En avril dernier, une très belle Peugeot 205 GTI Griffe de 1990, s’est échangée contre 48 000 euros. La scène s’est déroulée à Paris sous le marteau de la maison Artcurial. Déjà l’an passé, une 205 GTI 130 de 1988, était partie à 43 000 euros en Angleterre. Ces sommes font figure de records, pour cette Peugeot, ex-reine du bitume, dont la cote plafonnait jusque-là autour de 15 000 euros. Ces deux exemplaires étaient en très bel état, certes… Au delà de cela, cet engouement soudain pour ces GTI vintage, montre que ces bombinettes ont à nouveau le vent en poupe.
Les constructeurs et notamment Volkswagen et Peugeot, semblent croire à nouveau à ce créneau quelque peu somnolent. Tout débute en 1976. VW lance la première Grand Tourisme Injection. Son gros moteur injection de 110 ch a la mission aisée, d’emporter la puce de 810 kg seulement. Sensations et plaisir de conduite sont au rendez-vous et le succès commercial aussi.
Le “sacré numéro” de Peugeot, vire aussi au GTI
Peugeot suit avec la 205 du même acabit, lancée en 1984. La petite lionne développe 105 ch à l’époque et c’est comme la Golf, un poids plume de 850 kg. A titre de comparaison, certaines Renault Clio d’aujourd’hui, dépassent 1200 kg. Les gammes GTI vont s’élargir. Ainsi, l’on croisera une éphémère VW Lupo GTI au début des années 2000. Chez Peugeot, les 306 et 309 GTI, bolides très bien équilibrés et jubilatoires à conduire, marquent les mémoires.
Les années passent et les mécaniques pour compenser l’embonpoint de ces citadines, se font de plus en plus puissantes. Aujourd’hui, la Golf VII GTI TRC pousse jusqu’à 230 ch. La 208 GTI chez Peugeot, se contente pour sa part, de 208 ch. Le record va à la grande sœur 308 GTI, avec une cavalerie de 270 chevaux.
De nouveau le vent en poupe ?
Depuis peu, les constructeurs se “secouent les durits” et les Grand Tourisme Injection repartent à l’assaut du bitume. Peugeot et Volkswagen, les deux acteurs historiques du créneau, sont fidèles au poste. Ils sont certainement reconnaissants à ces petites bombes d’avoir tant fait pour leur image. La nouvelle VW Polo VI à peine sortie, a déjà droit à son dérivé GTI de 200 ch. Sacrée cavalerie ! Mais plus encore c’est la Up! GTI, apparue en tout début d’année, qui apparaît la plus touchante. Sa légèreté comme à l’époque, son petit moteur de 115 ch, la puissance historique des 205 et Golf GTI des grandes années, la rendent très amusante à piloter. Elle n’est pas parfaite. Mais paradoxalement, ce sont ses défauts en plus de son look sportif un poil caricatural, qui en font un jouet fort attachant.
Reste la Golf, reine historique, dont VW vient de présenter une exceptionnelle version TCR de 290 ch. Celle-ci demeure une deux roues motrices seulement, comme à l’origine. La bombe sera commercialisée en fin d’année.
Auto raison ou auto passion ?
Comment expliquer le retour de ces puces sur-vitaminées ? Peut-être est-ce une réaction à l’époque actuelle qui engendre trop de SUV et parle sans cesse de voitures électriques et de véhicules autonomes… Comme si la “raison” avait kidnappé les volants. Les GTI, archétypes des “voitures passion”, touchent la fibre nostalgique d’une partie des automobilistes actuels. Ceux qui se souviennent émus, d’une époque où les autos étaient encore joyeuses et exaltantes à conduire.