Horlogerie
Music-hall, danse, théâtre, chanson, cinéma… Dans cette sélection de bandes dessinées mêlant classiques et création contemporaine, le divertissement sous toutes ses formes est à l’honneur. Et maintenant, tous en scène !
Les Sept Boules de cristal
Bien décidé à comprendre comment un certain Bruno, autoproclamé « roi des illusionnistes », réussit à transformer de l’eau en vin, le capitaine Haddock emmène Tintin au Music-Hall Palace.
Là, les deux amis assistent à une succession de performances exécutées par des artistes qui rendent un bel hommage à l’entertainment : la voyance avec Ragdalam le fakir et madame Yamilah, le lancer de couteaux avec Ramon Zarate, ou encore l’art vocal, poussé à son paroxysme par Bianca Castafiore. Hélas, après s’être perdus dans les coulisses du Music-Hall Palace, ils arrivent trop tard pour percer les secrets de Bruno…
Hergé, Casterman, 64 p., 11,95 €.
Joséphine Baker
Cette biographie en bande dessinée retrace la vie de Joséphine Baker, danseuse américaine devenue l’idole des années folles. Du Missouri à New York, du Maroc au Japon et à Cuba, de son triomphe mêlé de scandale, à Paris, jusqu’à son installation au château des Milandes, dans le Périgord, où elle éleva les 12 orphelins composant sa « tribu arc-en-ciel », Catel et Bocquet nous entraînent dans le tourbillon de son existence virevoltante.
On croise Picasso et Jean Cocteau, Le Corbusier et Simenon, Fidel Castro et une foule de personnages hauts en couleur qui composent ce beau portrait en forme d’hommage à l’amour et à la liberté.
Catel & Bocquet, Casterman, 568 p., 30 €.
Tanz !
En Allemagne, à la fin des années 50, un jeune danseur passionné de comédies musicales américaines n’a d’yeux que pour Fred Astaire et Gene Kelly, tandis que ses condisciples considèrent ce genre théâtral avec dédain.
Un jour, un danseur noir américain lui propose de traverser l’Atlantique pour tenter sa chance à Broadway… Le trait de Maurane Mazars, rehaussé par de superbes aquarelles, fait vibrer les corps des danseurs dans cet hymne à la beauté du mouvement, au bonheur de la danse et à la liberté des corps, comme si Gene Kelly en personne s’était emparé de ses crayons et de ses pinceaux pour donner vie à ses personnages.
Maurane Mazars, Le Lombard, 248 p., 20,50 €.
Blitz
En novembre 1940, dans une demeure londonienne de la bonne société, la vie quotidienne suit son cours malgré la guerre, entre cérémonial du thé à 5 heures, rivalités amoureuses et considérations littéraires, tandis que le bruit des sirènes annonce les bombardements. Lorsqu’un cadavre est retrouvé dans l’une des pièces et qu’un espion allemand s’invite dans le décor, cette atmosphère so British, faite de bonnes manières et de retenue, est quelque peu bouleversée.
Mais sommes-nous dans la vraie vie ou dans une pièce de théâtre ? Un brillant exercice de style signé par deux anglophiles passionnés, qui montre que la frontière entre l’illusion et la réalité est parfois ténue.
Rivière et Floc’h, Dargaud, 48 p., 15 €.
Leconte fait son cinéma
Pendant plusieurs semaines, deux auteurs de bande dessinée ont suivi pas à pas leur idole, Patrice Leconte, pendant que celui-ci préparait son prochain film. Détail amusant, Leconte a commencé par être auteur de bande dessinée, dans l’hebdomadaire Pilote, avant de se lancer à plein temps dans la carrière de cinéaste.
Leconte fait son cinéma navigue entre la plongée instructive dans les coulisses du 7e art et
le portrait amoureux d’un réalisateur attachant qui a su conserver sa simplicité et son naturel. Un récit vivant servi par une mise en page astucieuse et complété par des photos, des Post-it et des échanges de courriers.
Nicoby et Joub, Dupuis,
144 p., 19 €.
C.Q.
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