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Nichée entre la mer Adriatique et la chaîne des Apennins, la région des Marches est étonnamment peu connue des touristes français, pourtant grands amateurs des plaisirs de l’Italie. The Good Life vous invite à une balade de quelques jours à bord d’une Maserati Ghibli Hybrid pour entrevoir tout ce qu’on a manqué jusqu’alors… Andiamo !
Les beaux jours – dans tous les sens du terme – sont enfin de retour et une irrésistible envie de s’échapper nous empêche tenir en place. Le temps d’un long week-end, quel plaisir de se mettre au volant pour tracer la route en se laissant guider par la découverte d’une belle adresse, la magie du paysage ou tout simplement un besoin d’ailleurs. L’Italie est une destination de choix pour ce genre d’escapade, avec un littoral à n’en plus finir – 7 456 kilomètres de côte –, des campagnes ondulées qui aiment vibrer avec la lumière du soleil, des sommets à se donner le vertige… et la quasi-assurance d’un ciel bleu azur qui, tout de suite, réchauffe le karma. Mais plutôt que de partir arpenter les vignobles du Chianti, la côte rocheuse des Cinque Terre ou les versants abrupts des Dolomites, pourquoi ne pas s’aventurer dans un territoire moins balisé, plus confidentiel, mais tout aussi riche en surprises… à l’image des Marches, par exemple.
Cette région figure étrangement aux abonnés absents chez les touristes français, qui lui préfèrent les Pouilles, la Toscane voisine, la Campanie, ou des villes comme Rome, Venise, Florence… Peut-être est-ce dû à cette difficulté pour un non-italophone de dire correctement son nom : le ch en italien se prononce « que » et non « che ». Mais ce serait vraiment une mauvaise excuse !
Car cette région, que l’on serait tentée de décrire en quelques mots comme la Toscane de l’Adriatique, est en fait bien plus que cela, avec une histoire riche en rebondissements, des paysages tout en variation, des villages d’une richesse architecturale étourdissante, une gastronomie des plus généreuses et un accueil qui va de pair.
Et puis, les Marches ne sont qu’à deux heures de route de l’aéroport de Bologne et de la célèbre Motor Valley, où le fleuron de l’industrie automobile de la Botte a depuis longtemps élu domicile. Cela tombe bien lorsqu’on s’est arrangé pour récupérer à Modène le dernier modèle de la Maserati Ghibli pour l’essayer en condition réelle.
Cap au sud-est en direction d’Ancône à bord de notre Ghibli Hybrid sur l’autoroute A14, que les Italiens nomment plutôt l’Adriatica : Bologne, Imola – célèbre pour son circuit automobile –, Rimini… Le jour tombe et on aperçoit au loin les lumières de la petite république de Saint-Marin qui se détache sur les pentes des Apennins.
Avant de faire étape, le soir, à Monterado, la décision est prise de dîner au bord de l’eau pour profiter de cette fraîcheur iodée dont l’hiver nous a séparés. À Marotta, le premier kiosque de plage va se révéler être une vraie bénédiction avec un fritto misto poissons-légumes arrosé d’un verre de verdicchio, le vin blanc local, dont la combinaison a le don pour vous plonger d’emblée dans l’imaginaire culinaire des lieux.
La veille au soir, en grimpant vers le Castello di Monterado, l’obscurité – à moins que ce ne soit la conduite « course de côte » permettant de tester les chevaux de la belle au trident – n’avait pas permis de prendre la mesure du paysage. Le matin, en s’attablant pour la colazione, les yeux palpitent soudain de bonheur.
Déjà, l’adresse, par le charme inouï qu’elle dégage, mérite vraiment de s’y attarder, et les collines environnantes qui s’étirent tout en rondeur jusqu’à la mer offrent un spectacle des plus apaisants dont on a bien du mal à s’extirper.
Courbes et reliefs
L’objectif de la journée ? Rallier la ville d’Ascoli Piceno, située dans le sud des Marches, à la limite des Abruzzes, mais en passant par l’intérieur des terres. Si la distance à vol d’oiseau n’excède pas les 150 kilomètres, le chemin par Fabriano, Matelica, Camerino, Maddalena, puis à proximité des monts Sibyllins augmente sensiblement le temps de roulage.
Les routes ne sont pas avares en courbes et dénivelés, mais favorisent grandement la contemplation de cette campagne où l’agriculture est plurielle. Au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la mer, la nature se fait plus rude, voire très accidentée, comme lorsqu’on emprunte les gorges où se trouvent les grottes de Frasassi.
C’est alors une autre atmosphère des Marches qui se dessine, et qui n’a d’ailleurs pas été épargnée ces dernières décennies. En effet, la zone a été grandement touchée par des séismes de forte intensité qui ont mis à mal des bourgades comme Matelica et Camerino, dont les centres-ville sont, encore aujourd’hui, inhabitables. En quelques kilomètres, le relief s’accentue soudainement pour finalement se transformer en véritables montagnes, dont les sommets avoisinent les 2 500 mètres.
Les villages ont délaissé la brique claire typique de l’architecture de la Renaissance pour emprunter la pierre locale, à l’apparence plus austère. Sur la route qui serpente à travers le massif des monts Sibyllins, on croise encore, en ce début d’été, des névés, signe que l’on pratique le ski en hiver. Étrange sensation que celle de trouver la haute montagne aussi proche de la plage.
En à peine une heure, la Ghibli a dévalé la pente pour se retrouver au cœur d’Ascoli Piceno. Certains la nomment la Sienne des Marches. Mais ici, pas de campo en arc de cercle, plutôt une piazza del Popolo parfaitement rectangulaire, mais là aussi bordée d’édifices majestueux. Un apéritif bien mérité à la terrasse du Caffè Melleti, une légende dans l’histoire bistrotière italienne, permet d’observer le ballet des habitants, jeunes comme anciens, venus célébrer la fin de semaine.
En fait, la ville ne dispose pas d’une place, mais d’une dizaine d’esplanades tout aussi singulières, comme le sont d’ailleurs les nombreux palais, dont celui des marchands, le Palazzo dei Mercanti, transformé en hôtel sous le label Dimora d’Epoca (demeure d’époque).
Les marchés sont un spectacle matinal qu’il ne faut en aucun cas manquer. Un espresso pris au comptoir et la route peut reprendre son cours, en direction de la mer, en traversant cette fois-ci la zone de production des vins rouges de la région, répartie autour d’Offida. La bourgade est rayonnante avec son élégante place triangulaire où la cave communale a eu la bonne idée d’installer un bar-trattoria sous les arcades.
Mais il est encore tôt pour déjeuner, et c’est tant mieux, car l’enoteca sur le campo principal de Fermo est une merveille pour les amateurs de produits à l’état brut : jambons, saucissons, fromages, miel, vins…
La mer n’est plus très loin, mais impossible de ne pas faire un détour par les villes de Recanati, cité natale du poète Giacomo Leopardi, puis de Loreto, haut lieu de la chrétienté reconnu par de nombreux papes. À chaque arrêt, c’est le même émerveillement face à une telle richesse architecturale dans des communes dont la population n’excède pas 20 000 habitants. On se prend soudain à songer. Comment avoir pu négliger jusqu’à présent une telle collection de curiosités, dont évidemment de très nombreux chefs-d’œuvre conservés dans les édifices religieux et musées de la région ?
Finir les pieds dans l’eau
Pour le reste du séjour, ce sera place à un peu de villégiature balnéaire. Les Marches ont notamment la particularité d’abriter les uniques falaises de l’Adriatique au bas desquelles les quelques plages dissimulées, en total contraste avec le reste du littoral on ne peut plus rectiligne, n’en deviennent que plus désirables.
Le mont Conero se trouve immédiatement au sud d’Ancône, avec des villages perchés tels que Numana et Sirolo, où il est de bon ton de venir prendre un aperitivo ou, mieux encore, dîner en terrasse au crépuscule. Mais attention, ici, pas de coucher de soleil puisqu’on est exposé à l’est.
Le jour, on se tournera plutôt vers Portonovo. Le lieu-dit est le spot idéal pour lézarder au soleil, faire quelques brasses dans l’eau transparente – mais étonnamment verte – et éventuellement combler son appétit. Car le chef doublement étoilé Moreno Cedroni, installé à Senigallia, a aussi établi ici un camp retranché dans un élégant cabanon de plage, Il Clandestino, où l’on se régale d’une cuisine créative aux saveurs exclusivement marines.
Dans ces conditions, difficile de s’arracher à cet art de vivre que l’on vient à peine d’appréhender. Alors, un ultime crochet dans les terres, par la cité d’Urbino, est nécessaire pour être bien sûr d’avoir fait le plein d’histoires. « C’est ici qu’est née la Renaissance », avait glissé au cours d’une conversation le très érudit Ampelio Bucci, viticulteur émérite de la villa Bucci. La ville, dont le centre historique est désormais classé au patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco, a en effet porté des artistes majeurs comme Piero della Francesca et Raphaël. Elle a également été grandement marquée par l’un de ses souverains, Frédéric III de Montefeltro, qui va s’affirmer comme l’un des principaux condottiere (défenseur) de la Renaissance.
En quittant les Marches, on comprend finalement pourquoi on aime souvent retourner dans des endroits qui nous ont touché. Cette région a tant à livrer, à faire partager, qu’un seul périple suffit déjà à donner envie d’y retourner. Et sans doute est-ce le secret d’un voyage réussi !
Maserati Ghibli Hybrid
La Ghibli Hybrid est la dernière mouture de ce modèle qui a signé, à partir de 2013, le renouveau de la marque au trident. L’électrification (une batterie de 48 V) couplée à un moteur thermique profite avant tout au gain de puissance (330 ch) du petit 4-cylindres de 2 000 cm3 qui saura, de fait, se montrer plutôt véloce.
Aussi, chez Maserati, on préfère parler de mild hybrid (hybridation légère), d’autant que le bilan énergétique n’est pas exceptionnel. Si la voiture peut se faire discrète sur les trajets rectilignes, notamment en bord de mer ou sur autoroute, elle sait également se montrer agile sur les petites routes sinueuses de campagne, voire de montagne, dès lors qu’on opte pour le mode Sport.
La sonorité monte alors d’un cran, et c’est bien agréable, même si le bruit du V8 ou du V6 est vraiment différent…
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