Voyage
En à peine dix ans, ce quartier jusqu’alors un peu oublié est devenu l’un des repaires les plus branchés et les plus gastronomiques, s’imposant ainsi comme la vitrine d’un nouveau Rio. On s’en régale d’avance !
Marcio Barros y a ouvert son bar, Caverna, dans l’ancien garage de son père. Rafael Costa e Silva, le chef le plus en vue de Rio, l’a choisi pour installer son restaurant Lasai. Botafogo, surnommé par certains « BotaSoho », est en pleine mutation, fréquenté par les jeunes Cariocas qui y trouvent abondance de bars et de restaurants. Et même si le quartier est doté d’une plage avec vue directe sur le Pain de Sucre, c’est dans ses rues que son cœur bat, non pas au rythme de la samba mais à celui d’une vie urbaine animée.
La proximité d’une station de métro et les loyers encore abordables en font le quartier de prédilection des étudiants et des jeunes familles de classe moyenne. Le charme de Botafogo réside dans une mixité de population et de genres : des travailleurs, des touristes et des bars branchés côtoient de nombreux garages encore en activité, des artisans en tous genres et un grand centre commercial, tandis que de belles maisons coloniales voisinent avec des bâtiments médiocres et pas encore ripolinés.
Çà et là, quelques demeures du XIXe siècle, transformées en musées, galeries ou centres culturels, rappellent que ce secteur fut un point d’ancrage de la royauté portugaise : le centre d’art GaleRio, le Musée des Indiens, le musée Villa-Lobos, la maison de Ruy Barbosa de Oliveira, ou encore la Casa Daros (définitivement fermée depuis décembre 2015 après seulement deux ans d’existence).
Mais c’est principalement pour ses bars et restaurants que le quartier attire les visiteurs. La chef Roberta Ciasca et ses partenaires Danni Camilo et Steph Quinquis furent parmi les premiers à s’installer à Botafogo, en 2005, avec leur restaurant Miam Miam.
Puis, ils ont ouvert le Oui Oui, en 2009, dans la rue Conde de Irajá, devenue depuis l’épicentre de la vie gastronomique du quartier. Avec leurs collègues restaurateurs, ils animent le Pólo Gastronômico de Botafogo, une initiative de la ville destinée à améliorer la signalisation des établissements et à instaurer des activités pour revitaliser le quartier grâce à la gastronomie.
Enfin, c’est à Botafogo que le Cordon bleu a choisi d’installer sa première école au Brésil, un grand centre ouvert en juin 2016. Et même si, dans le cœur des Cariocas, le nom de Botafogo reste lié au club de football vénéré et fondé en 1904, une autre image est en train de s’imposer, celle d’une cuisine créative implantée par une nouvelle génération de chefs et d’entrepreneurs qui a trouvé son territoire dans Rio.