Aston Martin et la DB5 de Goldfinger, Jaguar et la Type C… Les « recreation » semblent être une spécialité britannique. Mais ce procédé qui, comme son nom l’indique, consiste en la refabrication d’icones automobiles, ne concerne pas seulement les légendes anglaises. En effet, Bell Sport & Classic, un garage de l’Hertfordshire, vient de lever le voile sur une Ferrari 330 LMB – pour Le Mans Berlinetta – construite à partir d’une 330 GT.
La 330 LMB, engagée au Mans en 1963, été montée sur un châssis modifié de 250 GTO – long empattement, moteur V12 Colombo de 390 chevaux – et produite à seulement 4 exemplaires, dont un seul avec un volant à droite : le n° de châssis 4725. De son côté, Edward Carter, un paysan anglais passionné de Ferrari s’offre une 330 GT avec le rêve fou de la transformer en LMB. Un projet qui tombe à l’eau à sa mort en 2015. Après deux ans de stagnation, c’est Bell Sport & Classic qui prend la main et décide de relever le défi de monsieur Carter.
Pour ça, les équipes du garage ont retrouvé une 330 LMB d’origine, la 4725 avec le volant à droite, qui a servi de maître étalon pour modifier la GT. Cela a permis à Bell Sport & Classic de rallonger le châssis au millimètre près et recréer les éléments de carrosserie nécessaires. Si les restaurateurs ont réussi à dénicher quelques pièces d’origine, la plupart des éléments ont été refabriqués, « from scratch » par les ingénieurs et artisans du garage dont certains ont travaillé pour Ferrari à Modène.
C’est le cas des suspensions, du différentiel et de nombreux éléments de la boîte de vitesse 5 rapports. Le moteur, lui, est bien un V12 Colombo d’origine, mais modifié pour correspondre à celui qui était intégré à la Ferrari 330 LMB. Bell Sport & Classic a ainsi ajouté un carter sec, des arbres à cames identiques aux originaux, un nouveau carter de distribution, une pompe à eau et six carburateurs. Que du sur-mesure, commandé (ou fabriqués) par le garage. Résultat ? Le moteur délivre bien les 390 chevaux d’origine.
Un travail d’orfèvre, jusque dans l’intérieur « Lusso Competizione » et ses sièges en velours noir, sa planche de bord minimaliste fini granuleux et la console centrale matelassée. La carrosserie, elle, se couvre d’une livrée « Rosso Corsa » – what else ? – d’après la teinte de 1963. Après quatre ans de travail, cette ancienne 330 GT compte presque comme le 5e exemplaire de la mythique 330 LMB, l’un des modèles les plus rares de l’histoire de Ferrari.
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