Culture
Tandis qu’au LACMA des artistes s’interrogent sur l’image de la femme au Moyen‑Orient et sur sa place dans la société, d’autres s’inquiètent de la place de l’humain dans un écosystème global, à travers des expériences sensorielles, ou des effets du dérèglement climatique.
A Venise, Londres et Los Angeles, voici trois expositions d’art contemporain à visiter d’urgence.
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Ni juge ni soumise à Los Angeles
À quoi ressemble une femme du Moyen-Orient ? Le musée d’Art du comté de Los Angeles, le LACMA, laisse aux intéressées le soin de répondre, sous l’égide de la commissaire d’exposition et spécialiste d’art islamique Linda Komaroff.
De la femme moderne iranienne au nez refait de Shirin Aliabadi, aux beautés voilées de Shirin Neshat, en passant par les hijabs colorés de Shadi Ghadirian, on parcourt les salles pour tenter de définir la place de la femme dans des sociétés criblées de préjugés, souvent apposés par le monde occidental.
Les travaux s’appréhendent d’abord sans commentaire, pour laisser le temps de la réflexion – en guise de cartels, plusieurs iPad sont à la disposition des curieux. Sans filet face à l’œuvre, The Day I Became a Woman (2009), de Newsha Tavakolian, fait l’effet d’un soufflet. L’artiste juxtapose l’image d’une fillette au regard inquisiteur, tantôt voilée, tantôt affublée d’un tutu rose et poupée assortie, digne des pires concours de beauté américains…
Une exposition d’art contemporain à voir au LACMA
Qui impose le plus durement sa culture à une jeunesse en pleine quête d’identité ? Pas facile de répondre. Plus loin, l’Irakienne Hayv Kahraman puise dans l’iconographie perse et sa culture suédoise d’adoption pour aborder la condition des réfugiés ayant fui la guerre.
Pour Gohar Dashti, prise au piège entre l’Iran et l’Irak des années 80, la notion de traumatisme, exacerbée par un quotidien à la frontière de deux mondes ennemis, prend la forme de menstruations métaphoriques qui traversent une gaze peu à peu saturée. Le mariage est aussi un thème omniprésent, comme dans la vidéo de Gazelle Samizay où une jeune mariée assistée par des couturières s’emmêle peu à peu dans les fils et les attentes de la culture afghane.
Au total, les 75 travaux offrent un regard poignant et souvent courageux, porté par des voix singulières venues témoigner de la richesse d’une diaspora en pleine mutation.
> Women Defining Women in Contemporary Art of the Middle East and Beyond, LACMA, jusqu’au 24 septembre. Lacma.org
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Tomás Saraceno tisse sa toile à Londres
Après le vol du ballon Aerocene depuis le site argentin de Salinas Grandes, ravagé par l’extraction du lithium, Saraceno s’installe à Londres. Fasciné par les arachnides, l’artiste replace l’humain dans un écosystème global à travers des expériences sensorielles. Les téléphones ne sont pas admis, afin d’activer les prises de conscience. Reste à savoir si l’inconfort temporaire sera suffisant pour faire évoluer des habitudes de consommation devenues quasi instinctives.
> Tomás Saraceno in Collaboration : Web(s) of Life, Serpentine South Gallery, jusqu’au 10 septembre. Serpentinegalleries.org
La pluie et le beau temps à Venise
Tout le monde parle de la météo, utilise la sémantique de la météo pour aborder l’urgence du dérèglement climatique. Cinquante œuvres classiques et contemporaines se mêlent ainsi aux recherches menées par l’université Ca’ Foscari. De Gustave Courbet à Raqs Media Collective, les explorations scientifiques et artistiques juxtaposent des visions contradictoires fécondes, tandis que les abeilles mortes de Jason Dodge évoquent une apocalypse d’insectes aux conséquences dramatiques. Âmes sensibles ou dans le déni, s’abstenir.
> Everybody Talks About the Weather, Ca’ Corner della Regina, jusqu’au 26 novembre. Fondazioneprada.org
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