×
the-good-life-art-dans-les-aeroports-featured-image
elsacau

Culture

Expositions : De l’art contemporain dans les aéroports de Paris

Culture

De l'art contemporain dans les aéroports de Paris ? Prêt à embarquer ou à peine descendu de l’avion, aux aéroports Charles De Gaulle et à Orly, on peut maintenant découvrir toute une série de photos et d’installations conçues par une dizaine d’artistes contemporains. Un programme artistique récent mis en place par les aéroports de Paris.

L’oeuvre « Archisable 2 », au niveau de départ du Terminal 1 de l’aéroport Charles De Gaulle.
L’oeuvre « Archisable 2 », au niveau de départ du Terminal 1 de l’aéroport Charles De Gaulle. Groupe ADP

Vous êtes de ceux qui arrivent à l’aéroport au moins deux heures et demi avant le départ. Vous avez déjà tout fait : vous avez passé les contrôles, vous vous avez flâné dans les kiosques à journaux, vous avez grignoté ou siroté un café, fait le tour des boutiques de luxe en essayant tous les parfums et les lunettes de soleil. À Paris, à Charles de Gaulle comme à Orly, l’offre ne s’arrête désormais plus à la consommation. 

Roissy : une galerie de photographies comme à la MEP

À l’occasion de la réouverture du Terminal 1 de Roissy, fermé depuis mars 2020 et la crise sanitaire, les expositions de photographie ont rempli les espaces des zones communes et celles réservées aux passagers. Photographe et plasticien français, Jean-François Rauzier a réalisé dans le tunnel d’accès au bâtiment de jonction la Ballade de Paris, un véritable puzzle où les images se juxtaposent selon le procédé de l’hyperphotographie (l’assemblage de nombreuses photos haute résolution dans un collage dont chaque partie fourmille de détail, ndlr). Pour les voyageurs, c’est une découverte de monuments et d’éléments d’architecture parisiens reproduits de façon décalée et surréaliste.

« La Ballade de Paris », Jean-François Rauzier
« La Ballade de Paris », Jean-François Rauzier Groupe ADP

Au niveau des départs, cinq grands formats photographiques attirent l’œil. Much Untertrifaller, Jacques Rougerie, (connu pour avoir conçu, entre autres, le complexe de la légendaire piscine Molitor à Paris, ndlr) Bernard Desmoulin, Charles-Henri Tachon et Hugh Dutton – cinq architectes déjà affirmés dans le panorama français et international-, ont oeuvré sous le commissariat de Tina Bloch, qui a invité au total une soixantaine d’architectes à créer sur la plage de Deauville des oeuvres faites de sable (la matière fondatrice du Terminal 1), l’eau de la mer et des outils tels que la pelle, le seau et le râteau. Un hommage à Paul Andreu, architecte français spécialisé dans la conception des aéroports…notamment celui de Roissy, mais aussi les aérogares de Nice et de Montpellier, d’Abou Dhabi, de Jakarta ou du Caire et même de Dar Es Salaam en Tanzanie.

Le visiteur poursuit son parcours, toujours situé dans le même terminal, avec la singulière exposition de Thierry Bouët. Photographe de mode à ses débuts, puis spécialiste des portraits où l’observation des modes de vie « à part » joue un rôle central (personnes vivant à l’hôtel, dormant des lits insolites, cherchant l’amour par petites annonces…), l’artiste a passé en revue, pour ce projet, les rues des vingt arrondissements de Paris pour photographier les numéros 1 de chacune d’entre elles. Le résultat ? Un récit poétique, riche d’une combinaison de quartiers, de lieux et surtout d’ambiances appelant à découvrir les différentes histoires derrière chaque numéro de rue.

Des oeuvres immersives et un discours écologique 

Impossible de ne pas remarquer l’œuvre du duo Pangea. Les deux jeunes artistes françaises, Laëtitia Rouget et Colombine Jubert, ont réalisé sur la façade d’Orly 4 une fresque de 3 375 m² qui rappelle les engagements de Paris-Orly en faveur de la transition écologique. Un œuvre qui évolue dans le temps : la fresque sera mise en couleur progressivement, au cours des trois prochains années, à chaque action menée par l’aéroport pour décarboner, optimiser ses activités et préserver la biodiversité.

Parmi ces opérations, en tout cas celles prévues en 2023, on retrouve des actions aussi variables que la végétalisation des locaux, la désartificialisation de 24 000 m2 de sol, ou encore le début de l’alimentation électrique des avions au sol, la mise en place de l’alimentation de certains sanitaires avec l’eau de pluie retraitée et l’installation de bornes de recharge de véhicules électriques. 2024, quant à elle, sera surtout l’année de l’arrivée de la ligne 14 du métro au niveau de l’aéroport et l’implantation des panneaux photovoltaïques sur certains bâtiments de piste pour générer de l’énergie décarbonée. 

La fresque vivante du duo Pangea sur la façade d’Orly 4.
La fresque vivante du duo Pangea sur la façade d’Orly 4. Groupe ADP

Toujours à Orly, du côté du terminal 3 se détache Vertigo, une tour en aluminium imaginée par Arnaud Lapierre et composée de cubes d’acier inoxydable poli miroir où goûter à l’avance la sensation du vol. Nul doute qu’en pénétrant la structure et en regardant vers le ciel, vous expérimenterez le vertige d’avant le décollage.

« Vertigo », Arnaud Lapierre.
« Vertigo », Arnaud Lapierre. Alain Leduc

C’est un grand chat endormi sur son couffin, dénommé Inès et imaginé par l’agence Malherbe Paris, qui accueille les passagers du Terminal 2E, Hall L, à l’aéroport Charles De Gaulle. Ici, tout vous incite à vous détendre. Une fois les portiques de sécurité passés, on se blottit au creux de l’une des chaises longues installées autour de la sculpture, sous les ballons lumineux en latex suspendus à la manière de groupes de nuages et conçus par Charles Petillon.

Un peu plus loin, à l’ombre des arbres d’un jardin parisien reconstitué dans le terminal à la manière d’un jardin d’hiver ou d’une serre, on s’amuse à trouver la vingtaine d’oiseaux exotiques qui le peuplent, entièrement faits de papier par Lila Poppins.

Dernière inauguration en date, au terminal 2G, le célèbre duo Simonnet signait une série de leurs meubles-sculptures en plastique aux formes culte, rappelant justement leurs travaux menés depuis plusieurs décennies pour un urbanisme créatif et joyeux. On s’asseoit donc A l’ombre des arbres mais… Il est déjà temps de s’envoler. 

« A l’ombre des arbres », duo Simonnet
« A l’ombre des arbres », duo Simonnet karel balas

L.P.


Voir plus d’articles sur le sujet
Continuer la lecture