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Médecine esthétique : pourquoi les hommes osent enfin les injections (et bien plus)

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L’American Society of Plastic Surgeons a observé une augmentation de 99 % des hommes ayant eu recours aux injections au cours des 20 dernières années. Si la majorité des actes sont encore effectués sur des femmes, les hommes, confrontés à leur reflet notamment lors des appels vidéos imposés par le télétravail (oui, oui), tendent à pousser de plus en plus la porte des cliniques spécialisées.

Le Botox® n’est plus une affaire de femmes. S’il est vrai que ces dames ont pavé le chemin, friandes de gommer les signes de l’âge, ces messieurs s’y mettent aujourd’hui car, après tout, pourquoi pas ? Dans une société qui fait (enfin !) sauter les verrous des genres, les hommes s’adonnent finalement aux joies de la médecine esthétique pour tenter, à leur tour, de court-circuiter le cours du temps.


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Les injections se démocratisent

Il est loin le temps l’on craignait de ressortir de la salle d’un médecin esthétique en ressemblant à Mickey Rourke. « Ce phénomène est certainement dû à des résultats qui sont meilleurs, beaucoup plus naturels et discrets qu’à une autre époque », explique Nathanaël Aknine, Président de la Maison Lutétia, à Paris. Bien que des accidents apparaissent encore sur nos écrans (lèvres bien trop charnues, front impassible…), la tendance est au naturel. « Si l’ancienne génération, qui a pu constater les résultats des injections au silicone dans les années 80, a développé une certaine crainte à l’idée de faire quelques soins volumateurs, la nouvelle génération, elle, a fait la paix avec des injections qui sont aujourd’hui beaucoup plus naturelles et 100% résorbables. »

A ne pas confondre avec la chirurgie esthétique, la médecine esthétique, elle, se définit comme un « ensemble de techniques de soins médicaux spécifiques, sans chirurgie, destinés à améliorer les problèmes disgracieux, liés ou pas aux effets du vieillissement, du corps ou du visage » par la l’Association Française de Médecine Esthétique (AFME). Ainsi, pas de risque de finir comme l’ancien boxeur puisqu’aucune greffe ni coup de bistouri ne sera invoqué dans la procédure.

En France, la vision négative du Botox® persiste. « Quand on parle d’une personne qui a abusé des injections, on dit à tort qu’elle est « botoxée », alors que les effets de la toxine botulique ne sont pas volumateurs. Ce sont ce genre de stéréotypes qui peuvent freiner les patients à sauter le pas« , se désole Nathanaël Aknine, avant de rappeler que l’effet du Botox® s’apparente à celui d’un « coup de baguette (ou plutôt de seringue) magique ! » En 2022, les injections de Botox® dans le monde ont augmenté de +26,1 % par rapport à l’année précédente (source : ISAPS), soit un peu plus de 9,2 millions d’interventions. La même année, l’acte de chirurgie esthétique le plus pratiqué, la liposuccion, n’avait été pratiqué « que » 2,3 millions de fois.

L’acide hyaluronique, « un composant naturel de la peau dont il assure l’hydratation, l’élasticité et la cohésion » comme explicité par la Société française de dermatologie, est le second pilier de médecine esthétique avec 4,3 millions d’actes recensés en 2022. Un chiffre en réalité beaucoup plus élevés, des « praticiens » amateurs proposant leurs services à prix cassés pour lisser les visages des bourses les moins aisées, au risque de graves effets secondaires. Le Syndicat national de chirurgie plastique s’est élevé contre ces dérives et a appelé, en mars 2023, l’arrêt de la vente en libre service d’ampoule d’acide hyaluronique.

Les soins Baby Botox® (toxine botulique injectée en toute petite dose) et Profhilo (un produit à base d’acide hyaluronique) sont d’ailleurs parmi les best-sellers du centre parisien Aesthé, qui a ouvert ses portes sur un nouveau concept, celui d’une clinique qui n’en serait pas une. Anne-Charlotte Rousseau, la fondatrice, a pensé un lieu « sérieux mais pas intimidant » afin d’accueillir ceux qui « m’avouaient souvent avoir envie de tester la médecine esthétique mais sans oser franchir le pas ». Car, chez Aesthé, pas de cérémonial digne d’un hôpital. L’adresse a été mise en scène par l’architecte d’intérieur Romain Freychet afin d’en faire un sanctuaire dédié à la beauté où les pièces d’art contemporain avoisineraient des meubles scandinaves et des incontournables du design.

Le centre Aesthé.
Le centre Aesthé. DR

La médecine esthétique et les hommes

Les hommes restent des patients rares dans les cabinets de médecine esthétique. « Ils prennent parfois leur premier rendez-vous à 50 ans, afin de traiter les pattes d’oie ou les rides sur le front, qui sont alors déjà très marquées. On aimerait qu’ils viennent un peu plus tôt pour agir avant que les rides ne s’installent. En réalité, la meilleure médecine esthétique est une médecine de prévention : notre but est d’accompagner nos patients et surtout les hommes pour qu’ils puissent vieillir de la meilleure façon possible tout en préservant leur charme unique », explique le Président de la Maison Lutétia. Selon l’étude ISAPS, sur le total des actes de médecine esthétique pratiqués en 2022, 82,7 % l’ont été sur des femmes.

Pourtant, la tendance est à la hausse. « Oui, la médecine esthétique chez les hommes progresse de plus en plus, note le docteur Professeur Baptiste Bertrand au micro de M Provence. Mais ça reste encore un sujet un petit peu tabou. » En 2020, les chirurgiens esthétiques britanniques ont même noté une exposition de 70 % de la demande provenant des hommes pour des actes d’injections, une tendance semblant résulter de l’essor des réunions opérées par Zoom lors des confinements.

Les hommes ont passé beaucoup de temps en visioconférence. Ils se voient en détail sur l’écran et constatent certaines préoccupations nécessitant des corrections, comme les rides, les cernes et le relâchement du visage. »

« Par conséquent, le Botox et les injections de comblement sont de plus en plus demandés [par les hommes]», poursuit le Docteur Salinda Johnson, directeur médical de la London Cosmetic Clinic au Guardian. Une préoccupation jusque-là réservée aux femmes ? « Les femmes sont plus longtemps décomplexées face à la médecine esthétique », appuie Nathanaël Aknine.

Maison Lutetia accueille elle aussi ses clients dans un cadre cosy.
Maison Lutetia accueille elle aussi ses clients dans un cadre cosy. DR

« C’est assez surprenant pour les hommes de trouver un endroit pour prendre soin d’eux, soulignent Nathanaël Aknine. S’ils peuvent se montrer hésitant au premier abord, une fois qu’ils ont sauté le pas, et qu’ils essuient des compliments au bureau et dans leur quotidien, leurs a priori disparaissent. »

Le pâtissier Cédric Grolet s’est récemment confié au magazine GQ sur sa greffe de cheveux : « j’ai tellement kiffé mes cheveux que j’ai fait une greffe de barbe il y a peu de temps. J’avais deux petits trous et tout le monde m’a dit qu’il ne fallait pas le faire ça sert à rien, mais je suis un peu chiant sur les détails. Je suis allé jusqu’au bout. » Une intervention pratiquée à la Maison Lutetia.

Car, alors que mythe de la Turquie demeure (plus de 500 000 interventions annuelles), la Maison Lutétia est à ce jour le plus grand centre d’implantation capillaire en Europe, avec environ 2 500 greffes de cheveux réalisées par an. Sa méthode exclusive de greffe capillaire DHI est non-invasive et sans cicatrices. « Beaucoup d’hommes nous viennent d’autres cliniques qui n’ont pas toujours le sens du détail. Nous reprenons leurs résultats approximatifs et en améliorons le naturel, s’enorgueillit le Président de la Maison. « Avant que je le fasse, j’avais visité la Maison Lutetia, et j’ai parlé à un patient. Il m’a dit qu’il l’avait fait en Turquie et qu’il avait fait sa plus grosse erreur, et m’avait montré. Ses cheveux étaient dans tous les sens et très clairsemés. Ce n’était pas naturel et ça se voyait« , témoigne Cédric Grolet.

Cédric Grolet et sa ligne capillaire parfaite.
Cédric Grolet et sa ligne capillaire parfaite. Pierre Mouton

Mettre en garde contre les dérives

La médecine esthétique peut aider à corriger un complexe. Elle peut également mettre en danger la santé psychique ou mentale de ceux qui s’y adonnent. Les journalistes Elsa Mari et Ariane Riou, autrices du livre « Génération bistouri, enquête sur les ravages de la chirurgie esthétique chez les jeunes », paru aux éditions JC Lattès en février 2023, expliquent aux Echos Start que les jeunes poussent la porte des cabinets de chirurgie esthétique « non plus pour gommer des signes de vieillesse, mais par mode ou pour anticiper des signes avant même qu’ils n’arrivent ». En cause ? Les réseaux sociaux sur lesquels « ils sont matraqués d’images retouchées ou embellies grâce à des filtres et leur donnent une image faussée de leur corps. Ça crée des complexes. » Les influenceurs ne sont pas en reste, eux qui s’amusent désormais dans les émissions de télé-réalité auxquelles ils participent de leurs dernières injections ou implants, participant à la banalisation du phénomène.

 

Aujourd’hui, certains jeunes poussent la porte d’un cabinet comme ils iraient s’acheter un sac à main… sans savoir qu’il y a des risques physiques liés à une opération. »

Les 18-24 ans sont d’ailleurs désormais plus nombreux que les 50-60 ans à avoir recours à la chirurgie esthétique. « Si parmi eux, il y a encore davantage de jeunes filles, les garçons y ont de plus en plus recours. Par exemple, dans une clinique où l’on s’est rendu en Turquie, la part des garçons représentait 40 % de la clientèle ».

Alors, si la médecine esthétique peut être la porte vers une meilleure acceptation de soi, quelque soit son genre, les cliniques se doivent de pratiquer dans le respect de certaines valeurs éthiques. « A la Maison Lutétia, il est hors de question de changer nos patients et de risquer de créer de nouveaux problèmes sur le long-terme. Nous avons à coeur de corriger les petites choses qu’ils sont parfois les seuls à voir, mais qui les gênent au quotidien », assure Nathanaël Aknine.


Maison Lutetia
6 Rue Ampère, 75017 Paris
Site internet

Aesthé
29 Rue François Miron, 75004 Paris
Site internet


 

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