Musique
The Good Culture
Des événements à taille humaine, à n’importe quelle période de l’année, qui épousent tout ou partie du patrimoine de la station, c’est la tendance à la hausse en altitude.
Certaines stations huppées vibraient au rythme de gros raouts techno. Mais les temps changent. Depuis une dizaine d’années, des festivals de tous styles musicaux se multiplient pour mieux coller aux particularismes des communes. Des stations y trouvent un moyen d’accroître leur attractivité et la promotion des valeurs locales. À chacun d’imaginer son événement selon ses moyens, ses besoins et les occasions.
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Chamonix a ainsi profité de l’arrivée d’un nouveau résident en la personne du médiatique André Manoukian pour lui demander de lancer Cosmojazz en 2010, l’un des festivals les plus renommés de Haute-Savoie. Calées sur la dernière semaine de juillet sur une programmation éclectique portée sur le jazz, la world, la folk et la chanson, ces journées de concerts gratuits se prolongent en soirées dans la ville, après avoir fait vibrer des sites en altitude l’après-midi.
« Tous les jours, des lieux différents accueillent des concerts, avec des systèmes acoustiques légers et des alimentations à énergie solaire. On a ainsi fait monter 3 000 personnes à 2 600mètres dans un amphithéâtre naturel. Ça peut aussi être des pistes ou des sentiers de randonnée. Certains concerts sont plus faciles d’accès que d’autres, soit en télécabines, soit en marchant. On a parfois vu le public aider les artistes à monter leur matériel. La programmation est pensée selon le cadre naturel, parfois contemplative, parfois percussive », explique Charles Vetter, directeur et programmateur de Cosmojazz.
Radio Meuh atteint les sommets
La station de La Clusaz, elle, a profité du succès de sa webradio Radio Meuh pour confier à son équipe des déclinaisons événementielles. Ainsi sont nés le Radio Meuh Circus Festival à la fin de l’hiver et, l’été, Le Champ des platines, un DJ set gratuit hissé dans un champ isolé dans la montagne, de l’après-midi au coucher du soleil, avec buvette et pique-nique encouragé.
« En plus de la musique que nous diffusions sur Internet, La Clusaz avait besoin d’un contact physique avec le public et des artistes », explique Philippe Thévenet, fondateur et directeur de Radio Meuh. « Désormais, une station doit vivre toute l’année », ajoute Charles Vetter.
Avec sa version Winter, mi-janvier, entre les vacances scolaires, et sa version Spring, au cœur du printemps, l’un des festivals Outdoormix Festival a été pensé pour égayer des périodes creuses dans deux sites des Hautes-Alpes.
« On s’est battus contre ce phénomène binaire – ski l’hiver et rafting l’été – avec, entre les deux, une intersaison morte où tout était fermé. On en a fait le moment le plus vivant de l’année, en créant une continuité pour animer la montagne au-delà des saisons touristiques », assure Alexandre Besseau, directeur général de l’agence WE05, organisatrice de l’Outdoormix Festival, où les soirées musicales complètent les journées sportives.
« On veut le sport au service du territoire et faire parler des Hautes-Alpes », résume ce dernier. Ces initiatives concourent à attirer un public plus nombreux et plus diversifié. « Comparé aux aoûtiens qui arrivent ensuite, le public de Cosmojazz connaît et aime la montagne. Il est bien équipé et se montre très respectueux de l’environnement », précise Charles Vetter.
Une attitude raisonnable et raisonnée qui plaît aux stations tout en œuvrant à leur désenclavement. Music’Altitude dans le Jura, Hivernotes au Val d’Allos, l’itinérant Garosnow dans les Pyrénées, Spiegelberg, Palp et Zermatt Unplugged dans les Alpes suisses… Le phénomène des festivals ferait-il boule de neige ?
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