The Good Business
Moins clinquante que Madrid ou Barcelone, Santander occupe pourtant une place particulière dans le panorama espagnol. D’abord, c’est ici qu’est née la banque la plus importante d’Espagne. Rencontre avec la maire de la ville, Gema Igual Ortiz.
Gema Igual Ortiz, la maire de la ville de Santander, nous a ouvert les portes de l’ayuntamiento pour nous raconter comment on réinvente une ville à l’heure des révolutions de la mobilité et de la lutte contre le réchauffement climatique.
Pépite de la côte nord, Santander a su devenir une destination privilégiée pour qui veut s’offrir du bon temps, entre institutions culturelles remarquables, tables étoilées et balades le long de l’une des plus belles baies d’Europe.
Santander en chiffres
• 174 000 habitants.
• 33 km2 de superficie.
• 15 itinéraires créés spécialement pour les piétons, empruntés par 8 M de personnes chaque année.
• 33 km de pistes cyclables.
• 20 000 capteurs installés dans le cadre de la smart city.
• 1,9 M de visiteurs par an, dont un quart de touristes.
• 6,65 M € de budget pour le programme Santander Smart Citizen.
Et puis, surtout, en l’espace d’une décennie, la capitale de la Cantabrie, propulsée par l’Union européenne, s’est imposée comme la smart city par excellence.
Il ne se passe pas une semaine sans qu’une délégation internationale débarque pour observer le futur de nos villes s’y écrire à ciel ouvert, et repartir avec quelques idées dans la besace.
Un parcours prometteur
Gema Igual Ortiz a toujours été dans l’action. Au début de la vingtaine, lassée de s’ennuyer sur les bancs de la fac de droit de Cantabrie, elle avait pris le parti de filer à Madrid pour travailler dans une agence de voyages.
Parcours de Gema Igual Ortiz
•10 septembre 1973 : naissance à Santander.
•1991 : étudie le droit à l’université de Cantabrie.
•1995-2003 : intègre une agence de tourisme madrilène.
•2003-2015 : conseillère municipale chargée du tourisme et de divers portefeuilles.
•2016 : nommée maire de Santander en remplacement d’Iñigo de la Serna.
• 2019 : élue maire de Santander pour un second mandat.
De là, l’art de la promotion de l’ici et de l’ailleurs ne l’a plus jamais quittée. Une décennie plus tard, à son retour à Santander, Gema Igual Ortiz est devenue l’une des adjointes municipales responsable du tourisme.
Aujourd’hui, il suffit de l’entendre faire l’article de l’offre culturelle pour comprendre que cette fibre reste bien ancrée en elle. À la tête de Santander depuis 2016, Gema Igual Ortiz, 49 ans, est la première femme à avoir été élue maire de sa ville.
Affiliée au Partido Popular (PP), le parti de droite espagnol, elle se ménage le droit de revendiquer qu’elle n’est pas d’accord avec toutes les idées, qu’une famille politique, c’est finalement un peu comme une famille traditionnelle.
Mais à l’occasion de notre entretien, ce n’est pas tant d’idées politiques que de réalisations concrètes et mesurables dont il a été question. Et c’est bien là qu’on retrouve la patte de Gema Igual Ortiz : dans l’action.
The Good Life : En 2010, Santander a été sélectionnée par l’Union européenne pour devenir un banc d’essai technologique, au point d’acquérir la réputation d’être l’une des smart cities les plus avancées au monde. Quel bilan en faites-vous ?
Gema Igual Ortiz : Être une ville intelligente et se servir de la technologie dans sa gestion, en 2022, ce n’est pas une nouveauté, c’est une obligation. Mais en 2007-2008, alors que l’Espagne subissait une crise économique, la technologie était peu introduite dans les processus des administrations publiques.
C’était surtout l’apanage des entreprises privées. L’idée de SmartSantander est née dans ce contexte de transition, avec beaucoup d’élan, car l’initiative combine les efforts du gouvernement de Cantabrie, du conseil municipal de Santander et de l’université de Cantabrie.
Bienvenido a SmartSantander
Les ronds-points, le système d’éclairage public, les places de parking ou encore les poubelles ont une particularité à Santander : ils sont « intelligents » – entendre par-là technologiquement augmentés – et constituent la pierre angulaire de cette smart city, souvent présentée comme la plus avancée au monde. Depuis 2010, Santander est un laboratoire grandeur nature, où des délégations du monde entier se pressent pour venir en consulter le fonctionnement. Porté par trois institutions de référence – l’université de Cantabrie, le gouvernement régional et la municipalité –, ainsi que le géant des télécoms Telefónica, SmartSantander est un banc d’essai de l’Internet des objets unique en Europe. Ainsi, aujourd’hui, plus de 20 000 dispositifs et capteurs en tout genre sont intégrés à la circulation, la collecte des déchets, le service des eaux, la mesure de la pollution ou encore les transports publics, de manière à mieux gérer les ressources de la ville et faire des économies. Et les citoyens ne sont pas en reste puisqu’ils peuvent aussi accéder aux données générées par certains capteurs et accéder à de nombreux lieux et services publics avec leurs smartphones.
Nous nous positionnons comme un laboratoire urbain au service du monde. À travers une trentaine d’expériences pilotes de l’Union européenne, nous avons collaboré avec 325 institutions, entreprises et centres de recherche.
Certains projets ont été bénéfiques pour la ville. Nous avons, par exemple, commencé à signaler les places de stationnements libres dans les rues en cul-de-sac, grâce à des capteurs placés dans l’asphalte.
Plutôt que de générer de la pollution, du trafic et de gêner les piétons, les automobilistes sont informés à l’entrée de la rue s’il reste des places ou non. C’était un dispositif de test, nous l’avons gardé. Et puis il y a aussi des projets que nous n’avons pas conservés.
Nous avions installé une machine dans notre office du tourisme devant laquelle les gens devaient sourire ou rigoler, et, en échange, ils obtenaient des remises dans des magasins. Nous la testions pour le compte d’une ville japonaise à la recherche d’un moyen de rendre ses citoyens plus heureux.
Sauf que le citoyen lambda de Santander se sentait ridicule. Il y a également des projets d’ampleur bien plus importante, comme la modélisation des systèmes d’exploitation, l’élaboration ou l’unification de critères.
Des milliers de dispositifs sont actuellement en place dans la ville, fournissant des informations en temps réel sur l’état de tous les services : eau, déchets, mobilité, éclairage…
Aujourd’hui, Santander compte plus de 65 mesures verticales. Par exemple, l’arrosage public est adapté en temps réel en fonction de la pluie.
Là, l’étape suivante va consister à mettre en relation les données de chacune de ces verticales avec le grand dépôt de données, le cerveau de la ville. Pour cela, nous développons une plate-forme avec l’entreprise Telefónica.
The Good Life : Dans quelle mesure cela bénéficie-t-il directement aux citoyens et aux entreprises locales ?
Gema Igual Ortiz : La technologie doit toujours être au service des citoyens. S’il y a une fuite d’eau, l’éclairage nocturne va augmenter en intensité pour que les piétons puissent la contourner.
Si cela affecte les transports urbains, un itinéraire alternatif est généré. Si la fuite nécessite de couper l’eau sur un secteur, un message est envoyé aux citoyens concernés. C’est le rôle du cerveau de la ville.
Et, grâce à la visibilité mondiale et à l’expertise que nous donne le projet, il n’y a pas de chômage dans le secteur technologique. À chaque projet européen, une partie des fonds est reversée à des entreprises locales par le biais d’appels d’offres. Et les données que nous collectons dans la ville servent de matière première à de nombreuses entreprises.
« Être une ville intelligente en 2022, ce n’est pas une nouveauté, c’est une obligation. (…) nous nous positionnons comme un laboratoire urbain au service du monde. À travers une trentaine d’expériences pilotes de l’Union europénne, Nous avons collaboré avec 325 institutions, entreprises et centres de recherche » – Gema Igual Ortiz
The Good Life : L’autre monument incontournable à Santander, c’est la banque du même nom, première banque d’Espagne, et l’une des plus importantes d’Europe, fondée ici. Banco Santander joue-t-il encore un rôle économique majeur dans la ville ?
Gema Igual Ortiz : Bien sûr, Banco Santander est la plus grande entreprise de notre ville, et son siège social se trouve toujours sur le Paseo Pereda. Banco Santander est une institution tellement importante que, sur les moteurs de recherche, elle sort avant la ville.
Ce qui nous a obligés à nous brander « Ville de Santander ». La famille Botín (fondatrice et dirigeante de la banque) est l’un de nos mécènes culturels les plus importants.
Emilio Botín a permis l’installation d’un grand centre d’art de référence dans notre ville, le centre Botín, grâce à un investissement de plus de 65 millions d’euros.
Cet édifice, réalisé par l’architecte Renzo Piano, a changé l’horizon de la ville. Et même si le siège des opérations de la banque est désormais à Madrid, Ana Botín, sa présidente, continue d’être très attentive à la ville.
L’entreprise vient de sponsoriser notre équipe de football. Elle a aussi mis en place un programme de coworking, qui participe au développement d’entreprises.
Et elle est en train de transformer son siège historique en musée de la fondation Santander, où elle transférera les collections de pièces de monnaie et d’œuvres d’art qui sont actuellement dans son siège opérationnel de Boadilla del Monte, dans la province de Madrid. Ce centre ouvrira en 2023 ou 2024.
The Good Life : La culture est un pilier majeur dans votre écosystème…
Gema Igual Ortiz : Santander veut se positionner comme une ville culturelle en suivant l’exemple d’autres, comme Malaga. Nous voulons attirer des touristes tout au long de l’année, et le tourisme culturel est un bon moyen.
Avec le musée Guggenheim de Bilbao et le centre culturel international Oscar Niemeyer à Avilés, il y a sans doute une route des musées du nord à développer.
Avec le MUPAC, Santander possédera bientôt l’un des musées sur la préhistoire les plus importants au monde. Il s’ajoutera aux entrepôts de la fondation ENAIRE, au centre Botín, à la fondation Santander et à d’autres encore.
D’ici à la fin de l’année commencera aussi le développement d’un projet, avec le centre associé au musée Reina Sofía et aux archives Lafuente, dans l’ancienne Banque d’Espagne.
The Good Life : En plus de la culture, Santander peut aussi faire valoir ses plages et sa gastronomie. Mais vous avez de sévères adversaires en Espagne sur chacun de ces points forts. Comment vous positionnez-vous ?
Gema Igual Ortiz : Plutôt que d’être dans l’opposition, nous cherchons à former des alliances. Nous avons un accord de collaboration avec Bilbao, nous sommes très proches de Madrid et nous concluons actuellement un partenariat avec Malaga.
Travailler en réseau est important, surtout pour une petite ville comme Santander. Aujourd’hui, les gens n’ont plus envie de passer une semaine ou quinze jours au même endroit.
L’idée est d’être en mesure de leur offrir des propositions de circuits. Santander est aussi un excellent complément au reste de la Cantabrie, qui peut faire valoir des villages merveilleux.
Chez nous, on peut très facilement passer la matinée en pleine nature, faire du ski, aller à la plage, et revenir en ville pour télétravailler l’après-midi. Il y en a pour tous les goûts, tous les âges, et Santander est aussi une ville très sûre. Quand on vient chercher du confort et de la qualité pour quelques jours, ça joue !
The Good Life : L’un des autres axes sur lequel vous travaillez, c’est la mobilité urbaine écologique. Le courant dominant en Europe consiste aujourd’hui à bouter les voitures hors des centres, à développer des pistes cyclables et à piétonniser au maximum. Où en êtes-vous ?
Gema Igual Ortiz : Santander s’inscrit dans la tendance que vous décrivez, mais en gardant en tête qu’il faut œuvrer intelligemment pour le développement de la ville, et que, pour certains, la voiture est un outil de travail.
Toutefois, nos efforts entendent complexifier l’utilisation de la voiture. Je répète sans cesse aux employés municipaux qu’il n’est plus possible de déplacer sa voiture dix minutes à sept heures du matin pour venir au travail, de la laisser à l’arrêt pendant huit heures, puis de la reprendre de nouveau dix minutes à quinze heures pour rentrer chez soi.
Alors que nous avons un réseau exceptionnel de transports publics, avec 24 lignes et 400 arrêts qui assurent à n’importe quel citoyen d’avoir au maximum 300 mètres à parcourir depuis chez lui, tout ça avec un ticket qui coûte 0,66 euro.
Nous avons aussi investi près de 30 millions d’euros pour développer 17 itinéraires entièrement piétonniers, avec des rampes et des escaliers roulants aux endroits pentus.
La marche est aussi un excellent moyen de booster le tissu commercial local. Le vélo est un autre axe majeur de notre politique. Nous avons créé de nombreuses pistes cyclables.
Et sur les segments où voitures et vélos cohabitent, nous avons mis en place des zones où la vitesse est limitée à 30 km/h afin de limiter les accidents. Chaque fois que nous réalisons des travaux de voirie, nous élargissons les trottoirs et nous incluons des pistes cyclables.
Notre sensibilisation passe aussi par la mise en place de parkings à vélos vidéosurveillés et verrouillés. Et nous accordons une subvention de 350 € à chaque citoyen qui achète un vélo électrique.
Un dispositif similaire existe aussi pour que les taxis changent leurs voitures pour des véhicules plus durables. La voiture privée doit vraiment devenir le dernier recours.
The Good Life : Instinctivement, la mobilité électrique est un domaine qu’on imagine se marier plutôt bien avec la smart city. Arrivez-vous à combiner les deux ?
Gema Igual Ortiz : De la même façon que chacun doit faire des efforts à titre privé, il est fondamental d’en faire à l’échelle institutionnelle également. Nous avons des compteurs de pollution dans la ville, et la qualité de l’air à Santander est très bonne.
Nous avons également des incitations pour les particuliers afin qu’ils optent pour des voitures qui ne produisent pas d’émissions. Notamment en ne payant pas d’impôts locaux.
Il y des points de recharge dans la rue, mais il nous faut aussi prendre en compte le fait que, pour un particulier, un véhicule électrique privé coûte plus cher et a moins d’autonomie. Santander est dans le nord de l’Espagne.
Il est très courant de devoir aller à Madrid pour les affaires ou pour le plaisir. Or, c’est à 500 kilomètres d’ici. Nous avons encore des progrès à faire. En revanche, les véhicules de la ville sont tous hybrides ou électriques, tout comme les bus municipaux.
The Good Life : À l’heure de l’urgence climatique et des critiques croissantes contre les déplacements en avion, comment compose-t-on avec cette équation en tant qu’ambassadrice numéro un de la promotion d’une ville ?
Gema Igual Ortiz : Nous devons trouver un juste milieu entre le respect de l’environnement et le fait de ne pas détruire l’économie de la ville. La mairie doit donc être une force motrice.
Nous avons, notamment, évalué l’empreinte carbone des entreprises touristiques de la ville et nous leur avons proposé de compenser économiquement ou de participer à des sessions de plantation d’arbres, de manière à leur faire prendre conscience du poids de leur activité.
Je ne veux pas que les avions cessent de venir à Santander, car ça amputerait grandement le tourisme de congrès et le tourisme tout court. Mais je souhaite que ceux qui utilisent l’avion réfléchissent à d’autres solutions et, quand il n’est pas possible de faire autrement, de le faire de manière responsable, en ayant la possibilité de compenser cette empreinte carbone.
The Good Life : Comment vous préparez-vous au changement climatique ? Santander étant une ville relativement petite, y a-t-il la volonté et la marge de manœuvre d’en faire là aussi un laboratoire qui pourrait servir à des villes plus grandes ?
Gema Igual Ortiz : Bien sûr ! Santander est très proactive. Nous avons candidaté pour de nombreux projets avec des fonds européens. L’un d’eux, qui a été approuvé, « Santander, Capital Natural », consiste à réinvestir des espaces dégradés, à mener des opérations de reforestation, à reboiser des espaces verts, avec l’enjeu d’atténuer les effets du changement climatique.
Santander est aussi une ville avec beaucoup de plages. Or, la plage n’est pas seulement un élément touristique, ornemental ou de loisir, c’est une protection pour le territoire, une barrière entre le niveau de la mer, les tempêtes, et le territoire et les maisons des citoyens.
Les études de l’Institut d’hydraulique, qui dépend de l’université de Cantabrie, prévoient que, dans cinquante ans, certaines parties de notre ville n’existeront peut-être plus. Année après année, nous voyons déjà que les plages changent. C’est très préoccupant, et voilà pourquoi nous sommes déjà très engagés dans la lutte.
The Good Life : Vous êtes la première femme à avoir été élue maire de Santander. Le revendiquez-vous, d’autant plus dans un contexte où l’Espagne, ces dernières années, se montre à la pointe sur les questions sociétales liées aux violences faites aux femmes et aux inégalités de genre ?
Gema Igual Ortiz : Effectivement, et cela n’a pas été facile. Je pensais qu’être une femme ne compterait pas tellement, qu’on me jugerait sur mon travail… Eh bien, sans intentions nécessairement mauvaises, parfois juste par maladresse, j’ai eu des commentaires du type « Vous êtes la maire ? Et vous êtes une femme ? »
Dans un premier temps, j’avais remplacé Iñigo de la Serna, et c’est seulement à partir de 2019, lorsque je me suis présentée et que j’ai été élue pour un second mandat, que je me suis vraiment sentie choisie par les habitants de Santander.
Être maire de sa ville, c’est difficile, il faut se réinventer sans cesse, en étant constamment enthousiaste. Mais c’est aussi une source de fierté. C’est merveilleux d’être au contact direct des citoyens, et d’orchestrer de petits et grands travaux qui changent des vies.
N’importe quel homme ou femme peut devenir maire ou politicien. Ce qui fait la différence entre les bons, les moyens et les mauvais, c’est l’enthousiasme d’une équipe et la qualité d’un projet.
Aujourd’hui, avec le discrédit qui entoure la classe politique, c’est encore plus dur d’être politicien. Il existe des différences entre les hommes et les femmes. Nous avons des sensibilités propres qui font que nous nous complétons.
Je ne comprends pas une équipe sans femmes, mais je ne comprends pas non plus une équipe sans hommes. Chacun a ses propres forces et je crois en l’inclusion.
Nous devons aussi composer avec des héritages culturels. Je dis toujours que je ne peux pas en vouloir à ma grand-mère pour des choix effectués il y a quatre-vingt-dix ans, au moment d’élever ses enfants, de choisir des études pour eux, un sport, etc.
En revanche, à mon poste, je peux impulser des politiques, par exemple en récompensant les clubs qui valorisent le sport féminin. Il y a des secteurs, comme la politique, où la loi oblige à avoir des hommes et des femmes.
Mais le travail de sensibilisation, il n’y a aucune loi qui oblige à le faire. On le fait parce que l’on croit intimement qu’un homme et une femme ont les mêmes capacités, et ont donc le droit aux mêmes possibilités et aux mêmes salaires.
The Good Life : Vous êtes née à Santander, vous êtes connue pour votre amour de la Cantabrie… Quelle ville aimeriez-vous laisser à vos enfants et vos petits-enfants ?
Gema Igual Ortiz : Quelque chose de très simple, qui résume tout : une ville qui rend fiers ses habitants, où ils se sentent aimés, en sécurité, où ils veulent continuer de vivre et travailler, une ville qu’ils veulent entretenir, améliorer et léguer à leurs enfants.
C’est ainsi que nous régénérons l’économie, que nous conservons nos habitants, nos talents, et que nous en attirons de nouveaux. Nous devons prendre soin de la ville, la préserver et la traiter comme on traite sa maison. En d’autres termes, nous devons être fiers d’être de Santander !