Alors que l’atterrissage du robot Perseverance de la Nasa en février dernier sur Mars fait figure d’exploit historique et que la première mission pour envoyer un humain sur la planète rouge n’est pas encore partie, certains imaginent déjà à quoi pourrait ressembler les villes de la première colonie humaine, à 60 millions de kilomètres de la Terre. Ainsi, The Mars Society, sorte de lobby pro-exploration martienne, a mandaté SONet, une équipe d’experts astrobiologistes, et les architectes d’Abiboo, pour imaginer un projet réaliste d’implantation humaine sur notre inhospitalière voisine.
C’est chose faite, avec la présentation par le studio américain hispano-américain de Nüwa, capitale d’un projet composé de cinq villes qui pourraient accueillir un million d’habitants. Afin d’éviter qu’ils explosent sous l’effet de la pression, les immeubles de bureaux et d’habitation seront construits dans la pierre. Des tubes reliés entre eux par des ascenseurs à haute vitesse logeront également des espaces verts, dont certains reproduiront la végétation terrienne, dans les conditions terriennes, accessibles aux humains. D’autres serviront de lieux d’expérimentation d’agriculture sur Mars, dans les conditions difficiles de la planète rouge.
Les matériaux extraits lors de la construction des immeubles seront réutilisés pour la création d’abris et d’une muraille artificielle autour de la ville. Le plateau au-dessus des habitations, lui, sera couvert de panneaux solaires qui alimenteront Nüwa (idem pour ses quatre villes-sœurs) en énergie. Concernant l’oxygène, il sera fourni par des plantes cultivées dans des modules dont l’air est riche en C02 (trop pour les humains).
L’eau ? Alfredo Munoz, fondateur d’Abiboo, a la solution : « Tempe Mensa, lieu d’implantation de Nüwa, promet de l’eau en abondance ». Il vaut mieux. Pour ne pas laisser mourir de soir les centaines de milliers d’habitants, mais aussi pour élever du bétail et des insectes et faire pousser quelques algues.
S’il reste de nombreuses inconnues dans l’équation de la première colonie humaine sur Mars, ce projet a le mérite de donner un aperçu « réaliste » de ce que pourrait donner une ville humaine sur une planète inhospitalière. Mais avant de voir le FC Nüwa en Ligue des Champions, il faudra encore attendre quelques décennies… Optimiste, le studio Abiboo table sur un début des travaux en 2054 et une inauguration avant la fin du siècle. D’ici là, on a le temps de profiter un peu de notre bonne vieille Terre.
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