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Groupes ou artistes en solo, ils ont fait les grandes heures du label Island Records. La preuve avec ces onze albums, 2023 - TGL
Groupes ou artistes en solo, ils ont fait les grandes heures du label Island Records. La preuve avec ces onze albums, 2023 - TGL
Marine Mimouni

Horlogerie

U2, Bob Marley, Sparks… Les albums Island Records à connaître absolument

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Groupes ou artistes en solo, ces artistes et leurs albums ont fait les grandes heures du label Island Records.

For your pleasure, Nightclubbing, Joshua tree… The Good Life a sélectionné les onze plus beaux albums produits par Island Records.


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Quels sont nos albums préférés de Island Records ?

 

Pochette de l’album
Pochette de l’album

1. The Harder They Come, un album Island Records

La bande originale de The Harder They Come (Tout, tout de suite, en VF) sonne comme un manifeste de la diversité de toute la musique jamaïcaine pour les années passées et à venir, au point de devenir encore plus célèbre que le film. La palette reggae s’y déploie selon toutes les teintes sous l’impulsion de Jimmy Cliff, vedette du film et artiste qui se taille la part du lion côté compositions.

Il y interprète en particulier le morceau titre, qui deviendra l’un de ses classiques, de même que le slow Many Rivers to Cross, qui dévoile sa facette soul gospel. Le reste de la BO explore les origines rocksteady et ska des musiques jamaïcaines, l’ensemble s’imposant comme le premier ambassadeur de l’île auprès du grand public international.


2. For Your Pleasure de Roxy Music

Quand le groupe glam rock anglais débarque avec ses paillettes et son excentricité, nul ne peut se douter de l’impact qu’il aura sur les générations de musiciens à venir. Entre l’esprit avant‑gardiste du claviériste Brian Eno et le charisme du chanteur crooner Bryan Ferry, Roxy Music va placer la barre du rock très haut, assurant la transition musicale des années 60 à 80, anticipant au mieux l’arrivée de la new wave et l’utilisation des synthétiseurs.

Servi sous une photo tout aussi glamour du mannequin Amanda Lear, alors petite amie de Ferry, son deuxième album réalise le grand écart entre énergie et mélodies, accessibilité pop et expérimentations, élans lyriques et moments d’émotion. Du grand art. 


Pochette de l’album Funky Kingston
Pochette de l’album Funky Kingston

3. Funky Kingston de Toots and the Maytals, un album Island Records

Dès le début des années 60, Toots Hibbert connaît le succès en Jamaïque au sein du trio vocal de ska The Maytals. Après avoir évolué vers le rocksteady, il se fend du hit Do The Reggay, en 1968, qui définit carrément le genre en introduisant le terme qui lui sera assigné. Pris sous l’aile de Chris Blackwell, accompagné d’un nouveau groupe, il publie ce Funky Kingston mythique, dont le titre annonce la couleur : une fidélité aux racines du pays liée à un esprit funky qui le rend facile d’accès.

La version que ressort Blackwell en 1975 pour le marché américain lui ouvre les portes d’un nouveau public, séduit par ses hits (Pressure Drop) et la capacité de Toots à parler reggae au monde rock, à l’image de ses versions des standards Louie Louie et Take Me Home Country Roads. Un des meilleurs albums d’Island Records.


4. Kimono My House de Sparks

En s’installant à Londres après avoir grandi à Los Angeles, où ils laissèrent les membres de leur premier groupe, Ron et Russell Mael se rapprochaient de leurs influences pop rock, des Who à Pink Floyd, en passant par les Kinks. En ce milieu des années 70, ils allaient aussi y épouser les effervescences musicales en cours, apparition du glam rock et émergence des synthétiseurs, entre autres.

Leur son devient attractif et efficace, les Sparks décrochant deux hits, Amateur Hour et This Town Ain’t Big Enough for Both of Us, leur formule à la croisée de l’expérimentation et de la pop bubble‑gum ne faisant que se bonifier. Elle bouillonne même toujours au xxie siècle, comme en témoigne leur récente participation au film Annette, de Leos Carax.


Pochette de l’album Exodus. Emblème du label Island Records.
Pochette de l’album Exodus. Emblème du label Island Records.

5. Exodus de Bob Marley

Kaya, Uprising, Burnin’, Catch a Fire, Babylon by Bus… Et s’il fallait ne retenir qu’un seul titre du mythique parcours de Bob Marley ? Dans cette discographie qui frise le sans‑faute, Exodus marque son avènement en tant que superstar internationale et sa capacité à mettre le reggae à la portée de toutes les oreilles, sur tous les continents.

Exilé à Londres après avoir réchappé d’une tentative de meurtre en Jamaïque, il y réalise cette œuvre riche dans laquelle son engagement et sa conscience politiques croisent des thématiques plus universelles et poétiques autour de la paix et de l’amour qui ui deviendront chères. Il n’a malheureusement plus que quatre ans à vivre, autant d’albums à publier, mais sa légende est déjà en marche. 


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6. Secrets de Robert Palmer

Grand fan de soul et de rhythm’n’blues, le playboy seul les  britannique illustre à lui seul les échanges intercontinentaux provoqués par sa maison Island Records. Après avoir repris Pressure Drop, le hit de Toots and the Maytals, le crooner romantique poursuit la dilution d’influences musicales caribéennes tout au long de son cinquième album, ce qui lui vaut enfin un premier hit international : Bad Case of Loving You (Doctor, Doctor).

Cette reconnaissance du grand public, il la renforcera par la suite avec une présence répétée aux sommets des hit‑parades, avec des classiques aujourd’hui entrés dans l’ère de la nostalgie des 80’s : Every Kinda People, Johnny and Mary, Looking for Clues… La grande pop star d’Island Records, c’était lui. 


Pochette de l’album CUT
Pochette de l’album CUT

7. CUT de The Slits

Des groupes comme The Clash ou The Ruts avaient brillamment démontré que le mouvement punk possédait de fortes affinités avec le reggae, qu’il soit importé de Kingston ou produit par la communauté jamaïcaine de Grande‑Bretagne.

Posant nues et couvertes de boue sur la pochette de leur premier album, les trois Londoniennes de The Slits (les fentes) y poussent le bouchon rasta encore plus loin, absorbant des rythmiques chaloupées comme si elles avaient grandi au bord de la mer des Caraïbes.

Sur un rock gorgé d’effets dub, émancipé de toute convention, en particulier masculine, elles portent un message féministe explicite, dont la folle liberté ouvrira des portes aux futures générations de rockeuses. Même si leur Cut – produit par Island Records – ne restera culte qu’au regard de l’histoire.


8. Tom Tom Club de Tom Tom Club

David Byrne, la tête pensante des Talking Heads, trouvait le projet Tom Tom Club trop commercial. Non seulement avait‑il raison, mais sans doute n’anticipait‑il pas que le collectif formé par le couple Tina Weymouth et Chris Frantz, respectivement bassiste et batteur du groupe new wave new‑yorkais, provoquerait un tel raz‑de‑marée bien au‑delà des studios Compass Point où il fut conçu.

Délestés du côté intello de leur leader, les deux musiciens prennent un malin plaisir à croiser disco, rythmes funky et retour aux mélodies enfantines. Sur plusieurs titres, dont les éternels Wordy Rappinghood et Genius of Love, ils anticipent l’explosion rap à venir, un mouvement qui ne se privera pas de régulièrement les sampler. 


Pochette de l’album Nightclubbing
Pochette de l’album Nightclubbing

9. Nightclubbing de Grace Jones

Mannequin, égérie de la mode et de la nuit parisienne, l’artiste jamaïcaine a surtout été aux avant‑postes de la collision entre disco, reggae et new wave. Parmi les productions les plus fameuses sorties des Compass Point Studios, son cinquième album la voit exceller, entourée des meilleurs musiciens, dans l’art de l’appropriation de classiques de la pop, qu’elle transcende de son interprétation et par une personnalité qui joue avec le feu autant qu’avec la glace.

Du morceau‑titre repris à la paire David Bowie‑Iggy Pop, en passant par Demolition Man, de The Police, Walking in the Rain, de Flash and the Pan, Use Me, de Bill Withers, ou Libertango, d’Astor Piazzolla, elle crée une esthétique moderne unique, symbole à elle seule des mutations en cours dans la musique des années 80. Une icône du label Island Records. 


10. Joshua Tree de U2, un album Island Records

On imagine que Chris Blackwell a chaudement remercié le représentant d’Island Records qui a signé le quatuor irlandais après l’avoir vu en concert à Dublin. Plus grand groupe de rock des décennies à venir, il passe un cap monumental sur ce cinquième album.

Avec Brian Eno et Daniel Lanois reconduits pour sa production, U2 continue d’explorer les thèmes humanistes chers à Bono, tout en exposant son rapport amour/haine à l’égard des États‑Unis. Le pays ne lui en tiendra pas rigueur et l’accueillera dans ses stades. With or Without You, I Still Haven’t Found What I’m Looking For, Where the Streets Have No Name… l’album empile les classiques et les récompenses, recevant le prix de l’album de l’année aux Grammy Awards, entre autres. 


Pochette de l’album Funky Nassau The Compass Point Story
Pochette de l’album Funky Nassau The Compass Point Story

11. Funky Nassau The Compass Point Story de Strut Records

Vingt ans après avoir connu son âge d’or, cette compilation – produit par Island Records – rendait hommage au studio monté aux Bahamas par Chris Blackwell avec une sélection de 13 titres emblématiques de la fusion entre reggae, funk et disco qui y était de mise.

Des incontournables comme Grace Jones, Tom Tom Club, Lizzy Mercier Descloux ou Talking Heads y côtoient des noms moins connus du grand public, comme Cristina ou Guy Cuevas. Le témoignage sur un son sans frontières, plus que jamais dans l’air du temps.


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Site internet de Island Records

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