Airlander 10, un dirigeable électrique prêt à voler en 2024 ?

Le retour des dirigeables est l’un des serpents de mers de l’aérien au XXIe siècle. Airlander 10, développé par la start-up britannique Hybrid Air Vehicles (HAV) est l’un des projets les plus avancés. Plus grand qu’un A380, cet aéronef électrique intéresserait déjà plusieurs entreprises spécialisées dans le tourisme écolo…

Près de 100 mètres de long, une cabine de plus de 2000 m², un train d’atterrissage rétractable et la possibilité d’y stocker 10 tonnes de fret : la fiche technique du dirigeable Airlander 10 – le plus grand aéronef du monde – est alléchante.

Il s’agit d’un dirigeable, imaginé par la start-up anglaise Hybrid Air Vehicles. L’entreprise, restée sur un échec – le crash de son prototype en 2017 – revient sur le devant de la scène avec un nouvel appareil plus grand, plus aérodynamique et plus maniable.

Depuis novembre dernier, HAV dévoile des images de l’Airlander 10 et multiplie les annonces. La dernière en date ? Sa motorisation hybride permettra de voler 350 kilomètres en tout électrique. Surtout, la start-up britannique promet la possibilité de rétrofiter le dirigeable en fonction des évolutions technologiques des motorisations électriques. HAV travaille déjà la conception d’une propulsion 100 % électrique avec Collins Aerospace et l’Université de Nottingham.

Le long chemin d’Airlander 10 vers le ciel

Avant cela, l’entreprise avait annoncé être en mesure de lancer la production de son Airlander 10. Mais le chemin est encore long.

D’abord, il faudra trouver des clients. Et, pour le moment, HAV n’a reçu que des lettres d’intention, de la part d’acteurs du tourisme et de la mobilité verte. Si cela représente tout de même dix appareils pour 200 M$, il ne s’agit encore que de preuves d’un intérêt prononcé. Prudence donc.

Ces derniers, avant de signer une « vraie » commande, attendent que HAV obtienne les certifications de son dirigeable par l’European Aviation Safety Agency et la Federal Aviation Administration.

Ensuite, une fois les contrats signés, il faut fabriquer. Et, là encore, HAV doit partir de zéro et construire une usine capable d’assembler une douzaine d’Airlander 10 par an. La firme anglaise cherche toujours des investisseurs pour financer le projet…

Malgré le nombre d’étapes sur sa check list, HAV se montre confiante. Dans son dernier communiqué, elle déclare que l’aéronef « devrait entrer en service et effectuer des vols commerciaux avec passagers d’ici 2024 ». Et son CEO, Tom Grundy, espère proposer une motorisation hybride-électrique en 2025.

L’initiative de HAV pour le retour du dirigeable comme moyen de transports de fret et de passagers n’est pas isolée. Ainsi, l’avionneur Lockheed Martin travaille sur plusieurs projets de ballons hybrides. Et une start-up française, Flying Whales, a levé 30 millions d’euros fin 2019. Parmi les investisseurs, on retrouve, entre autres, Bouygues, ADP et… le gouvernement du Québec.

Des investisseurs sérieux, de gros moyens, des acteurs innovants… Le dirigeable semble une alternative crédible aux camions et moyen-courriers. Pourtant, aucun projet concret n’a encore abouti à la création d’un service régulier. Rien d’alarmant, d’autant que les premiers zeppelins, à la fin du XIXe siècle, auront mis plusieurs décennies à voir le jour entre leur conception et leur commercialisation.


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