The Good Business
« Feel good » et éco-responsable, le premier hôtel de la marque Firstname qui vient d’ouvrir à Bordeaux est l’œuvre de trois ténors de la profession. Rencontre.
Ils sont trois, comme les Mousquetaires, et viennent de lancer en terre gasconne un lieu plein de panache : l’hôtel FirstName, feel good et douillet comme une maison, calibré pour petits et grands enfants, surtout, plein d’humour. A deux pas du dogue de Bordeaux géant en peluche qui trône dans le lobby, Yann Caillère, Jérôme Bosc et Eric Omgba se confient.
L’histoire commence en 2016, quand les compères créent le groupe hôtelier Alboran. « Alboran, c’est le nom de la mer au détroit de Gibraltar, qui réunit l’Afrique et l’Europe. Comme un trait d’union entre nos cultures respectives – Eric est franco-camerounais, je suis un français né au Maroc, et Jérôme est franco-hollandais. » résume Yann Caillère.
Un ADN lifestyle et ancré dans le terroir
Six ans plus tard, le groupe gère dix-neuf hôtels en France et plus de quatre cents salariés, pour le compte d’autres marques (Moxy, Ibis, etc). Dans l’ombre, un fonds privé finance les développements – leur identité et les montants impliqués restent confidentiels. L’achat d’un immeuble à Bordeaux fait germer l’idée de créer leur propre marque : ce sera FirstName, au message cosmopolite et clair.
L’hôtel vise les 12 millions d’euros de chiffres d’affaires annuel d’ici 2026. Trois ou quatre autres FirstName devraient suivre au cours des prochaines années.
La pandémie ralentit un peu l’aventure, reportant l’ouverture à janvier 2023. Avec 147 chambres, dont une suite penthouse, un restaurant et un bar qui fait déjà le buzz, l’hôtel vise les 12 millions d’euros de chiffres d’affaires annuel d’ici 2026. Trois ou quatre autres FirstName devraient suivre au cours des prochaines années, avec le même ADN lifestyle, respectueux de l’environnement, ancré dans un terroir et connecté.
Une quarantaine de salariés ont déjà rejoint l’aventure bordelaise ; dans le contexte tendu que connaît la profession, les fondateurs attribuent ce succès de recrutement à une politique de RSE attractive, proposant par exemple la semaine de quatre jours et supprimant les pauses chronophages pour le personnel de la restauration.
FirstName, un revival architectural
Occupant un bâtiment en béton des années 1980 dans le quartier de Meriadeck, FirstName Bordeaux est la première adresse de la nouvelle marque hôtelière du groupe Alboran Hotels & Hospitality. Géré en partenariat avec la marque JDV by Hyatt, les 147 chambres et suites comme les espaces communs ont été repensés par l’architecte Nicolas Adnet.
Le concept lifestyle et respectueux de l’environnement privilégie les producteurs bordelais, pour offrir un prolongement authentique de l’expérience de la région. Mais l’originalité de l’hôtel réside dans ses détails soignés – café filtre dans les chambres, kitchenette à l’étage pour remplacer le minibar, check-in et out ultra digitalisés, et ergonomie impeccable des lumières dans les chambres. FirstName, first class !
Un exemple de management transgénérationnel
Dans le lobby baigné de lumière, tandis qu’une playlist chill résonne en fond sonore, le trio mesure le chemin parcouru depuis les premières visites de l’immeuble vide avec Nicolas Adnet, l’architecte – star des Club Med, qui a repensé les espaces. A 69 ans, Yann est le doyen de l’affaire. « Je l’ai toujours considéré comme un mentor, depuis l’époque où, petit piou piou, nous nous sommes rencontrés chez Disney. Ensuite on s’est suivis, chez Louvre Hotels puis dans le groupe Accor », sourit Eric Omgba, de 35 ans son cadet.
Jérôme et lui se connaissent depuis l’école (l’IMHI, division hôtelière de l’ESSEC). Ces trentenaires voient leurs différences comme une richesse. Eric est le pro de l’opérationnel, dans l’hôtellerie économique et haut-de-gamme. Jérôme apporte sa connaissance de l’immobilier et des enjeux de financement.
Quant à Yann, ses quarante ans de carrière dans l’hôtellerie à des postes de direction générale assurent une connaissance du métier et carnet d’adresses inestimable, souligne Jérôme. « Tel Maître Yoda et Padawan, Yann nous transmet énormément de savoir-faire métier, illustrant ce brassage de générations qui devrait être beaucoup plus fréquent. » Un exemple inspirant.
N.C
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