« J’ai toujours été fasciné par les lieux où les gens attendent. J’aime observer leurs mouvements, leurs postures, leurs regards, les groupes qu’ils forment, les situations qui se créent dans ces moments où le temps est comme suspendu. » Il suffit de jeter un œil à l’œuvre d’Harry Gruyaert pour vérifier ses dires.
De sa Belgique natale au Maroc en passant par les Paysages français, armé de son Leica, le photographe, membre de Magnum depuis 38 ans, a eu le temps d’attendre… Et souvent dans des aéroports.
Alors que d’autres se plaisent à boire un café sans goût ou prennent leur temps pour choisir le livre le plus épais possible, lui ne lâche pas son appareil et pointe son objectif sur tout ce qui attire son œil de grand coloriste.
Un livre… et une expo !
Lors de la présentation de son dernier ouvrage, Last Call, Harry Gruyaert décrivait les aéroports comme « des lieux privilégiés, car ils possèdent une théâtralité exceptionnelle. Les éléments d’architecture, le mobilier, les couleurs composent un décor où évolue, comme sur une scène, une cohorte de figurants »
Après sa monographie éponyme en 2015, East / West en 2017 et Rivages l’an dernier, le photographe belge revient chez les éditions Textuel pour cette rétrospective en 96 pages de ses pérégrinations aéroportuaires.
Roissy, Las Vegas, Salt Lake, Madrid, Miami… Peu importe le hub et les époques – certains clichés ont plus de 30 ans – les couleurs sont intenses, les ombres enveloppantes, les formes radicales et les lumières sublimées.
Outre le livre, les photographies seront visibles en très grand format à Roissy et Orly, le temps d’une exposition du 15 octobre au 15 novembre.
Last Call, Harry Gruyaert, Textuel.
Disponible le 2 octobre.
96 pages, 39 €.
www.editionstextuel.com
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