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Tour du monde en cinq expositions qui célèbrent les œuvres de grands maîtres – peintres, sculpteurs – à travers les siècles.
Tour du monde en cinq expositions qui célèbrent les œuvres de grands maîtres – peintres, sculpteurs – à travers les siècles.
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Noguchi, passeur de culture à Villeneuve-d’Ascq
Le LAM consacre à l’artiste nippo-américain Isamu Noguchi (1904-1988) sa première grande rétrospective en France. À la fois sculpteur et créateur de mobilier, Noguchi est l’inventeur des lampes Akari, en papier washi monté sur une structure en bambou, qui l’ont consacré, dès les années 50, icône du design.
Cherchant à développer son art à l’échelle du corps, de l’espace domestique et du paysage, il s’est imposé comme un artiste pluridisciplinaire, ce dont témoignent son éblouissante œuvre sculptée comme ses nombreuses collaborations avec le monde du théâtre, de la danse ou de l’architecture.
Voyageur infatigable, tête de pont entre l’Europe, le Japon et New York, où il vivait, il n’a eu de cesse de jouer les passeurs entre les disciplines, entre les cultures, entre l’Orient et l’Occident.
> Isamu Noguchi. Sculpter le monde, LAM, jusqu’au 2 juillet. Musee-lam.fr
Van Gogh tutoie les cimes à New York
Ce n’est pas la première exposition consacrée à Vincent Van Gogh (1853-1890) aux États-Unis, mais c’est l’une des plus originales. Marquant le 170e anniversaire de la naissance du peintre flamand, cet accrochage du Met est centré sur la fascination qu’il a nourrie pour les cyprès monumentaux du sud de la France.
Lors de son séjour à Arles, durant les années 1888-1889, il n’a cessé de les peindre, de jour comme de nuit, traversés de vent, figurant souvent une masse sombre et tourmentée.
Parmi la quarantaine d’œuvres réunies, le musée peut se targuer d’ajouter aux chefs-d’œuvre de sa collection – Champ de blé avec cyprès et Les Cyprès – la présentation de toiles emblématiques comme La Nuit étoilée, issue du MoMA, à New York, ou Route de campagne en Provence de nuit, du Kröller-Müller Museum, à Otterlo (Pays-Bas), le tout assorti de dessins rarissimes prêtés par l’Art Institute of Chicago et le musée Van Gogh d’Amsterdam.
> Vincent Van Gogh’s Cypresses, The Met, du 22 mai au 27 août. Metmuseum.org
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Picasso sous l’œil de Paul Smith à Paris
Cécile Debray, nommée en octobre 2021 à la présidence du musée Picasso de Paris, a invité le designer britannique Paul Smith, connu pour son travail sur la couleur et le kitsch, à signer la direction artistique d’un accrochage exceptionnel. Cette carte blanche met en lumière des affinités entre les deux créateurs, qui partagent un même amour pour les objets détournés, les costumes ou les déconstructions espiègles.
Paul Smith n’y va pas de main morte : le jazz est la bande-son de l’exposition, les murs de certaines salles sont zébrés de lignes de couleurs verticales, sur lesquels les tableaux sont fixés, quand d’autres sont tapissés de pages de vieux magazines de mode. En regard des toiles maîtresses de Picasso, le parcours est aussi ponctué d’œuvres d’artistes contemporains, dont Guillermo Kuitca, Obi Okigbo, Mickalene Thomas ou encore Chéri Samba.
> Célébration Picasso, la collection prend des couleurs !, sous la direction artistique de Paul Smith, musée Picasso, jusqu’au 6 août. Museepicassoparis.fr
Bellini et son entourage à Paris
Le musée Jacquemart-André consacre une rétrospective au peintre Giovanni Bellini (v. 1433-1516), l’un des précurseurs de l’école vénitienne. L’exposition bénéficie de prêts des plus grands musées d’Europe et compte des toiles issues de collections privées qui n’ont encore jamais été montrées au public.
Bellini a appris le métier auprès de son père, Jacopo Bellini. S’il est le produit de l’atelier qui l’a formé, il est aussi celui des influences artistiques qui ont marqué son langage. Il s’est imprégné de l’art de son beau-frère Andrea Mantegna et, plus tard, des audaces de ses jeunes élèves Giorgione ou Titien, qui l’ont poussé à réinventer son style.
> Giovanni Bellini. Influences croisées, musée Jacquemart‑André, jusqu’au 17 juillet. Musee-jacquemart-andre.com
Une histoire du grotesque à Londres
Le portrait d’une vieille femme d’une stupéfiante laideur est exposé à la National Gallery. Le Flamand Quentin Metsys (1465/66-1530) a peint cette toile vers 1513, faisant œuvre de pionnier à la fois dans le champ de l’art séculaire et dans celui de la figuration satirique.
Ce n’est pas la première fois que le grotesque est traité à part entière dans la peinture : Metsys s’était inspiré de deux dessins de personnages difformes issus de l’atelier de Léonard de Vinci.
Ce personnage, surnommé « la vilaine duchesse », interroge la manière dont les artistes de la Renaissance se servaient de la figuration des femmes âgées pour contourner les canons occidentaux de la beauté.
> The Ugly Duchess : Beauty and Satire in the Renaissance, National Gallery, jusqu’au 11 juin. Nationalgallery.org.uk
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