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Donwtown, Los Angeles
Piétonnier, culturel, historique, dynamique, entrepreneur et créatif, Downtown est pour de bon le centre qui faisait défaut à Los Angeles.
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Voyage

The Good Neighborhood #2 : Downtown L. A., le quartier chic et trendy de la Cité des Anges

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Après avoir longtemps été un quartier honni, Downtown est devenu l’une des étapes inévitables d’un Los Angeles chic et trendy. Grâce à sa transformation, la mégapole a retrouvé son cœur. Et on peut vous dire qu’il bat vite ! Si vite que Downtown L. A. se hisse à la deuxième place du classement des quartiers favoris de la rédaction ! Le classement complet à retrouver dans le numéro spécial 5 ans de The Good Life.

Max Farago, photographe de renommée internationale, a cherché plusieurs années un lieu pour installer sa première galerie. Après avoir vécu à New York puis à Paris, il emménage à Los Angeles et découvre Downtown. Pour lui, c’est une évidence : il a la conviction d’assister à la naissance du centre qui manquait à cette ville et de participer à une véritable métamorphose. Comme tant d’autres jeunes entrepreneurs, il a été séduit par ce quartier piéton aux loyers non prohibitifs et à l’architecture fascinante.

Car Downtown recèle de nombreux trésors pour qui prend la peine de le contempler. De 1910 à 1930, les institutions financières décident d’en faire le Wall Street de l’Ouest, et le quartier connaît alors ses heures de gloire. Déjà, à la fin du XIXe siècle, il était devenu le terrain de jeux des constructeurs. Pour le comprendre, il suffit de se glisser dans l’entrée du sublime Bradbury Building, achevé en 1893 et immortalisé, un siècle plus tard, par Ridley Scott dans le mythique Blade Runner, ou bien dans les fastueux salons du Millennium Biltmore Hotel, qui accueillirent quelques-unes des premières cérémonies des Oscar.

Piétonnier, culturel, historique, dynamique, entrepreneur et créatif, Downtown est pour de bon le centre qui faisait défaut à Los Angeles.
Piétonnier, culturel, historique, dynamique, entrepreneur et créatif, Downtown est pour de bon le centre qui faisait défaut à Los Angeles. DR

De la décrépitude aux lofts luxueux

A partir de la Seconde Guerre mondiale, la dynamique du quartier évolue. Los Angeles devient un géant industriel et financier qui modifie sa structure urbaine afin de l’étendre. La ville se réinvente et se prend les pieds dans le tapis. Pour Downtown, c’est le déclin, jusqu’au début des années 90. Malgré ses néons racoleurs, Broadway Street est envahie par ceux que la ville rejette. Les salles mythiques sont transformées en boutiques de babioles, les immeubles décrépissent.

Downtown disparaît de la carte de Los Angeles. C’est seulement après quelques décennies désenchantées que le quartier entame une renaissance. Exit les ­Latinos et les indigents ! Welcome les hip­sters et les jet-laggés ! L’époustouflant United Artists Theater est réhabilité par l’équipe de l’Ace Hotel, retrouvant son luxe glamour, les lumières des projecteurs et les étoiles de passage. Downtown réapparaît sur la carte. L’Arts District, première section du quartier à subir un changement radical à grands coups d’entrepôts transformés en lofts et en complexes de luxe, attire désormais une élite créative qui s’accommode de ses loyers forcément devenus exorbitants.

Piétonnier, culturel, historique, dynamique, entrepreneur et créatif, Downtown est pour de bon le centre qui faisait défaut à Los Angeles.
Piétonnier, culturel, historique, dynamique, entrepreneur et créatif, Downtown est pour de bon le centre qui faisait défaut à Los Angeles. DR

Rien qu’un début ?

D’autres projets de grande ampleur ont participé à la mutation de Downtown, à l’image du Staples Center, la salle omnisport qui accueille, depuis 1999, plus de 4 millions de visiteurs annuels, mais aussi de Grand Park, dont le réaménagement a apporté un nouveau souffle vert au quartier, ou encore de l’étincelant Broad Museum, qui accueille, depuis septembre 2015, chefs-d’œuvre et amateurs d’art venus du monde entier.

Un groupe new-yorkais a acheté un ancien magasin de Broadway 130 millions de dollars pour en faire un Chelsea Market à la sauce californienne. En effet, nombreux sont les hommes d’affaires de la côte Est qui retrouvent en Downtown le potentiel passé de certains quartiers de Manhattan avant son réaménagement drastique. Ainsi, les prix du marché immobilier local ont augmenté de plus de 44 %. Un loft de 90 m2 dans Los Angeles Street est même passé de 170 000 dollars à plus de 400 000 dollars en quatre ans. Il y a quelques années encore, de nombreux Angelenos faisaient une moue un peu dégoûtée à l’évocation de Downtown et étaient sceptiques quant à son renouveau.

Ce sont les mêmes qui s’y pressent aujourd’hui pour dîner aux meilleures tables de la ville. On se rend aux vernissages de ses galeries à la programmation pointue après avoir dégusté un cocktail en savourant un coucher de soleil rougeoyant du haut de l’une de ses terrasses. On murmure même qu’un très chic Soho House devrait ouvrir ses portes dans un bâtiment de l’Arts District. Ace, Acne, Commune, Soho House, etc. Allez, n’en jetez plus, l’affaire est faite ! Tous s’accordent désormais à dire que le quartier n’en est qu’au début de son explosion. Et s’il reste quelques mauvaises langues pour reprocher aux pavés de Downtown de manquer de sable fin, sachez leur répondre qu’on peut désormais se rendre en métro sur les plages de Santa Monica. Oh yes ! Comment dit-on le beurre et l’argent du beurre en anglais ?

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