Le 15 mai dernier, la Métropole du Grand Paris (MGP), annonçait la victoire de Bouygues et des architectes néerlandais VenhoevenCS pour la construction du bassin olympique des JO Paris 2024 à Saint-Denis. Vinci et le célèbre cabinet de Rotterdam MVRDV, qui ont travaillé pendant deux ans sur le projet concurrent, dénoncent une injustice.
En effet, le stade nautique proposé par la « team Bouygues » ne respecte pas, selon Winy Maas et ses partenaires, le cahier des charges imposé par MGP. Alors que la Métropole demandait plusieurs bassins séparés par des plages solides, VenhoevenCS a conçu un bassin unique et des plages modulables. De quoi faire baisser le budget et séduire, de fait, le jury. En outre, la Fédération internationale de natation a émis des doutes concernant l’homologation du bassin dans ces conditions… Alors que la demande de permis de construire doit être déposée, au plus tard, en octobre.
Paris 2024 théâtre d’une bataille juridique ?
De son côté, MVRDV a décidé de dévoiler son projet « perdant ». Un stade de 15 000 m² relié à La Plaine Saulnier par une voie piétonne, dont la façade ouest donne accès à un restaurant avec terrasse et un mur d’escalade. Le toit, végétalisé et interdit au public, devait devenir le poumon vert d’un quartier qui en a désespérément besoin.
De grandes vitres ovales promettent d’économiser de l’énergie – le projet est une collaboration avec Engie – et MVRDV, sans entrer dans les détails, avance qu’il avait prévu un système permettant de diminuer la consommation d’eau des bassins et utiliser 80 % d’énergie renouvelable pour la construction.
Sa silhouette pleine de courbes et son béton écolo couleur calcaire, qui « recouvre l’ensemble comme un drap » donnent un aspect troglodyte et organique à ce bassin qui ne verra donc jamais le jour… A moins que cette bataille d’égos entre mastodontes français du bâtiment et cabinets d’architectes néerlandais ne tourne à la bataille juridique. Winy Maas et Vinci n’excluent pas, selon L’Equipe, de déposer un recours pour non-respect du cahier des charges. Lorsque des centaines de millions d’euros sont sur la table, l’important n’est plus seulement de participer…
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