Voyage
Tout au long de l'été, The Good Life a partagé ses meilleures adresses, dont quelques restaurants, de Barcelone à Montréal. Pot-pourri de nos plus belles tables autour du monde.
Espagne (🇪🇸) – Numéro spécial oblige…
Alkimia, Barcelone. « J’aime la cuisine qui se tourne vers le futur tout en sachant d’où elle vient. » Acteur de la jeune garde de la cuisine catalane, Jordi Vilà a posé ses quartiers dans un appartement planqué en étage qui mixe plafonds à moulures et ambiance de station spatiale. Un décor aussi déroutant que le voyage culinaire, servi pour seulement quelques couverts, en direct d’une cuisine ouverte et quasi familiale. Deux menus dégustation, époustouflants d’imagination et de couleurs, défilent dans ce décor avant‑gardiste, portés par des produits de proximité, des textures abouties et des saveurs sans concession. Un équilibre couronné d’une étoile au Michelin. G. B.
Enoteca Paco Pérez, Barcelone. C’est sur la côte, à Llançà précisément, que Paco Pérez a mûri sa cuisine avant de se lancer en ville. D’où la virtuosité qu’il déploie quand il s’agit d’accommoder les trésors de la Méditerranée. Concoctées dans les cuisines de l’Hotel Arts, le palace contemporain en bord de plage estampillé Ritz‑Carlton, ses assiettes iodées et doublement étoilées tiennent du tableau : couteaux au caviar pointillistes en amuse-bouche, bar aux algues et petits pois tout en dégradé de vert, riz à la truffe et aux oursins en forme de paysage neigeux, des chefs-d’oeuvre qui font frôler à nos papilles le syndrome de Stendhal. T. J.
Mugaritz, Errenteria. Andoni Luis Aduriz s’inscrit dans ce parti pris d’innovation qui teinte la cuisine espagnole depuis plus de vingt ans. Les sciences et les sens sont conviés à la table de Mugaritz, et dans son laboratoire de recherche, où le chef s’interroge sur tout ce qui façonne le goût, bien au‑delà de l’ingrédient. Son long menu, qui se déguste essentiellement sans couverts raconte cette quête mêlant plaisir et réflexion, bousculant au passage le déroulement classique du repas. Il met, par exemple, fin au rite du dessert, le salé et le sucré s’entrelaçant tout au long de l’expérience. S. B.
Brut, Majorque. C’était quitte ou double. Quand l’Argentin Edu et le Brésilien Giba – anciens directeurs de création dans la pub, barbe de trois jours, tatouages et casquette vissée sur la tête – ont décidé d’ouvrir leur restaurant dans un tout petit village au centre de Majorque, ils sont passés pour des fous. Un an après, Brut est l’adresse dont tout le monde parle en ville, et la trentaine de kilomètres à parcourir n’effraie plus personne. A chaque service (un par jour, jamais plus), les deux compères se lancent dans un vrai show culinaire devant une clientèle de 2 à 14 personnes assis autour d’un comptoir en béton, dans un hangar industriel pur jus. Le menu de saison fait défiler une dizaine de miniplats absolument étonnants, qui mettent les cinq sens en éveil, tel leur flan de morue au safran recouvert de caramel. Le cérémonial est très bien huilé, l’expérience est originale et, il faut bien le reconnaître, assez déroutante. Réservation obligatoire. The place to be. C. B.
Experimental Beach, Ibiza. Ces trois-là ont le don de transformer n’importe quel lieu (presque) lambda en place to be internationale. J’ai nommé Romée de Goriainoff, Pierre‑Charles Cros et Olivier Bon – le trio mythique des nuits parisiennes, new‑yorkaises, londoniennes, etc. La preuve ? A Ibiza, temple de la fête et du chill‑out, l’Experimental Beach est devenu le spot parfait dont tout le monde parle. Outre le cadre idyllique sur fond de mer turquoise et la décoration signée Dorothée Meilichzon, où se mêlent bois blanchi, rotin et pots de terre cuite rappelant les jardins Majorelle, la qualité des mets et des cocktails qui ont fait la réputation du trio reste l’ingrédient phare de ce concept à succès. C. P.
Montréal (🇨🇦) – Le temps d’une escapade
LOV. Il y en a deux à Montréal et un à Laval, tout près de la métropole. Ces restaurants vegans et végétariens séduisent avec des plats généreux qui, contrairement aux idées reçues, ont de la mâche. On conseille particulièrement les burgers et gnocchis. Les LOV sont aussi des aimants à instagrammeurs tant les plats comme la déco sont photogéniques. La chef, Stéphanie Audet, pense en ouvrir un prochainement à Paris. A suivre… J.C.
Perles & Paddock. La dernière adresse du chef québécois Paddy Cheang, ancien du Pied de Cochon à Paris et ancien expat à Hong Kong. Au menu : des assiettes de produits frais et locaux, une cuisine raffinée sans exclure un décor chic signé FX Studio, un collectif de designers montréalais. J.C.
Détroit (🇺🇸) – La renaissance de la Motor City
Lumen. Encore un établissement récent. Inauguré sur Beacon Park en avril dernier, Lumen n’a pas mis longtemps à se faire un nom. Les detroiters se précipitent déjà dans ce restaurant dont les murs sont en fait des baies vitrées qui offrent une vue à 360° sur cette grande place, lieu de rendez-vous prisé par les habitants. On y sert des assiettes généreuses, sans prétention, souvent carnassières, dans un décor plutôt chic qui se prête particulièrement aux diners d’été quand le soleil se couche. J.C.
Russell Street Deli. Une institution. Avant d’y mettre les pieds, il faut d’abord se rendre à Eastern Market. Puis, l’aventure continue au moment de faire la queue, interminable, en rang d’oignons, avant, enfin, de pouvoir prendre place dans ce petit restaurant. S’il ne paie pas de mine, attendez d’avoir croqué dans votre premier sandwich ou avalé votre première gorgée de soupe, la spécialité maison, pour comprendre l’engouement des touristes, comme des locaux, pour le Russel Street Deli. On en redemande ! J.C.
Séoul (🇰🇷) – La très chic gastronomie coréenne
La Yeon. Situé au 23e étage du très luxueux hôtel Shilla, membre des Leading Hotels of the World, avec une vue époustouflante sur le parc Namsan, le restaurant La Yeon est inauguré en 2013. Son pari ? Se doter d’une vitrine exceptionnelle qui explore toutes les subtilités de la gastronomie coréenne traditionnelle. Le chef Kim Sung-il, en poste au Shilla depuis 1988, s’applique à réinterpréter des recettes ancestrales, en leur donnant le goût le plus juste. La beauté se trouve dans la composition des plats et l’équilibre des saveurs maîtrisé à la perfection. Les éditions 2017 et 2018 du Guide Michelin l’ont récompensé de trois étoiles. I.C.
• Kwon Sook Soo. Le chef Kwon Woo-joong dynamise des saveurs coréennes traditionnelles en y ajoutant des inspirations résolument modernes. Des ingrédients rares et de saison sont associés à des produits plus courants pour un résultat très original. Les propositions sont riches et les consistances audacieuses. Les goûts, savamment construits, se révèlent de façon surprenante. Un piment ne se décèle qu’à la fin de la dégustation d’une purée de patates douces, du calamar séché est servi avec une viande parfaitement fondante… Tout est présenté sur des petits plateaux rehaussés posés face aux convives, hommage aux pratiques ancestrales où les repas étaient dressés sur des tables individuelles. Le restaurant possède deux étoiles au Michelin. I.C.
• Jung Sik Dang. Implanté dans le quartier chic de Gangnam, le restaurant Jung Sik Dang joue la carte d’une cuisine ludique et design pour ses clients jeunes et branchés. Ici, les plats coréens sont modernisés, et ça donne des résultats aussi beaux que bons. Au menu : mousse de kimchi ou encore croquettes de bulgogi à savourer à l’apéritif, avant de partager une entrée de thon cru et d’enchaîner sur un plat de ssamgabsal. Récompensé de deux étoiles au Michelin en 2018. I.C.
Paris (🇫🇷) – Toujours en mouvement !
Big Mamma ouvre le plus grand resto d’Europe à la Station F. Pour sa nouvelle adresse, le groupe français de restaurants italiens Big Mamma (Ober Mamma, Trattoria Popolare, Mamma Primi…) s’aventure pour la première fois Rive gauche dans un quartier en plein renouveau, celui des alentours de la BNF. C’est ici qu’on voit timidement fleurir autour du cinéma MK2 quelques concepts food intéressants pour contenter les cinéphiles affamés. La Station F avait déjà fait mouche en investissant la Halle Freyssinet, promettant de faire bouger le quartier tranquille qui s’éveillait surtout en été grâce aux terrasses éphémères des bords de Seine. Avec la Felicità, Tigrane Seydoux et Victor Lugger, les fondateurs de la success-story Big Mamma, battent des records : 4500 m2, dont 1000 m2 de terrasse, 5 espaces cuisine, 3 bars. Bienvenue dans le plus grand restaurant d’Europe ! F.L. Lire la suite de l’article →
La Cantine Bretonne : un restaurant loin des clichés. Si le repère des crêperies parisiennes se situe plutôt du côté de Montparnasse, un petit outsider a décidé de se nicher du côté du 19e. La Cantine Bretonne a ouvert ses portes en juin dernier sur les bords du canal de l’Ourcq et réinvente la galette from Breizh. F.L. Lire la suite de l’article →
Le Collectionneur, nouveau good spot des Champs-Elysées. Le 57, rue de Courcelles n’a pas toujours répondu au nom de Collectionneur. Géré par le groupe Hilton après sa construction en 2004, le « Hilton Arc de Triomphe » ne deviendra « Hôtel du Collectionneur » qu’en 2012 alors que la famille Cohen, à l’origine de la construction du bâtiment, n’en reprenne la gérance. A l’époque, son restaurant, Le Safran, accueille surtout les clients de l’hôtel et n’est pas plébiscité par la place parisienne. Aujourd’hui, l’Hôtel du Collectionneur lègue son nom à la nouvelle vie de son restaurant, revampé sous l’impulsion d’Andréa et Edouard Cohen, propriétaires du groupe The Gate Collection, dont l’hôtel fait partie, avec l’ambition d’en faire un lieu majeur de la food et du cool à Paris. F.L. Lire la suite de l’article →
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