Voyage
Spritz, Campari et même Starbucks, Milan s’est fait une spécialité de célébrer comme il se doit le début de la journée et la fin de l’après-midi.
Gaspare Campari ne s’est pas contenté d’inventer la liqueur à laquelle il a donné son nom et dont la recette est toujours tenue secrète. Il a imaginé l’apéritif à l’italienne ! Le Caffè Campari a ouvert dans la galerie Victor-Emmanuel II le jour même de son inauguration, en 1867.
En 1915, son fils Davide déplace l’établissement de l’autre côté de la galerie, où il se trouve encore aujourd’hui, et le rebaptise « Camparino ». Sur le chemin qui relie le Dôme à la Scala, c’est l’endroit idéal pour prendre un verre avant ou après le spectacle. Entièrement restaurée en 2015, avec le soutien de Prada, Versace et Feltrinelli, la galerie est devenue un centre commercial du luxe, que les Milanais ont rebaptisé le « salon ». On y trouve les grandes marques italiennes Prada, Gucci, Tod’s, Borsalino, la maroquinerie Bric’s ou l’enseigne d’orfèvrerie de table Bernasconi.
Aujourd’hui encore, les visiteurs de la galerie s’arrêtent au Camparino pour une pause dans ce quartier très commerçant. Le soir, ils viennent y prendre l’apéritif, un Spritz ou un Negroni, la plupart du temps. Le Spritz Apérol – autre marque du groupe Campari – est le premier cocktail en Italie. Le Negroni, qui va fêter son centenaire en 2019, figure quant à lui parmi les tout premiers cocktails consommés dans le monde.
L’histoire raconte que c’est à la terrasse du Camparino, où il prenait un café lors de son premier voyage à Milan, en 1983, qu’Howard Schultz eut l’idée d’ouvrir, aux Etats-Unis, des bars offrant la même convivialité que celle qu’il avait trouvée en Italie. Il aura fallu trente-cinq ans au fondateur et patron de Starbucks pour lancer son premier établissement en Italie.
Pas un simple café, mais la première Reserve Roastery d’Europe, dans l’immeuble historique des Postes, à quelques pas du Dôme et du Camparino. Etablissement haut de gamme de la marque, la Roastery propose toutes les variantes du breuvage, mais aussi de la restauration, un bar et une boutique.
Si Starbucks a repris les codes de ses deux roasteries existantes, à Seattle et à Shanghai – tableau d’affichage de style aéroport, café acheminé vers la machine à torréfier dans des tubes en cuivre puis moulu et préparé sous les yeux des clients –, en revanche, les matériaux sont italiens, comme le marbre du bar ou le porphyre du four à bois.
Italiens aussi les pizzette et le tiramisu de Princi ou les sorbets d’Alberto Marchetti. A Milan, point de gobelet en carton, mais des tasses qu’on peut acheter à la boutique et un service à table. Starbucks a fait les choses en grand. La firme aurait investi quelque 20 M € pour réaménager les 2 300 m2 de l’espace, qui propose également un bar pour faire la nique au Camparino, à l’heure de l’apéritif…
Lire aussi
Milan, de ville « provinciale » à cité européenne
Spots : nos 6 meilleurs bars à Milan