La Mercedes-Benz la plus célèbre, c’est certainement une Classe SL. Que l’on parle de la 300, ses « gullwing doors » et sa gueule intemporelle – c’est l’une des reines d’Instagram – de la petite 190 qui plaisait autant à Lollobrigida qu’à Hitchcock ou de la 280, la « Pagode » la plus vendue, dessinée par le maître français Paul Bracq, les initiales de « Sport Leicht » comptent parmi les sigles les plus célèbres de l’histoire automobile. Pour transposer ces machines de légende dans le XXIe siècle, un garage gallois, basé à Cardiff, passe des milliers d’heures à les démonter, puis les remonter avec des nouvelles pièces, pour des clients exigeants : Hemmels.
Fondé en 2016 dans la capitale du pays de Galles, ce garage emploie 40 artisans répartis en sept ateliers spécialisés dans le moteur, la carrosserie, la peinture, la sellerie… Ils suivent le principe maison de Neugeboren Process, renaissance en VF. Car Hemmels ne se contente pas de réparer, briquer et nettoyer les vieilles Mercedes SL, il leur offre un lifting complet.
D’abord, le client choisit son modèle. Puis la couleur de la livrée, des sièges, des jantes et les options. Ensuite, Hemmels se charge de dénicher le modèle en question. Il est entièrement démonté, les pièces sont commandées directement chez Mercedes, et après 4000 heures de travail réparties sur 52 semaines, la voiture est comme on l’aurait acheté en 1963 dans une concession Mercedes-Benz. Ce prodige a un prix : 215 000 $ minimum. Beaucoup plus que la majorité des restaurateurs d’anciennes, mais sans concession sur la qualité des prestations et les heures de main d’œuvre.
Le rétrofit de Mercedes SL, une nouveauté chez Hemmels
A raison de 40 restaurations par an, Hemmels s’est fait un nom, et se positionne déjà comme l’un des leaders de ce marché florissant de ripolinage d’anciennes Mercedes. Le constructeur allemand lui confie même l’entretien des véhicules exposés au musée du Mercedes-Benz World de Brooklands.
A la tête du garage, on trouve des hommes et femmes d’affaires passionnés d’automobile. Parmi eux, Iain Wood, Directeur des opérations, avait pour mission d’internationaliser la marque. C’est réussi. Aujourd’hui, 40 % des restaurations sont réalisées pour des clients hors du Royaume-Uni, la plupart aux Etats-Unis, en Australie et en Chine.
Surtout, Wood et ses collaborateurs préparent l’avenir. Depuis 2018, ils travaillaient sur le développement en interne d’une motorisation électrique afin de se lancer dans le rétrofit. Début février, ils ont annoncé la production de la Mercedes-Benz Electric Pagoda Classic Car, une 280 SL « Pagode » (initialement produite entre 1968 et 1971) 100 % électrique, capable de parcourir 320 kilomètres en une seule charge et proposer un 0 à 100 km/h en moins de 10 secondes. Vitesse de pointe ? 200 km/h.
Les 12 modèles de la première série sont déjà tous vendus ! Mais il est possible de précommander une voiture de la deuxième série, dont la production débutera au mois de juin, contre un chèque de 215 000 $.
4 questions à Iain Wood, Head of Operations chez Hemmels :
The Good Life : Vous affichez des tarifs plus élevés que de nombreux concurrents restaurateurs automobiles. Comment justifiez-vous ces prix supérieurs à la moyenne ?
Iain Wood : Nos clients exigent le meilleur, et cela a un prix. Il y a de nombreuses entreprises qui débutent une restauration avec un objectif de dépenses à ne pas dépasser et cela oblige souvent à faire des compromis, de ne pas refaire un siège, repeindre partiellement, ne pas mettre les pièces d’origine… Nos tarifs sont standards et fixés à l’avance pour éviter d’avoir à faire ces « économies » qui ne collent pas avec nos promesses ou les exigences de nos clients.
The Good Life : Pourquoi avez-vous choisi de travailler sur des Mercedes SL ?
Iain Wood : Pour deux raisons évidentes. Elles sont magnifiques, pleines de caractère et ont laissé une empreinte indélébile dans l’histoire de l’automobile. Ensuite, elles bénéficient d’une ingénierie fantastique. Il y a une raison à leur longévité : la grande qualité de leur construction associée à un design robuste. Notre objectif est de leur permettre de repartir pour 50 années de plus ! En outre, nous avons construit un réseau solide de contacts, aux Etats-Unis pour les volants à gauche et au Royaume-Uni pour les volants à droite, qui nous permet de trouver plus facilement les SL.
TGL : Quelle relation entretenez-vous avec Mercedes ?
I.W. : Nous avons tissé des liens très forts et, parce que nous sommes certainement leur plus gros client britannique concernant les pièces d’anciennes Mercedes, nous avons le privilège de posséder un accès direct à leur inventaire en ligne. Aussi, certaines de nos voitures sont exposées au musée du Mercedes-Benz World de Brooklands, dont nous sommes le restaurateur attitré.
TGL : Outre l’arrivée du rétrofit à votre catalogue avec la 280 SL « Pagode », quels sont les futurs axes de développement de Hemmels ?
I.W. : L’objectif n’est pas seulement d’accroître la production, mais aussi de mettre en avant une expérience, un style de vie propre aux clients Hemmels. Cela passe par l’organisation d’événements, de balades en Europe, de journées dédiées au plaisir, avec des dégustations et des visites, qui plaisent à nos clients qui tiennent plus des collectionneurs d’art que de simples consommateurs.
Lire aussi :
C40 Recharge, porte-drapeau du 100 % électrique chez Volvo
Nouvelle Classe C : Mercedes offre un lifting luxueux à son best-seller
Land Rover Defender V8, 525 chevaux sous le capot, anachronique et fantastique
Cupra booste son SUV Formentor avec un 5 cylindres de 390 chevaux !
Hyundai Ioniq 5, un concept-car… de série !
Porsche 911 + Los Angeles = une incroyable série de photos !
Alpha Motor Jax, un coupé électrique XXL et baroudeur au look néo-rétro
Audi lève le voile sur la e-tron GT, sa sportive électrique… et désirable !