Concept-car : le Hyundai Prophecy électrique se pilote avec des joysticks !

Le constructeur coréen présente son dernier concept-car : une berline sportive électrique dans laquelle deux poignées directionnelles remplacent le volant.

Prophecy, imaginé par Hyundai, aurait dû faire le show au Salon de l’automobile de Genève. Annulé le 28 février dernier à cause du Coronavirus, l’événement n’aura pas lieu. Mais The Good Life a eu la chance de découvrir, en avant-première, le nouveau concept-car du constructeur coréen au design center de Hyundai à Francfort.

Première surprise : un habitacle sans volant. Il ne s’agit pas d’un cerceau rétractable ou d’une voiture 100 % autonome, mais d’un changement complet de la façon de piloter. A la place, on trouve deux poignées que l’on agrippe à droite et à gauche, l’une sur la porte l’autre sur l’accoudoir central.

Une technologie que Hyundai a pu se permettre de développer en collaboration avec l’université d’Aix-la-Chapelle grâce à la possible homologation du « Drive by wire » ou « conduite par câble », qui n’oblige pas les constructeurs à installer un volant.

Un habitacle écolo inspiré par l’architecture d’intérieur

Développée à Francfort, Prophecy aura nécessité plus d’un an de travail. Et, outre son absence de volant, c’est tout son design intérieur qui a attiré notre attention.

Raphaël Brétécher, General Manager, Head of Interior Design chez Hyundai, explique : « Grâce au sol plat que nous offre la motorisation électrique, on se retrouve avec beaucoup d’espace libre, on pense à l’architecture, aux maisons modernes, comment faire un intérieur de voiture qui soit une extension de sa maison ? »

Résultat, l’intérieur du Prophecy est un espace très épuré, rempli de beaux objets. A commencer par la planche de bord, composée d’un grand écran et prolongée par une ceinture lumineuse qui fait le tour de l’habitacle. La tapisserie inspirée par les couleurs de l’île de Jeju en Corée-du-Sud, et le tartan habituellement réservé à la mode et aux plaids douillets, est un rappel supplémentaire du rapprochement maison-voiture.

Si le divertissement – le tableau de bord et la « knee bar » se rétractent à l’arrêt pour laisser une plus grande place à l’écran central – prend une part si importante dans le Prophecy, c’est, comme l’explique Raphaël Brétécher, « parce qu’une voiture électrique c’est très long à recharger, entre la file d’attente et le temps de recharge, il faut occuper les passagers et le conducteur ».

De l’innovation au service le conducteur et les passagers, mais pas seulement. En effet, l’intérieur des portes du Prophecy abrite une mousse végétale qui permet de filtrer l’air qui entre dans la voiture. Cela permet non seulement d’offrir un air pur à l’intérieur, mais aussi de rejeter un air propre à l’extérieur du véhicule.

Hyundai change de look

De l’extérieur, justement, le Prophecy reprend les lignes caractéristiques d’une sportive, malgré des mensurations de berline et quatre portes antagonistes. Luc Donckerwolke, grand patron du design chez Hyundai, dit avoir puisé son inspiration dans « le design classique, quand l’artisanat guidait l’innovation, dans les années 50, 60 et 70 ».

Ce grand collectionneur de Porsche 911 voulait, pour le Prophecy, « un design non-agressif », voluptueux, tout en douceur : « il fallait que l’on comprenne instantanément qu’elle se déplace en silence ».  Une silhouette aux antipodes des codes habituels des supercars et leur « design vulgaire, sale et qui n’apporte rien ».

S’il y a une chose qui nous étonne, c’est l’absence de lien de parenté entre le Prophecy et le concept 45, dévoilé au dernier salon de Francfort en septembre dernier. Une version modernisée de son Pony Coupe Concept de 1974, dont la version de série sera disponible fin 2020.

Donckerwolke, passé, entre autres, par Audi et Lamborghini avant d’entre chez Hyundai, assume ce virage à 180° : « le family look, c’est terminé, c’est important d’avoir différentes facettes et d’éviter l’uniformisation ». Autrement dit, à partir de maintenant, un véhicule Hyundai ne ressemblera pas au précédent, ni au suivant.

S’il y a un point commun, tout de même, entre le 45 et le Prophecy, c’est que ce dernier devrait, même si certaines technologies vont disparaître lors du passage en mode usine et qu’un volant fera son apparition (dans un premier temps au moins), « entrer prochainement en production ».

En effet, Hyundai ne présentera plus de concept-car sans avoir déjà imaginé le véhicule de série qui va en découler… Un processus étonnant, mais qui va comme un gant à ce constructeur pas comme les autres.


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