Diaporama : les plages de l'Adriatique vues par Bernhard Lang

Sa série Adria révèle la côte adriatique italienne en plein été, vue depuis les airs. C’est à des centaines de mètres d’altitude que Bernhard Lang immortalise ces plages bondées, faisant apparaître une étonnante géométrie de formes et de couleurs et démontrant l’implacable occupation spatiale inhérente au tourisme de masse. On adore !

Bernhard Lang est un photographe aérien. Son terrain d’action ? Le ciel. Il n’évolue qu’entre 300 et 1 000 mètres d’altitude. L’objet de ses études ? Tout ce qui s’offre à lui, sous ses pieds, à 90°. « J’ai tout simplement été inspiré par les vues qu’on peut avoir depuis les hublots d’un avion. Je me rappelle avoir été particulièrement hypnotisé par les paysages enneigés lors d’un vol Tokyo – Munich qui m’a fait survoler la Sibérie. C’était très impressionnant de voir tout cela du dessus, à 10 000 mètres d’altitude. »

En 2010, le photographe munichois Bernhard Lang commence alors ses séries de photos aériennes. A bord d’un hélicoptère affrété pour l’occasion, la porte grande ouverte, il immortalise tour à tour des mines de charbon (Coal Mine) et de phosphate (Phosphate Mining), des étendues de serres espagnoles (Mar del Plástico) ou des zones de fret portuaire (Harbour). Toutes ces séries révèlent l’appropriation de la nature et l’occupation spatiale par les activités humaines et industrielles.

L’altitude offre à la fois d’étonnants et de poétiques tableaux, mais rend également compte de l’ampleur de l’espace exploité. Dans sa série Adria, Bernhard Lang survole la côte adriatique, côté italien. Le mode d’action est toujours le même. « J’avais envie de faire une série sur les plages bondées en été et de révéler toute la dimension du tourisme de masse. La côte adriatique me semblait idéale parce que déjà, à terre, j’aimais beaucoup la disposition géométrique des parasols et la variété des couleurs. Mais vu d’en haut, c’est encore plus impressionnant. »

Ce que révèle la série de Bernhard Lang est d’abord une implacable géométrie de motifs aux couleurs hypnotisantes. Il y a quelque chose de fascinant et de désarmant dans ces alignements parfaits de formes qui donnent à l’ensemble des airs de tableau abstrait. Tout n’est que rectangles, décagones, lignes, cercles, triangles. La hauteur écrase tout sur un même plan. Il n’y a ni perspective ni relief, mais le panorama touristique familier est réduit à un plan strictement bidimensionnel.

Au-delà de l’aspect anecdotique et plaisant de telles vues, ces photographies mettent en évidence une structure et un ordre qui sont en principe invisibles, mais qu’on devine sur terre. Cette apparente abstraction se réfère à la réalité bien tangible du tourisme de masse et démontre toute sa monstrueuse envergure, où le moindre espace est optimisé. Ainsi, à la fascination succède un étrange sentiment d’oppression.

www.bernhardlang.de
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