Culture
Directeur du Théâtre national de la danse de Chaillot depuis 2021, Rachid Ouramdane présente Over dance, parmi les nouveaux et nombreux chantiers de cette nouvelle direction qu’il a brillamment commencée.
Depuis la nomination de Rachid Ouramdane le 6 avril 2021, l’une des grandes missions de son mandat, parallèlement à celle de reprendre la relève de l’ancien directeur Didier Deschamps, est la rénovation de la salle de spectacle principale, la salle Jean Vilar.
Bio express
- 1971 : naissance à Nîmes.
- 1983 : il découvre le hip-hop.
- 1990 : abandonne ses études de biologie pour rejoindre le Centre national de danse contemporaine d’Angers.
- 2007 : création de Surface de réparation, suite aux émeutes dans les banlieues, en 2005.
- 2016 : nommé codirecteur du Centre chorégraphique national de Grenoble.
- 2018 : Franchir la nuit, présentée lors de la Biennale de la danse de Lyon.
- 2020 : le chorégraphe s’implique dans la candidature de la ville de Grenoble pour obtenir le label Capitale verte européenne.
- 2021 : il est nommé directeur du théâtre national de Chaillot.
Un renouveau théâtral
Commencés en janvier, les travaux s’achèveront en novembre 2025. Trois ans sans affecter en rien la vie du théâtre. Générant une belle dynamique au sein de ce fascinant vaisseau qu’est Chaillot, ces aménagements contribuent à un projet architectural ambitieux, qui donnera naissance à un nouveau lieu offrant le plus grand plateau de danse de la capitale.
Situé sous les gradins autrefois rétractables, un gigantesque espace jusque-là peu utilisé va être transformé en studio de répétition et de création. « Chaillot a toujours eu une forte identité, ne serait-ce que par son architecture Art déco,explique le chorégraphe, et cette rénovation se fera dans le respect de cette essence. Notre théâtre n’est pas une simple salle de spectacle. »
Il ajoute : « C’est un lieu qui se métamorphose sans cesse, qui offre chaque fois une expérience nouvelle. » Et depuis un an et demi, les missions s’enchaînent.
Les missions au cœur de la passion
Lancé avec Erell Melscoet, directrice adjointe du centre national chorégraphique de Grenoble, Chaillot Colo consiste à offrir des animations artistiques durant une à deux semaines de vacances à des enfants et des adolescents issus de milieux défavorisés.
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« Et il n’y a rien de plus émouvant que d’entendre certains de ces jeunes nous dire que jamais ils n’auraient cru que ce genre d’activités leur soit destiné », rapporte-t-il. Autre aventure, Chaillot expérience, un travail sur le collectif illustré par des spectacles et des performances exceptionnels (le collectif La Horde ou l’auteur-compositeur Kery James) se déroulant hors des salles de spectacle.
« Avec Chaillot expérience, on a cherché à sensibiliser un public qui ne vient jamais ici, reprend-il. Ce type de projets est idéal pour faire vivre Chaillot autrement. » Le succès populaire de la démarche en souligne la pertinence. La nouvelle initiative, Chaillot Olympique, propose, elle, des ateliers et des spectacles à l’adresse de groupes de jeunes réunissant artistes et sportifs.
Chaillot s’est également associé au SPEAP (un master d’expérimentation en arts politiques qui a été créé en 2010 à Sciences-po Paris par Frédérique Aït-Touati et le sociologue Bruno Latour, décédé depuis) pour mener une réflexion sur ce que serait aujourd’hui un théâtre de l’hospitalité.
Au cœur de ces missions, les passions restent intactes : l’ouverture sur les genres chorégraphiques inédits, les publics nouveaux, les arts d’ailleurs, l’intérêt pour l’émergence, l’expérimental, le travail des grandes compagnies, y compris classiques.
« L’important est de continuer de faire de Chaillot ce qu’il a toujours été, un théâtre de la diversité et des droits de l’homme, ajoute-t-il. Être sans cesse dans la pluralité, y compris dans la recherche musicale. » Constat que le nouveau directeur applique également à la création, car, malgré sa charge de travail, il poursuit son travail à un rythme à peine moins intense qu’avant.
L’une de ses dernières pièces, Variations, née en 2019, a été donnée en janvier dernier à Chaillot. Et sur invitation de la compagnie italienne Aterballetto, Rachid Ouramdane et Angelin Preljocaj ont imaginé Over Dance, une réflexion sur le corps vieillissant.
« Ou plutôt sur la maturité, précise Ouramdane, que j’ai souhaité aborder à travers deux artistes de music-hall, et montrer ce qui lie les interprètes entre eux, dévoiler cette image qui se dissimule derrière leur apparence ».
> Over Dance, du 15 au 23 février, au théâtre national de Chaillot, 1, place du Trocadéro, Paris 16e. Renseignements : theatre-chaillot.fr
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