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Henri Cartier-Bresson, George Hoyningen-Huene, 1935.
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Photo : 5 expos pour débuter 2022 de La Haye à Turin

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À travers l’œuvre de grands noms de la photo – dont certains ont parfois été quelque peu oubliés –, c’est à un road‑trip photographique que nous convient les expos de la saison, de Paris à Turin et de Beauvais à La Haye.

Du Camera, Centre italien pour la photographie au Fotomuseum Den Haag, voici nos 5 expos photo pour débuter 2022.

Chambres d’ombres, La HayePénétrer dans « la chambre d’ombres » de Roger Ballen, c’est entrer de plain‑pied dans le territoire de l’inconscient, des rêves et des obsessions. Le monde « ballénesque » se décline en photos et en installations, dans lesquelles on retrouve une même volonté de transgresser les frontières entre réel et fiction, norme et démence, humanité et animalité. Le théâtre de l’absurde de Roger Ballen est figuré par des poupées désarticulées, des canapés effondrés, des animaux naturalisés, des photos où les personnages, acculés contre des parois, sont comme adossés à des murs de prison ou de leur propre folie. Quarante ans d’une œuvre au croisement du surréalisme et de l’art brut. The World According to Roger Ballen, Fotomuseum Den Haag, jusqu’au 6 mars. fotomuseumdenhaag.nl

Photos en fête, Beauvais. La 18e édition des Photaumnales a pour thème la fête et le programme des expositions multiplie les réjouissances. Pascale Séquer a photographié le carnaval de Dunkerque en dirigeant son objectif sur les invraisemblables chapeaux que portent les carnavaliers. Myriam Boulos révèle les pulsions et les identités refoulées de la jeunesse noctambule libanaise. Maciej Dakowicz investit Cardiff et sa rue festive, St Mary Street. Remplie d’acheteurs, de livreurs et d’employés de bureau pendant les jours de semaine, elle se transforme en scène de fête tous les samedis soir. Olivier Degorce a couvert les premières soirées Acid House des années 80, à Paris, dans des clubs, des entrepôts désaffectés, des friches industrielles… Nick Hannes a pris des photographies dans des boîtes de nuit de villes festives – Ibiza, Dubaï, Monaco… – et nous montre les fêtards au plus fort de l’ivresse. Ambiance à Beauvais ! Photaumnales de Beauvais, jusqu’au 2 janvier. photaumnales.fr

Nightshift #12, Beirut, Lebanon, Myriam Boulos.
Nightshift #12, Beirut, Lebanon, Myriam Boulos. Myriam Boulos

Match point pour Martin Parr, TurinDans un monde de plus en plus consumériste, ­Martin Parr a su restituer, au long de quatre dé­cennies, l’absurde de notre quotidien rythmé par les courses dans les supermarchés et les vacances sur des plages bondées. Il était inévitable qu’un jour ce soit le monde du sport qui fasse l’objet de son ironique attention. Turin accueillant en novembre la finale de tennis ATP 2021, le centre Camera pour la photographie a tout naturellement réuni les clichés que le photographe a pris ces dernières années lors des quatre tournois du Grand Chelem (l’Open d’Australie, à Melbourne, Roland‑Garros, à Paris, Wimbledon, à Londres, et l’US Open, à New York), racontant les dynamiques et les hystéries qui animent aussi bien les tribunes que les courts. Ajoutez à cela les courses hippiques, les matchs de football ou le tai‑chi dans les rues de Shanghai, et vous obtenez un concentré d’images hautes en couleur et souvent hilarantes. Martin Parr. We Love Sports, Camera, Centre italien pour la photographie, jusqu’au 13 février. camera.to

US Open, New York, USA, 2017.
US Open, New York, USA, 2017. © Martin Parr / Magnum Photos

Deux expos photo à Paris pour débuter 2022

Attention chefs‑d’œuvre !, Paris. En 2001, puis en 2017, le MoMA, à New York, a fait l’acquisition de plus de 350 photographies provenant du collectionneur suisse Thomas Walther, un œil parmi les meilleurs du monde. Cet ensemble exceptionnel permet de retracer l’histoire de la modernité en photographie, pendant la première moitié du xxe siècle. Réunissant les images de plus de 120 photographes, d’Edward Weston à Karl Blossfeldt, d’Henri Cartier‑Bresson à Berenice Abbott, de Man Ray à Germaine Krull… cette collection est présentée pour la première fois en dehors de New York, dans une exposition qui rassemble 230 tirages, tous plus éblouissants les uns que les autres. Incontournable. Chefs-d’œuvre photographiques du MoMA. La Collection Thomas Walter, Jeu de Paume, jusqu’au 13 février. jeudepaume.org

Le Paris de Gaston, Paris. Gaston Paris (1905‑1964) était le reporter vedette de nombre de publications de l’après‑guerre, et notamment du magazine illustré Vu. Malheureusement un peu oublié, il gagne à être redécouvert. Grâce à une donation d’épreuves originales, complétée par le fonds Gaston Paris des archives Roger‑Viollet, le Centre Pompidou nous ouvre les portes d’un monde visuel où règnent les réjouissants concours de maillots de bain à la piscine Molitor, les coulisses des Folies‑Bergère, les Medrano Sisters volant au-dessus de leurs montures sur la piste du cirque Medrano, les girls des music‑halls, les figures en cire du musée Grévin, toutes ces attractions bon enfant qui réenchantent le noir et blanc des tirages d’époque. Influencé par le surréalisme et le « fantastique social », Gaston Paris partageait les pages du magazine Vu avec Germaine Krull, André Kertész, Man Ray et Robert Capa. C’est dire si, en son temps, il était considéré comme l’égal des meilleurs. Gaston Paris, reporter. La Photographie en spectacle, Centre Pompidou, du 17 janvier au 18 avril. centrepompidou.fr


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