Début janvier, l’Arabie saoudite faisait couler beaucoup d’encre après avoir présenté The Line, une smart-city sans voiture en pleine nature, projet pharaonique entouré, comme c’est souvent le cas dans le Royaume, de polémiques. Il y a quelques jours, le pays, qui s’est récemment ouvert au tourisme, a dévoilé les premiers visuels du projet de The Red Sea Development Company (TRSDC), une transformation de la mer Rouge dirigée par le Prince Mohammed ben Salmane.
Sur cet archipel de 90 îles encore « vierges », le monarque a de grandes ambitions. Et aux grandes ambitions répondent de grands architectes. C’est le cas de Foster + Partners. Le cabinet britannique fondé par Norman Foster va notamment concevoir l’un des trois hôtels de l’île d’Ummahat Al Shaykh composée d’une partie artificielle en forme d’anneau.
Des maisons en bois et sur pilotis sur les eaux turquoise et pleines de vie de la mer Rouge qui devront, justement, s’adapter à cet environnement fragile. A ce propos, TRSDC promet que les projets doivent être neutres en carbone (énergies renouvelables, pas de plastique, constructions propres) et servir à la protection du corail. Sur l’île d’Ummahat Al Shaykh, deux autres hôtels vont voir le jour dont un complexe de 100 villas imaginées par… Kengo Kuma ! Encore un archi-star !
Foster + Partners ne s’est pas contenté d’Ummahat Al Shaykh. Sur la mer Rouge, le studio va se pencher sur Coral Bloom, un resort situé sur l’île de Shurayrah, le hub principal du TRSDC. Ici, les architectes ont prévu d’installer 11 hôtels spacieux et tournés vers le tourisme écologique et la protection de la faune aquatique locale.
Pour protéger les tortues, coraux et poissons endémiques, Foster + Partners promet… une nouvelle plage artificielle qui reprend la silhouette d’un dauphin et un lagon créé de toutes pièces. Le rapport ? Dans un communiqué, le studio d’architecture explique que ces constructions vont permettre de limiter la montée des eaux et ainsi des bouleversements pour la faune côtière.
Foster + Partners devrait également avoir la charge d’imaginer l’aéroport qui desservira l’archipel de TRSDC. Qu’en pensent les coraux ?
Si l’impact d’un tel projet sur le tourisme en Arabie saoudite – les infrastructures, les merveilles naturelles et historiques, le trafic aérien, bientôt un archipel et le marketing pour vendre ces arguments ne manquent pas au Royaume – semble évident, on soupçonne, sans douter de la bonne foi des architectes, un peu de greenwashing autour de TRSDC qui consiste surtout en la construction de resorts, d’un aéroport et de plages artificielles en étant le moins « sale » possible…
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