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“Denim”. C’est le nom de l’exposition du designer et artiste russe Harry Nuriev à la Carpenters Workshop Gallery de Paris. L’idée ? Un intérieur décoré à 100%... de denim. The Good Life est parti en éclaireur.
C’est un dimanche matin. Vous vous levez tard pour aller bruncher, vous devez bien vous habiller, mais sans renoncer au confort dominical… Votre choix se porte toujours sur un jean, le roi du confort. Et c’est la même sensation qu’on ressent en entrant dans la denim house créée par Harry Nuriev à la Carpenters Workshop Gallery, dans le Marais.
Ici, presque tout est recouvert de denim, en provenance principale d’Italie. Un grand canapé made in France (comme toutes les pièces exposées) composé de plusieurs modules démontables, pensé comme un espace hétérogène où manger, travailler, dormir ou se détendre. La maison toute-en-un de demain ?
La table, installée au milieu d’une autre salle, est entourée de poufs cube – toujours en denim. Les murs, recouverts de denim, encadrent des œuvres réalisées avec l’intelligence artificielle et inspirées de la peinture de paysage du XVIIIe siècle. Jusqu’aux équipements de fitness, les poids et le banc de la “salle de sport”.
“Habiller les meubles et les espaces”, c’est le mantra du designer russe né en 1984, qui grandit à Stavropol mais est désormais installé entre Paris et New York. Le dialogue sans fin avec la mode est tout à fait visible dans cette exposition de Nuriev, engagé depuis ses débuts à perturber l’univers du design d’intérieur avec des éléments qui ne sont pas censés être là. En témoigne le canapé bariolé et éco-responsable en collaboration avec Balenciaga, créé à partir d’anciens vêtements et étiquettes de la marque (2018). Ou le plus récent “Trash Bag Sofa” composé de 15 sacs poubelle en cuir (2022).
“Je veux mettre en relation mon style personnel avec mon design, quelque chose qui n’existait pas encore” – Harry Nuriev
Mais pourquoi le denim ? “C’est un matériau qu’on aime tous. Et puis parce qu’ il se modifie au fil du temps, avec nous, juste en le touchant et en le lavant. J’aimais cette idée”, explique Nuriev, fondateur de Crosby Studios. C’est d’ailleurs le principe du “transformisme”, un mot détourné par le designer pour décrire son art, où tout se transforme et prend au final des formes nouvelles et inattendues.
Outre la volonté de mettre en relation la mode et le design, l’exposition de Nuriev réfléchit aux évolutions et changements des styles de vie des dernières années, imposés aussi par la pandémie de Covid-19. “Aujourd’hui la maison n’est pas qu’ un endroit où se détendre. On mange sur le canapé, on travaille sur le canapé, on y regarde des films. Bref, on y passe beaucoup de temps”, rappelle le designer.
La preuve dans le déjà mentionné “Sofa Pool”, une pièce pensée pour répondre aux différentes exigences domestiques, dans une logique de réorganisation d’espace et qui n’est pas sans rappeler les recherches des décennies 60 et 70. A découvrir, parmi les autres, jusqu’au 13 mai.
“Denim”, Harry Nuriev
Carpenters Workshop Gallery, 54 rue de la Verrerie, Paris
Du 4 mars au 13 Mai
L.P
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