Voyage
Les Rencontres de la photographie viennent de débuter à Arles pour s'achever le 22 septembre prochain. Voici nos meilleures adresses pour en profiter.
Avec cinquante expositions, les Rencontres internationales de la photographie d’Arles – dirigées depuis cinq ans par Sam Stourdzé – vont attirer du monde cet été, à l’occasion des 50 ans de la manifestation.
L’an dernier, 140 000 visiteurs ont arpenté la ville, en quête d’un accrochage dans une église, un cloître ou un palais. Si le festival photo d’Arles est reconnu comme le plus prestigieux d’Europe, il reste un événement tout-terrain où chacun peut faire son marché.
La photo ancienne est représentée par les icônes d’Edward Weston, l’un des plus grands maîtres de la photo américaine de l’entre-deux-guerres, et par les instantanés d’Helen Levitt dans le New York des années 30.
La photo contemporaine est incarnée par la nouvelle série des Painted Ladies de Valérie Belin, ou par l’accrochage XXL des œuvres de Mohamed Bourouissa, qui révèle quinze ans de photographie, de vidéo, de peinture et de dessin.
Les femmes à l’honneur
L’une des principales surprises de cette édition est une exposition de clichés inédits de Germaine Krull pris lors d’une traversée Marseille – Rio, en 1941, alors qu’elle fuyait l’Europe.
Les images ont été retrouvées dans la famille du réalisateur Olivier Assayas, dont le père était sur le bateau. Fondé par trois hommes – Lucien Clergue, Michel Tournier, Jean‑Maurice Rouquette –, le festival a mis longtemps à laisser sa juste place aux photographes femmes.
C’est chose faite cette année avec des expositions de Susan Meiselas, d’Eve Arnold, d’Abigail Heyman, d’Evangelia Kranioti, de Camille Fallet et, surtout, la création d’un prix Women in Motion, en partenariat avec le groupe Kering.
Les Rencontres d’Arles sont prêtes à affronter les cinquante prochaines années…
Rencontres internationales de la photographie d’Arles, du 1er juillet au 22 septembre. www.rencontres-arles.com
Les hôtels à Arles
L’hôtel dont tout le monde parle, c’est L’Arlatan, pavoisé de céramiques de couleur par l’artiste cubain Jorge Pardo. Sur la place du Forum, on fuyait jusqu’à présent le service déplorable du Nord Pinus, en dépit des charmes du décor et des sublimes photos de Peter Lindbergh aux murs.
Mais Maja Hoffmann – déjà propriétaire notamment de l’hôtel du Cloître décoré par India Mahdavi –, vient de le racheter et en a confié la gestion au très efficace Michel Mialhe,et le Nord Pinus est en passe de redevenir fréquentable.
Pour les budgets plus modestes, on conseille deux nouveaux établissements. L’hôtel Maison Volver, à l’entrée de la ville, vient d’être créé par deux Parisiennes au goût sûr, Florence Pons et Carole Picard. Elles proposent 12 chambres avec une déco à base d’objets chinés. Ouvert sur rue, leur restaurant de poisson sert des plats créatifs et succulents.
Place Voltaire, l’hôtel Voltaire offre une formule inédite, puisque sur neuf chambres, trois sont des « dortoirs » de 4 lits (40 € le lit en haute saison). Ajoutez à cela le fumet sympathique d’un grill tenu par deux chefs, Tamir Nahmias et Michaeli, qui réfutent le diktat végétarien en proposant merguez et brochettes cuites à point. L’hôtel Voltaire : 1, place Voltaire. Tél. +33 (0)4 90 96 49 18. www.hotel-Voltaire.com
Le marché
Impossible de rater le grand marché du samedi. Les habitués viennent au petit matin. On les croise devant la fromagerie Le Mas du Trident, qui produit le Trident de Camargue, un fromage de brebis perpétuant la recette originale de la tome d’Arles. A la poissonnerie Saint‑Louis Pêche, les mulets, les daurades, les loups arrivent de Port‑Saint‑Louis‑du‑Rhône.
On trouve de tout sur ce marché de 2,5 km d’étalages – de l’huile d’olive de Fontvieille, du riz de Camargue, du saucisson d’Arles, mais aussi des nappes Souleiado, des céramiques, des paniers et une forme de bonne humeur qui précède les réjouissances. De 8 h à 12 h 45, sur le boulevard des Lices et le boulevard Georges-Clemenceau.
Les restaurants
Arles est devenue une ville où l’on mange très bien. En centre-ville, ne passez pas à côté du bistrot Le Gibolin, où le pressé de poivrons et d’aubergines confits le dispute à la brandade. 13, rue des Porcelets. Tél. +33 (0)4 88 65 43 14.
Pour une cuisine plus évolutive, direction le Chardon, qui accueille en résidence des chefs du monde entier, invités à revisiter les produits locaux. Cet été, le Danois Mads Christensen est aux fourneaux.
Bon plan aussi, mais sans prétention, le Monstre, à la fois restaurant, boutique et galerie. Tout Arles vient y faire la fête le soir. 13, rue Tour-de-Fabre. Tél. +33 (0)4 90 49 19 41.
L’été, pour s’extraire du brouhaha de la ville et goûter une cuisine lumineuse à base de légumes, il faut pousser jusqu’à La Chassagnette (1 étoile au Guide Michelin), un paradis camarguais adossé à un potager bio de 2 ha, où officie le génial Armand Arnal.
Le sucré
Rue du 4-Septembre, la pâtisserie Laurent Bernard règne de longue date sur les douceurs de la ville. On s’y presse pour acheter la pogne, une brioche à la fleur d’oranger, ou le gibassier, une fougasse aux graines d’anis. 33 bis, rue du 4‑Septembre. Tél. +33 (0)4 90 96 18 47.
Depuis un an, la maison ancestrale est menacée par un rival, la pâtisserie-chocolaterie japonaise Masaki Yamamoto, qui libère, à quelques pas de là, d’autres effluves : une tropézienne aux agrumes, une version impeccable du gâteau Ispahan et une galette des Rois au matcha… 37, rue du 4‑Septembre. Tél. +33 (0)4 90 96 17 22.
Les galeries
Nombre de galeries photo ont ouvert à Arles ces dernières années – l’été, on compte une centaine d’espaces « pop-up » –, mais peu sont de qualité. Deux d’entre elles se distinguent par leur sérieux et leur goût du défrichage puisqu’elles défendent une photographie jeune ou émergente : la Fisheye Gallery, qui dispose déjà d’une enseigne à Paris, a racheté l’ancien Magasin de Jouets.
La galerie Anne Clergue (fille de Lucien Clergue, dont elle gère le fonds photo) a ouvert un nouvel espace à deux pas de la place du Forum. 4, plan de la Cour. Tél. +33 (0)6 89 86 24 02. www.anneclergue.fr