Avec les nouvelles règles environnementales, circuler avec un véhicule thermique dans une grande ville est devenu très difficile. Alors avec un engin des années 50-60, c’est une mission quasi-impossible. David Lorenz, conscient qu’il ne pourra bientôt plus traverser Londres au volant d’une voiture de collection, a trouvé une solution radicale : électrifier ces vieilles autos.
Il a ainsi fondé Lunaz, une start-up basée près du circuit de Silverstone, et embauché du beau monde chez Rolls-Royce, Jaguar et McLaren, entre autres. Le principe est « simple », les ingénieurs maison désossent la bête, retirent le moteur, et y mettent le nouveau bloc batterie.
Et plutôt que de commander une batterie différente pour chaque marque et chaque modèle, Lunaz fait toujours appel au même fabricant, avant d’adapter son bloc directement en interne. L’intérieur est remis à neuf, et la technologie moderne intégrée à l’ensemble, du régulateur de vitesse au freinage régénératif. La jauge de carburant est remplacée par un indicateur de charge de la batterie.
Sacrilège ?
Bien entendu, la nouvelle peut faire bondir. Les moteurs de ces voitures ont presque autant de valeur que leur carrosserie, certains sont même des pièces de musée. Mais c’est justement pour éviter que le cours normal de l’évolution vers le tout électrique ne cantonne ces bijoux automobiles à devenir des reliques, que David Lorenz a créé Lunaz.
Certes, il sacrifie leur moteur thermique, mais permet à ces icônes de continuer à rouler, et leur offre un futur qui s’assombrissait de plus en plus. Aussi, Lorenz assure qu’il source le plus souvent des véhicules qui ne fonctionnent plus, à qui il « donne une nouvelle vie ».
Deux Rolls et une Jaguar
La jeune marque a déjà présenté trois véhicules électrifiés. Deux Rolls-Royce, une Cloud de 1956 et une Phantom V de 1961, ainsi qu’une Jaguar XK120 – notre préférée – de 1953. Cette dernière, encore en phase de test, embarque un moteur qui délivre 380 chevaux, avec un couple de 700 Nm, et passe de 0 à 100 km/h en 10 secondes.
Son autonomie ne devrait pas dépasser les 400 kilomètres, la moyenne pour les batteries utilisées par Lunaz. En fonction du modèle et de l’année, les voitures passées entre les mains des équipes de la start-up britannique pourront lâcher entre 130 et 600 chevaux.
Une fois transformées par Lunaz, ces autos électro-vintage seront proposées à plus de 400 000 euros. Le prix pour entrer dans Paris au volant d’une Jaguar fifties, même pendant les pics de pollution… En attendant, les commandes sont déjà ouvertes pour les prochaines créations du garage.
→ www.lunaz.design
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