Reel Art Press publiera en mai prochain un recueil de 250 photographies des Ramones. Des clichés capturés lors de leur première tournée et pendant la préparation de leur premier album éponyme, sorti en 1976.
Derrière ces photos du groupe qui a influencé (presque) tout ce qui s’est fait après lui, Danny Fields. Celui qui a managé Iggy Pop et participé au succès des Doors entre autres, s’est improvisé photographe de ceux qu’il venait de signer.
Plus qu’un album photo, c’est toute un mythe qui transpire de ces clichés. Du look minimaliste des Ramones à leur incroyable énergie sur scène, la fratrie (musicale seulement) est devenue culte même pour ceux qui ne reconnaissent pas Blitzkrieg Bop dès le premier accord.
Une référence universelle dont nous parle Danny Fields, rencontré à l’occasion de la sortie prochaine de My Ramones.
The Good Life : Quels souvenirs gardez-vous d’avoir côtoyé les Ramones à leurs débuts ?
Danny Fields : Le groupe performait déjà depuis près d’un an quand je les ai vus pour la première fois. Les Ramones voulaient que j’assiste à l’un de leurs concerts et j’espérais simplement avoir assez à dire pour mon édito dans le Soho Weekly News. Finalement, ils m’ont impressionné bien plus que je ne l’aurais pensé. Les chansons, le son, le look, les coupes de cheveux, tout était parfait. Toutes leurs tracks paraissaient trop courtes et chacune était meilleure que la précédente ! Les 17 minutes de rock’n’roll les plus efficaces que j’ai entendues de ma vie ! Je les ai signés un quart d’heure plus tard.
The Good Life : Vous avez immédiatement senti qu’ils étaient différents…
Danny Fields : Quand vous entendez un nouveau groupe, vous savez qu’il sera important lorsqu’il ne ressemble à rien de ce que vous avez entendu avant. C’était le cas pour The Allman Brothers, The Velvet Underground, The Chambers Brothers, The Dead, les Stones, Soundgarden, The Clash… et pour les Ramones ! Ils incarnaient le rock’n’roll à la perfection : bruyant, vif, catchy, original. Leur attitude aussi était parfaite, et sans calcul, c’était instinctif. Féroces dès le premier accord !
TGL : Comment avez-vous choisi les 250 photos du livre My Ramones ?
D.F. : C’est Fabrice Couillerot, de la maison d’édition First Third Book qui les a sélectionnés pour une édition limitée. Une fois le stock écoulé, j’ai rencontré Reel Art Press à Londres qui voulait rééditer l’ouvrage de façon plus large.
TGL : C’est une preuve supplémentaire que les Ramones sont un peu plus qu’un groupe de rock… Aujourd’hui, on trouve des paires de chaussures, des tee-shirts et des dizaines de produits dérivés consacrés au groupe. Comment l’expliquez-vous ?
D.F. : Durant toute leur carrière, les logos et le merchandising des Ramones étaient dessinés par Arturo Vega, le directeur artistique du groupe. C’était presque un membre à part entière ! Dès le début de leur carrière, les tee-shirts siglés Ramones plaisaient même à ceux qui ne les connaissaient pas, ils sont devenus, avec le temps, des classiques, des indicateurs du taux de coolness.
My Ramones, Photographs by Danny Fields, mai 2018, 176 pages, www.reelartpress.com.