Aventures
The Good Culture
Grand amateur de bandes dessinées, The Good Life a déniché six nouveaux ouvrages à déposer sous le sapin le 24 décembre.
Capable de revisiter le musée du Louvre comme de traiter du street art ou de s’imposer des contraintes « OuBaPiennes », la BD ne galvaude pas son statut de neuvième art ! Elle s’inspire d’ailleurs de tous les autres et les enrichit. Voici 6 bande-dessinées à offrir à Noël.
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1 – Le Louvre revisité
Êtes-vous certain de connaître le musée du Louvre ? Ou, pour être plus précis, le musée du Révolu ? Marc-Antoine Mathieu, scénographe et auteur inventif, grand amateur d’anagrammes, de faux-semblants et de jeux avec les codes de la bande dessinée, propose une visite surprenante du Louvre, dans un exercice de style virtuose et vertigineux qui fait la part belle à l’humour autant qu’à l’érudition. Les Sous-sols du Révolu est publié dans le cadre d’une collection coéditée par Futuropolis et le musée, lequel devient ainsi héros de bande dessinée. À lire dans la même collection : Période glaciaire, de Nicolas de Crécy.
> Les Sous-Sols du Révolu, Marc-Antoine Mathieu, Futuropolis, 62 p., 17 €.
2 – Le chat de Van Gogh
Tout le monde s’extasie devant les tableaux de Vincent Van Gogh, mais il était grand temps de rétablir la vérité : en réalité, ils ont été peints par… un chat ! Lequel se nommait Vincent et taquinait le pinceau avec un talent certain. Derrière la fable se cache un hommage de Gradimir Smudja à la peinture et à la personne de Vincent Van Gogh, à travers des planches aux couleurs chaudes qui font du bien aux pupilles. L’auteur a donné une suite à cet album, avec Trois lunes, et s’est aussi intéressé à l’univers de Toulouse-Lautrec dans Le Cabaret des muses.
> Vincent et Van Gogh, Gradimir Smudja, Delcourt, 72 p., 15,95 €.
3 – Laboratoire Oubapien
En 1960, Raymond Queneau et François Le Lionnais inventaient l’Ouvroir de littérature potentielle, alias l’OuLiPo, afin de pratiquer une littérature soumise à des contraintes formelles et néanmoins ludiques. Sur ce modèle, des auteurs de l’éditeur L’Association ont imaginé l’OuBaPo. Après tout, l’art se nourrit de contraintes, disait Albert Camus. Palindromes, réductions et autres réinterprétations graphiques sont au menu pour témoigner de toutes les possibilités narratives de la bande dessinée. Voir Michel Vaillant disserter sur la « cohésion plastico-narrative » et sur la « séquentialité dessinée » reste un grand moment de jubilation…
> Oupus 2, Collectif, L’Association, 132 p., 26,40 €.
4 – Biographie imaginaire
Joann Sfar n’est pas seulement l’auteur à succès du Chat du rabbin. Dans Pascin, il retrace la vie tumultueuse de Julius Mordecai Pincas, dit Jules Pascin (1885-1930), tout en se gardant bien de prétendre faire oeuvre de biographe et en mêlant la réalité à la fiction. D’un trait jeté en noir et blanc, sans fioritures et parfois esquissé, il nous plonge dans le Paris de l’entre-deux-guerres. On y croise Chagall et Soutine. Il est question d’art, mais aussi de religion, d’amour et de sexualité : une bande dessinée qui rend un bel hommage à la liberté, celle du peintre Pascin comme celle de Joann Sfar, lequel a largement contribué à entraîner le neuvième art vers de nouveaux horizons.
> Pascin, Joann Sfar, L’Association, 192 p., 23,40 €.
5 – Comic street
L’art ne s’expose pas seulement sur les cimaises des musées, comme témoignent les street artistes que sont Banksy, Miss. Tic ou Jérôme Mesnager, lesquels ont choisi l’espace urbain pour faire vivre leur travail. L’un d’eux, Invader, envahit les murs des villes du monde entier depuis 1996 avec ses Space Invaders en mosaïque. Kéramidas, lui, fait partie de la communauté des 300 000 « flasheurs », qui traquent ces petits envahisseurs grâce à l’appli FlashInvaders. Une pratique qu’il entretient depuis 2016, qui lui a permis de multiplier les rencontres et qu’il raconte en détail dans cet album. Attention, passion contagieuse !
> Chasseur d’invader, Nicolas Kéramidas, Casterman, 200 p., 28 €.
6 – Panique au musée
Le Louvre est « sans dessus ni dessous » ! Les statues et les peintures de femmes dénudées, lasses d’être représentées dans des poses de soumission et de supporter le regard concupiscent des hommes qui visitent le musée, décident de devenir transparentes. Pour les faire revenir sur leur décision et rétablir l’équilibre entre les hommes et les femmes, la direction impose la nudité aux visiteurs masculins… Une fable savoureuse qui nous incite à réfléchir aux stéréotypes sexistes et à la sexualisation du corps féminin, tant dans la vie de tous les jours que dans les oeuvres les plus emblématiques de la culture occidentale. Le Grand Incident est le nouvel album de la collection coéditée par Futuropolis et le Louvre.
> Le Grand Incident, Zelba, Futuropolis, 128 p., 23,50 €.
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