Au long de ses 250 pages et plus de 150 clichés, On the Road traverse l’Amérique et l’Europe. On y suit le photographe Stephan Erfurt. Un Allemand qui est venu apprendre la photo à Paris à la fin des années 70 avant de s’envoler pour les Etats-Unis, puis de revenir au pays et en profiter pour visiter l’Est du Vieux Continent.
Entre 1980 et 2000, il fait le tour du monde et travaille pour la presse (certaines coupures de journaux sont également représentées dans le livre). Au début de son séjour américain, ses clichés en noir et blanc témoignent de sa fascination toute européenne pour le Nouveau Monde, pour le glamour made in USA et les grandes villes de New York à Los Angeles qui sont autant de décors de films hollywoodiens. Puis, il découvre avec le temps une autre Amérique, plus terre-à-terre, plus « normale ». Ses photos se font plus brutes, comme la réalité d’un pays finalement comme les autres. Ses clichés de Vegas, New York et Venice Beach, en sont de parfaits exemples. En Europe, il continue sur sa lancée et photographie des ambiances parfois austères mais que le sens du détail et l’œil tendre de Stephan Erfurt arrivent à rendre poétiques.
Sa signature ? Des ciels violacés, qu’il vient capturer au moment pile entre le coucher du soleil et la tombée de la nuit, ou, tôt le matin, avant que le soleil ne se lève. Certains clichés de sa période américaine sont ainsi presque mystiques, aussi beaux qu’ils sont glaçants.
En 1999, il s’arrête de photographier et crée l’année d’après C/O Berlin, une fondation et galerie d’art dédiée à la photographie. Près de 20 ans plus tard, on retrouve le carnet de voyage d’un photographe injustement méconnu, qui excellait dans un genre entre la photographie d’art et le reportage, pour le plus grand plaisir de The Good Life.