En 2009, la Société d’Equipement de la Touraine (SET) rachète le tout et investi 18 millions d’euros pour les travaux. L’école des beaux-arts et plus d’une trentaine de start-up s’y sont déjà installées, en attendant la fin des aménagements. Des dossiers arrivent tous les jours sur le bureau de Valérie Secheret qui se félicite qu’un endroit si emblématique de la ville (le taxi nous en parle comme l’un des centres névralgiques de la ville, non sans une pointe de nostalgie) soit rendu aux Tourangeaux.
C’était le défi de Franklin Azzi, l’architecte en charge de la rénovation. Le bâtiment était entouré d’épais murs, qui sont tombés en accord avec l’organisme en charge des monuments historiques, puis chaque mètre carré (sur plus de 15 000…) a été passé au peigne fin avant d’avoir le droit à son rafraichissement, toujours en respectant l’esprit de Prouvé et Zehrfuss. Un jonglage permanent entre normes de sécurité récente et esthétisme du milieu du 19ème qui a abouti sur l’inauguration en juin dernier de ce qui allait être un incubateur de start-up.
Un espace de co-working sous les sheds incroyablement gracieux de Prouvé mais aussi deux plateaux dans l’ancienne « tour » de l’usine, réservés aux start-ups exogènes, qui n’ont pas encore de résidents. Mais les dossiers d’entreprises londoniennes effrayées par le Brexit et parisiennes désireuses de s’exiler sont en bonne voie selon Valérie Secheret. Reste le bureau d’Alfred Mame, un chef d’œuvre d’architecture fifties, aux allures de dinner américain, greffé sur le toit de l’imprimerie. Un chantier trop imposant pour avoir trouvé preneur pour le moment, mais qui une fois rénové sera certainement la pièce maîtresse de l’ensemble.