48 heures à
The Good Guide
Ce quartier de Los Angeles a fixé dans la pop culture sa liberté et sa créativité. Lieu de tous les possibles, Venice Beach vit éclore Arnold Schwarzenegger et chanter les Red Hot Chili Peppers sur un toit en bord de plage. De passage en Californie, The Good Life s'y est arrêté prendre le pouls du cool...
Barbie y fait son entrée dans le « vrai monde », Hank Mood, le protagoniste de Californication, y gare quelque fois sa mythique 911 en bord de canal. Mais c’est sans doute la longue légende du skate, des Z-Boys mis en scène dans Lords of Dogtown à son mythique bowl, qui a définitivement placé Venice Beach sur la carte du cool. Pour autant, ce quartier balnéaire de Los Angeles, idéalement posté à moins de 30 minutes de LAX, son aéroport international, a-t-il conservé sa bohème d’antan ? La réponse à 12 heures d’avion de Paris.
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Venice comme… Venise ?
Un brin d’histoire. Le développeur Abbot Kinney, d’après qui est d’ailleurs dénommée l’une des artères les plus attrayantes du quartier, se rend à Venise aux prémices du XXe siècle et tombe amoureux de ses canaux. De retour à Los Angeles, il entreprend la construction d’un réseau similaire de canaux qu’il nomme « The Venice of America ». Si l’entreprise se limite à quelques tranchées dont la plupart on été effacées par le temps, c’est bien l’œuvre de Abbot Kinney, soit une douzaine de pâtés de maisons aujourd’hui, qui a donné son nom au quartier : Venice Beach.
Au fil des décennies, Venice Beach est devenue un véritable carrefour des contre-cultures américaines. Dans les années 1950 et 1960, elle accueille des artistes, écrivains et musiciens de renom, attirés par son atmosphère libérale et son cadre inspirant. La Beat Generation y a trouvé un refuge avec des figures comme Jack Kerouac et Allen Ginsberg qui fréquentaient ses cafés et ses librairies.
Les années 1970 ont vu l’émergence de la scène musicale punk et rock avec des groupes emblématiques qui ont marqué l’histoire musicale de la ville, de The Doors à Suicidal Tendencies. Venice Beach est également devenue un lieu d’expérimentation sociale et artistique, où les modes de vie alternatifs et les innovations culturelles ont prospéré — et prospèrent encore aujourd’hui.
De nos jours, Venice Beach demeure un lieu de passage incontournable quand on visite Los Angeles. Le célèbre Boardwalk est un véritable théâtre à ciel ouvert, où se mêlent artistes de rue, skateurs et amateurs de fitness sur « Muscle Beach », un parc doté de nombreuses machines de sport où Arnold Schwarzenegger se fit remarqué dans les années 1970. Les galeries d’art, boutiques de mode alternative et cafés branchés jalonnent les rues.
Les fresques murales colorées, œuvres d’artistes locaux et internationaux, ajoutent une touche à l’esthétique urbaine de Venice, rappelant à son héritage artistique unique.
Le cool de Venice Beach survit encore et toujours. Ce quartier est une véritable mosaïque de cultures et de styles de vie où chacun peut trouver sa place à la condition d’être ouvert d’esprit. Les startups technologiques y côtoient les ateliers d’artistes, les surfeurs partagent les vagues avec les amateurs de baignade et les festivals de rue célèbrent la diversité et l’inclusivité. Le touriste aussi y trouve son compte, le quartier cochant les cases de tout ce que l’on attend de Los Angeles. Il faut néanmoins souligner que Venice est aussi un refuge pour ceux qui vivent en marge de la société, venus y trouver un certain mode de vie libertaire. S’y balader, surtout la nuit, c’est accepter les différences de chacun…
Nos meilleures adresses à Venice Beach
Les hôtels de Venice Beach
Venice V
Idéalement situé tout près du Boardwalk, cet hôtel incarne l’essence de Venice. Dans un décor versatile, parsemés d’œuvres d’art locales et d’humour, il offre des chambres confortables à un prix raisonnables — pour l’Amérique. Les chanceux se verront gâter d’une vue sur l’océan, les autres se consoleront avec les surprises dont disposent les chambres (toutes sont uniques). Ici, pas de restaurant ni de cantine pour le petit-déjeuner (le quartier en est largement peuplé) mais le café est à discrétion des surfeurs qui se lèvent tôt comme des jet lag les plus tenaces.
5 Westminster Ave. Site internet.
Vitorrja
Au Vitorrja hotel, pas de grands enchaînements de décoration copiée-collée ni de staff robotisé, mais un ambiance feel good et directeur d’établissement omniprésent toujours prêt à donner un coup de main pour hisser les lourds bagages en haut des escaliers du bâtiment annexe, celui dans lequel se tiennent les suites.
Lire la suite de notre article sur le Vitorrja hotel
Les meilleurs restaurants de Venice Beach
Le petit-déjeuner au Great White
Sur l’esplanade de laquelle on peut prendre en photo la célèbre guirlande v-e-n-i-c-e (saviez-vous d’ailleurs qu’on la customise pour des fêtes comme la Saint-Patrick ?), Great White opère du matin au soir. Si son menu roboratif mais plein dans le mille de la philosophie californienne qui veut que même un burger ait un côté healthy, le matin est le moment idéal pour y déguster un chaï latte parmi les meilleurs de la ville et se sustenter d’un avocado toast qui vous fera peut-être sauter le déjeuner…
1604 Pacific Ave. Site internet.
Le déjeuner à Atla
Que sera la Californie sans ses tacos ? Atla, tout récemment ouvert sur Abbot Kinney (dont vous connaissez désormais l’histoire), les propose dans leur version la plus traditionnelle, avec à la carte les margaritas qui vont si bien avec. Of course, on vous recommandera toujours de craquer pour ces petites galettes auprès d’un food truck. Mais puisqu’ils sont si rares à Venice…
1025 Abbot Kinney Blvd. Site internet.
Un encas (ou un brunch) chez Gjusta
Coffee shop favori des célébrités qui résident à Venice Beach (elles sont nombreuses, paparazzi en herbe, ouvrez l’œil !), mieux vaut s’y prendre tôt pour casser la croûter chez Gjusta. Le matin (avant le surf) ou l’après-midi restent encore les moments les plus calmes pour se délester d’une vingtaine d’euros pour une baguette (au levain, s’il vous plaît !)… ou plutôt essayer l’une des pâtisseries XL qui font de l’œil en vitrine.
320 E Sunset Ave. Site internet.
Le dîner incontournable à Venice Beach : Gjelina
Tout le monde en parle, même à New York (on vient d’y ouvrir une antenne au Standard hotel) ! La liste d’attente chez Gjelina ne désemplit pas malgré son âge avancé (on dit que c’est le restaurant pionnier qui a fait du boulevard Abbott Kinney un axe majeur de la food californienne), il faut dire que sa carte est alléchante : elle fait se côtoyer des pizzas parfaites et des recettes de pâtes inédites comme des petites assiettes à partager dans l’idée du concept « farm to table » que le restaurant a aidé à populariser.
1429 Abbot Kinney Blvd. Site internet.
Que voir, que faire à Venice Beach ?
Venice Beach n’est finalement pas un quartier qui se visite si facilement. Les Angelinos s’y rendent pour surfer, pour faire du skate, y passent en vélo, y dînent, bien sûr ! Mais après une balade sur son Boardwalk, un tour dans ses canaux (un paysage enchanteur) et une bonne heure à observer le ballet des planches de skate en lévitation sous les palmiers, que faire ?
California Off Road propose des visites guidées en vélo, didactiques et bien construites, qui permettent d’en savoir plus sur les nombreses œuvres murales qui habillent les façades du quartier ou le prix du mètre carré dans le quartier. Une bonne idée pour apprendre à connaître Venice Beach quand on a décidé d’y poser ses valises.
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Site de l’office de tourisme de Los Angeles