Voyage
Les villes sont souvent marquées par leur palace. Singapour et son Raffles, Venise et son Palais Gritti, Séville et son Alphonso XIII ou Biarritz et son Hôtel du Palais. Au Touquet, c’est le Westminster qui joue ce rôle. Imposant sa stature solide à l’entrée de la ville et à l’orée de la forêt du Touquet.
L’hôtel est aujourd’hui, et depuis 2002, la propriété du groupe de la famille Boissonnas, qui possède également le golf du Touquet et le très agréable hôtel du golf, le Manoir.
C’est en 1924 que l’aile ouest du palace a vu le jour, sur l’emplacement d’un éphémère Casino de la forêt. En 1926, l’hôtel s’agrandit, avec l’aile est et l’entrée actuelle. Avec une façade de 130 mètres de long et 250 chambres, il devient « le » plus beau et « le » plus British des palaces du Touquet, recevant régulièrement le prince de Galles, Louis de Monaco ou Marlène Dietrich. Il a déjà sa patte. On n’y vient pas pour s’y montrer ou faire la fête, non, on y cultive la modestie et la discrétion, fidèle à cette mentalité du Nord si caractéristique. En 1944, l’hôtel est bombardé, mais il rouvre en 1946 et est complètement restauré par ses propriétaires dans les années 80. En 1986, l’aile ouest est reconvertie en appartements de luxe privatifs, et l’hôtel compte alors 115 chambres, comme dans sa version actuelle.
Convivial, presque familial
Aujourd’hui, le « West » est le seul hôtel de luxe de l’époque du Touquet-Paris-Plage encore en activité, puisque l’Hermitage et le Royal Picardy ont totalement disparu. Quatre-vingt-dix ans après sa construction, l’établissement a vu sa déco se moderniser, mais l’ambiance n’a pas vraiment changé. Le magnifique bar est toujours là, et quand on s’assied dans l’un des confortables fauteuils, on ne peut s’empêcher de penser à Gainsbourg ou à Sean Connery, qui y avaient leurs habitudes. L’accueil est convivial, presque familial, les chambres sont sobres et très confortables, avec un vrai plus pour les salles de bains très belles, complètement refaites récemment, et la literie est vraiment top ! Petit bémol : il n’y a pas d’air conditionné, mais, bon, il faut dire qu’au Touquet on n’en a pas vraiment besoin… sauf que, cet été, il a vraiment fait très, très chaud !
Difficile de passer un week-end au West sans goûter la cuisine du chef, William Elliott, une étoile au guide Michelin amplement méritée ! Un homme du coin qui fait la part belle aux produits locaux. Goûtez son foie gras de canard et poireaux frits ou son ris de veau ou encore son pigeon royal Maine. Pour les végétariens, le risotto de céleri rave, morilles, miso blanc est à tomber ! A signaler, deux magnifiques tableaux de Tamara de Lempicka en salle. Après une balade à vélo le samedi après-midi (vous croiserez peut-être Emmanuel Macron avec sa femme, à vélo également, comme nous lorsque nous y sommes allés), testez en fin de journée le spa Nuxe, qui compte 5 cabines de soins, dont une très belle double. Le massage relaxing est topissime et vous permettra d’être d’équerre en une heure. La plage vous tend les bras et le golf du Touquet n’est qu’à cinq minutes de l’hôtel. A deux heures de Paris, un petit week-end au Touquet est vraiment réparateur ; le West n’a pas tellement changé en fait, l’ambiance y est délicieusement cosy. Profitez des choses simples, ce sont les plus difficiles à dénicher ! Et si vous cherchez une idée pour organiser deux jours de convention ou de team building, c’est l’hôtel idéal. Assez loin de Paris pour être suffisamment dépaysant, et assez près pour ne pas perdre trop de temps en transferts. L’efficace (et charmante) Camille Baras se fera un plaisir de vous faire une jolie proposition. Une très belle adresse, presque exotique, et un lieu qui a vraiment une âme.