’une ère révolue.
Same same, but different
De la toute première 901 en 1963 (elle dût abandonner le « 0 » pour devenir 911 car Peugeot avait les droits pour de telles dénominations) à la huitième génération de type 992, la toute dernière datant de 2019, la sportive signée Porsche garde certaines constantes.
La polyvalence avant toute chose : une 911 est parfaitement conduisible au quotidien. Elle permet de longs trajets, elle sait parfaitement accompagner les velléités sportives de son pilote sur petites routes et elle ne rechigne pas à quelques tours de circuit le cas échéant. GT, sportive, elle est même (presque) pratique avec ses 4 places (2+2 en réalité) et l’espace qu’elle garde pour les bagages. Une formule à succès qui dépasse des volumes de produit de niche : en 60 années, plus de 1 180 000 unités en ont été produites !
Évidemment, au fil des générations, les évolutions technologiques l’ont transformée, gagnant toujours en puissance, depuis les petits 130 ch du modèle originel aux quelque 525 ch de la redoutable (et redoutée) GT3 RS. Les puristes ont forcément eu du mal à avaler quelques pilules comme l’arrivée de la transmission intégrale (Carrera 4 type 964) ou l’abandon du refroidissement par air (type 996 – 1997).
Alors, 60 ans, âge rêvé de la retraite ?
Plus de deux tiers des Porsche 911 produites seraient encore sur la route et leur côte n’en finit pas de monter, même pour la Type 996, vilain petit canard (relatif) de la gamme. Entre les sorties de grange, les restaurations plus neuves que neuves et les restomod et autres backdating, qui cherchent à réinventer avec le regard d’aujourd’hui des modèles anciens, le choix est vaste pour rouler en 911 d’époque – à condition d’avoir le budget.
Alors, 60 ans, âge rêvé de la retraite ? Pas de ça pour la 911 qui manifestera plutôt pour continuer le plus longtemps possible ! Pour cela, elle a un botte secrète, sous la forme liquide : le e-fuel, ou carburant de synthèse, que Porsche a poussé à inclure dans les solutions décarbonnées européennes, aux côtés de l’électrique imposé à partir de 2035.
Partie prenante d’une usine test au Chili qui profite de vents incessants pour produire l’énergie renouvelable nécessaire à la production de cet ersatz d’essence, Porsche cherche à démontrer qu’il est possible de continuer à rouler avec un moteur à explosion en restant neutre en carbone. Une solution chère et difficile à produire à grande échelle qui a ses limites, mais qui correspond bien à l’usage que pourront faire les happy few qui continueront à rouler en 911 sur route et en compétition. De quoi permettre au modèle de référence de la marque de perdurer encore et encore.
Site internet de Porsche
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