L’image interpelle : des avions de la Lufthansa, « garés » sur la piste de l’aéroport de Francfort, troisième aéroport européen et l’un des plus grands hubs aériens du monde. Cloués au sol par la pandémie et l’arrêt brutal de l’immense majorité des vols, les appareils sont capturés dans cette situation inédite par Tom Hegen.
Le photographe et designer munichois a ainsi partagé sur son site internet et son compte Instagram ses photos aériennes des avions à l’arrêt. Si cette série, sobrement baptisée The Lockdown Series (la série du confinement), met les avions en lumière, c’est, selon Tom Hegen, parce que ceux-ci « étaient un symbole de la mondialisation, et deviennent aujourd’hui un symbole du confinement ».
Les avions victimes de la revanche de la planète ?
Des symboles, et des maillons essentiels de l’économie globalisée, dont la mise au banc temporaire amènera, toujours selon Hegen, à repenser de nouvelles chaines de production, plus locales. Le photographe ajoute que le Coronavirus pourrait être « une revanche de la nature sur la mondialisation ». Cela ne semble pas blesser l’aéroport de Francfort qui, depuis son compte Instagram, a félicité le photographe pour sa série. Fair play.
Le raccourci d’une Terre vengeresse (poétique ou naïf, au choix) prend du poids si l’on apprécie le contraste entre un diaporama d’avions privés de ciel et la multiplication des projets de nouveaux aéroports et d’extensions ces dernières années, d’Istanbul à Pékin.
Tom Hegen ne devrait pas s’arrêter là : « Pendant deux semaines, j’ai photographié plusieurs aéroports confinés en Allemagne. Je travaille sur un projet plus complet, qui sera bientôt publié dans un livre ». Affaire à suivre.
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