Expositions
The Good Culture
De Venise à Londres en passant par Avignon, voici trois expositions d'art contemporain à ne pas tarder à visiter.
Des nébuleuses de Chu Teh-Chun aux sculptures de Yinka Shonibare, en passant par les jeunes pousses de POUSH, cette saison est placée sous le signe du voyage, qu’il soit initiatique ou politique. L’art contemporain est au rendez-vous.
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1 – Nébuleuse vénitienne à Venise
Située sur l’île de San Giorgio Maggiore, au large de la place Saint-Marc, à Venise, la Fondation Giorgio-Cini ouvre ses portes en 1951. Le centre d’études et de recherche voit le jour au sein du monastère bénédictin dans un contexte de reconstruction économique d’après-guerre.
Portée par sa mission humaniste, Cini développe bientôt des événements et des rencontres académiques autour de questions contemporaines. À la même période, l’artiste chinois Chu Teh-Chun, qui enseigne la peinture occidentale à l’université de Taïwan, s’apprête à rejoindre Paris pour s’y installer définitivement en 1955.
Sous l’impulsion du commissaire d’exposition Matthieu Poirier, l’institution – qui interroge la fabrique du monde moderne – rencontre aujourd’hui le pionnier de la fusion du style traditionnel chinois avec les techniques de l’art abstrait occidental.
Organisée dans le cadre de la Biennale de Venise avec le soutien de la Fondation Chu Teh-Chun, l’exposition retrace les moments forts d’un acteur essentiel de l’abstraction gestuelle. Dès l’entrée, les grands formats plongent le visiteur dans le monde de l’artiste de manière antéchronologique, pour terminer sur les petits formats de ses débuts.
On aborde les toiles d’art contemporain comme des bulles sensuelles non préméditées, qui prennent la forme de nébuleuses chargées d’une énergie magnétique. Les œuvres s’enchevêtrent avec la grandiose architecture des lieux, sur trois niveaux, pour nous entraîner jusqu’au fin fond d’une piscine évidée.
Qu’elles soient atmosphériques, aquatiques ou cosmogoniques, les formations abstraites renvoient à la volonté de Chu de créer une distance avec l’image, en s’éloignant de tout repère spatial. On se promène sous les voûtes de l’ancien monastère, à pas lents, comme dans un rêve que l’on aurait préalablement trempé dans l’atmosphère flamboyante du Saint-Georges-Majeur au crépuscule de Claude Monet.
> Chu Teh-Chun, In Nebula, Fondation Giorgio Cini, du 20 avril au 30 juin. cini.it
2 – Politique du batik à Londres
Les Decolonised Structures, de Yinka Shonibare, enveloppent des figures anglaises de la colonisation, comme la reine Victoria ou le maréchal Herbert Kitchener, avec du tissu wax. Véritables symboles africains, les étoffes colorées puisent leurs racines dans les batiks indonésiens introduits par les colons hollandais. Tel le navire de l’amiral Nelson embouteillé sur Trafalgar Square en 2010, l’exposition d’art contemporain évoque le rôle du brassage des cultures et des frontières dans la formation d’une communauté.
> Yinka Shonibare, Serpentine S., du 12 avril au 1er septembre. serpentinegalleries.org
3 – Papes de POUSH à Avignon
La Collection Lambert et la pépinière d’artistes POUSH d’Aubervilliers unissent leurs forces pour proposer un état des lieux de la création contemporaine. Riches de cultures et de traditions variées, la quarantaine d’exposants présentent leur vision du monde en explorant la préservation de rituels passés autant que les fables du futur. Le lieu culturel par excellence pour nourrir son esprit d’art contemporain.
> Revenir du présent, Collection Lambert, jusqu’au 12 mai. collectionlambert.com
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