The Good Guide
C'est peut-être la cloche la plus légendaire de Paris. Elle qui sonnait autrefois la vie du marché des Halles devient le rendez-vous d'une faune de gourmands rompus aux belles tables.
Quelle jolie brasserie que Cloche, adresse tout récemment inaugurée qui redonne vie à l’un des angles de rues les plus porteurs d’histoire de la capitale.
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Aux origines
Chaque jour, la cloche dorée sur la devanture du café retentit : elle annonce l’ouverture du marché des Halles à cinq heures du matin et sa fermeture à 14 heures. En 1969, la plaque tournante de l’alimentation parisienne est transférée à Rungis. La cloche, elle, n’a pas bougé.
Là où se croisent deux des plus anciennes voies de Paris, les rues Coquillière et du Coq-Héron, se tenait naguère la brasserie La Cloche Des Halles. Au cœur d’un quartier surnommé par Emile Zola « Le Ventre de Paris » dans le roman éponyme de 1873, la cloche, autrefois fringante, n’émet plus de sons.
Mais cet objet historique, témoin de la légende du plus grand marché parisien, règne depuis des siècles sur la façade extérieure du 1, rue du Coq Héron, d’autant plus aujourd’hui alors que la brasserie Cloche se réinvente.
Brasserie Cloche : une histoire de famille
Trois ans après Onii-San mais seulement quelques mois après Ojii, Olivier Leone et Arthur Cohen, rejoint par son frère Victor Cohen, agrandissent leur famille.
De sa fratrie, c’est avec avec son cadet que Cloche partage le plus d’ADN : si son palais est diamétralement opposé, son regard a la même hardeur. Décor pointu sans en faire trop, évocateur de ses origines, assiettes aussi photogéniques que satisfaisantes, service bien poli et voiturier à disposition : la foule ne s’y est pas trompée – et elle se ressemble des deux côtés de la Seine.
Alors, qu’ont inventé Leone et Cohen rue du Coq Heron, si ce n’est un bon bistrot classieux et un poil onéreux comme on en trouve parfois au détour d’une jolie artère ? Exactement cela : une version efficace de notre brasserie parisienne bien aimée avec supplément de chic et d’histoire.
Dans l’assiette de la brasserie Cloche
Des radis accompagnés d’un bon beurre et d’un pain tout chaud se ruent sur la table à peine les affaires installées. Le poireau-vinaigrette, must de la carte des entrées, réinvente le genre avec générosité. S’il est un peu dommage d’avoir osé l’améicanisation avec un Mac and Cheese pas tout à fait maîtrisé (bien que cuisiné au vin jaune oxydatif du Jura, Comté du Jura 48 mois), les plats carnés redressent la barre. Mais où est diable le croque du chef ?
Le repas répond au standing de l’adresse : il est élégant, surprenant par moment (le poireau-vinaigrette est réhaussé d’huile de shiso, la bavette de Wagyu cuite au Binchotan) et tout à fait satisfaisant. Une mise en garde est néanmoins de rigueur : végétariens s’abstenir, la (très) grande majorité des entrées et plats contenant des protéines animales à l’exception de notre cher poireau.
F.L.G.
Brasserie Cloche
1 Rue Coq Héron, 75001 Paris
Réservations