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Saint-Gobain Sekurit, l’innovation pour ADN
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The Good Business

Saint-Gobain Sekurit, l’innovation pour ADN

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Créé il y a tout juste un siècle, Saint-Gobain Sekurit s’est très vite imposé comme l’un des leaders incontournables de l’industrie automobile. Grâce à son expérience et à son savoir-faire, ses produits en verre sont devenus des références mondiales de sécurité et de qualité. L’innovation étant au cœur de sa stratégie, l’entreprise entend bien devenir un acteur clé de la mobilité du futur.

Après avoir quitté l’autoroute et nous être engagés vers Thourotte, commune de 4 500 âmes située dans l’Oise, à une centaine de kilomètres de Paris, nous suivons les panneaux qui indiquent le chemin pour atteindre le site de Chantereine. Nous voici chez Saint-Gobain Sekurit, spécialisé dans la fabrication des vitrages automobiles.

Ici, l’entreprise est une institution et ses bâtiments se déploient sur un terrain d’une superficie de 150 hectares. « Le site de Chantereine accueille trois entités, explique Benoît Bourrier, responsable de l’usine Saint- Gobain Sekurit. Saint-Gobain Glass, qui fabrique le verre plat pour les secteurs de l’automobile et du bâtiment, l’usine Saint-Gobain Sekurit, qui produit tout le vitrage automobile, ainsi que Saint- Gobain Research Compiègne, l’un des huit centres de R&D et innovation de Saint-Gobain dans le monde. »

Le site de Chantereine accueille 3 entités : Saint-Gobain Glass, qui fabrique le verre plat pour l’automobile et le bâtiment, Saint-Gobain Sekurit, qui produit tout le vitrage automobile, et le centre de recherche Saint-Gobain Research.
Le site de Chantereine accueille 3 entités : Saint-Gobain Glass, qui fabrique le verre plat pour l’automobile et le bâtiment, Saint-Gobain Sekurit, qui produit tout le vitrage automobile, et le centre de recherche Saint-Gobain Research. Nicolas Krief

Créé en 1920, alors que l’industrie automobile est en plein essor, il s’agit du site d’implantation historique de l’équipementier. A première vue, l’atmosphère pourrait être un peu désuète. L’ensemble renvoie immédiatement à l’incarnation, dans l’imaginaire collectif, d’une flamboyante industrie du XXe siècle. La présence des rails de chemin de fer (servant à acheminer la matière première) et des hautes cheminées en brique rythme un ensemble de bâtiments aujourd’hui dépareillés. De grands hangars côtoient des bâtiments à l’architecture sobre et moderne.

Une image qui contraste en réalité avec le dynamisme du site.

« Ici, nous fabriquons l’ensemble des vitrages d’un véhicule, c’est-à-dire les pare-brise, les vitres latérales et les lunettes arrière, indique Benoît Bourrier. De manière plus concrète, nos produits équipent, chaque année, plusieurs millions de véhicules. » La production est organisée en deux secteurs, utilisant le verre trempé ou le verre feuilleté.

Le premier est inventé par les laboratoires Saint-Gobain, en 1929, en pleine course à l’innovation dans l’industrie automobile. Le procédé consiste à renforcer le verre en le refroidissant très brutalement. Si un violent impact vient à le briser, il se casse en milliers de fragments non coupants.

Le site de Chantereine accueille 3 entités : Saint-Gobain Glass, qui fabrique le verre plat pour l’automobile et le bâtiment, Saint-Gobain Sekurit, qui produit tout le vitrage automobile, et le centre de recherche Saint-Gobain Research.
Le site de Chantereine accueille 3 entités : Saint-Gobain Glass, qui fabrique le verre plat pour l’automobile et le bâtiment, Saint-Gobain Sekurit, qui produit tout le vitrage automobile, et le centre de recherche Saint-Gobain Research. Nicolas Krief

Le verre feuilleté fait, quant à lui, son apparition dans l’industrie automobile dans les années 70 et sert à la fabrication des pare-brise. Il devient d’ailleurs obligatoire dès les années 80 pour s’aligner sur de nouvelles normes de sécurité. Il s’agit de deux plaques de verre assemblées avec une très fine couche de polybutyral de vinyle (PVB) au milieu. En cas de choc, les brisures sont retenues par le polymère. « Il y a vingt ans, nous avons également développé le PVB acoustique qui, en plus des caractéristiques classiques, filtre les sons extérieurs et améliore le confort à bord », explique Benoît Bourrier.

Ambiance chaleureuse

Chaque produit – vitre latérale, lunette arrière et pare-brise – possède sa propre ligne de fabrication. Situés à l’entrée du hangar, d’immenses plateaux de verre plat sont installés sur des chevalets avant d’être découpés et préparés. Les lignes de fabrication sont toutes automatisées. A chaque poste, des contrôleurs et des régleurs s’assurent du bon fonctionnement et effectuent des contrôles de qualité.

Malgré le bruit et la chaleur, l’ambiance est chaleureuse. Le site de Chantereine compte aujourd’hui près de 400 employés. Au fur et à mesure, le verre est découpé, poli, façonné, sérigraphié, avant d’être galbé et mis en forme dans des fours chauffant à 600 °C, puis refroidis.

Après avoir été découpé, poli, façonné et sérigraphié, le verre est galbé et mis en forme dans des fours chauffant jusqu’à 600 °C. Sont ainsi produits des vitrages qui, chaque année, équipent plusieurs millions de véhicules dans le monde.
Après avoir été découpé, poli, façonné et sérigraphié, le verre est galbé et mis en forme dans des fours chauffant jusqu’à 600 °C. Sont ainsi produits des vitrages qui, chaque année, équipent plusieurs millions de véhicules dans le monde. Nicolas Krief

Il faut compter sept ou huit étapes pour les vitres latérales et les lunettes arrière en verre trempé et une dizaine pour les pare-brise en verre feuilleté. De Volkswagen à Renault, en passant par PSA et Tesla, Saint- Gobain Sekurit conduit une politique active de codéveloppement avec les constructeurs automobiles partenaires.

« Chaque vitrage est unique et correspond à un modèle de voiture », précise Benoît Bourrier. Aujourd’hui, une voiture européenne sur deux est équipée par Saint-Gobain Sekurit, qui possède 37 unités de production dans le monde, totalisant 12 000 salariés et un chiffre d’affaires de 2 milliards d’euros. « La filière automobile est un marché mondial et extrêmement concurrentiel, qui impose des contraintes fortes, souligne Javier Colmenares, general manager de Sekurit Europe et directeur général de Saint-Gobain Sekurit France. On ne peut pas être un équipementier automobile de premier plan sans avoir des sites de production à l’endroit où les clients sont installés. Il s’agit d’une industrie lourde, technique et très exigeante en matière de qualité et de sécurité, dans laquelle nous sommes performants et compétitifs. »

Saint-Gobain de Versailles à la tour Eiffel

La filiale s’inscrit au sein d’un groupe industriel emblématique qui a su faire du verre son matériau d’expertise et de prédilection. Fondée en 1665, la Manufacture royale de glaces de miroirs devient Saint-Gobain en 1692 et participe, notamment, à la création de la galerie des Glaces, à Versailles, de la pyramide du Louvre ou encore du sol du premier étage de la tour Eiffel.

Plus de 350 ans plus tard, le groupe Saint-Gobain s’est diversifié dans les matériaux de construction et d’isolation tout en s’imposant comme un acteur incontournable dans ses différents secteurs d’activité. En effet, l’entreprise compte 171 000 salariés, est présente dans 68 pays et affiche un chiffre d’affaires de 42,6 milliards d’euros.

« En 2019, le groupe Saint-Gobain a décidé de réorganiser ses activités. Elles ne sont plus structurées par produit, mais par pays et par marché, précise Javier Colmenares. Pour les métiers locaux, principalement ceux de la construction, nous avons choisi une organisation par pays. Pour les métiers mondiaux, comme ceux de Saint-Gobain Sekurit, nous avons choisi une organisation mondiale, pilotée par une entité : Solutions de haute performance (SHP). »

Après avoir été découpé, poli, façonné et sérigraphié, le verre est galbé et mis en forme dans des fours chauffant jusqu’à 600 °C. Sont ainsi produits des vitrages qui, chaque année, équipent plusieurs millions de véhicules dans le monde.
Après avoir été découpé, poli, façonné et sérigraphié, le verre est galbé et mis en forme dans des fours chauffant jusqu’à 600 °C. Sont ainsi produits des vitrages qui, chaque année, équipent plusieurs millions de véhicules dans le monde. Nicolas Krief

Afin de répondre aux défis contemporains du marché de l’automobile et des transports terrestres – réduction de la consommation de carburant, sécurité, confort acoustique et thermique et connectivité –, Saint-Gobain Sekurit a décidé d’investir dans l’innovation et les produits de haute technologie. Le groupe développe un réseau de huit centres de recherche et développement transversaux Saint-Gobain Research (SGR), qui bénéficient de 450 millions d’euros d’investissement.

Celui situé sur le site de Chantereine, établi en 1982, occupe une superficie de 20 000 mètres carrés et compte plus de 250 collaborateurs. C’est là qu’on imagine les produits verriers du futur. « Nous faisons partie des 100 groupes les plus innovants dans le monde d’après le classement Top 100 Global Innovators, rappelle Sylvie Perez, directrice SGR Compiègne. L’innovation fait partie de notre ADN. »

Après avoir été découpé, poli, façonné et sérigraphié, le verre est galbé et mis en forme dans des fours chauffant jusqu’à 600 °C. Sont ainsi produits des vitrages qui, chaque année, équipent plusieurs millions de véhicules dans le monde.
Après avoir été découpé, poli, façonné et sérigraphié, le verre est galbé et mis en forme dans des fours chauffant jusqu’à 600 °C. Sont ainsi produits des vitrages qui, chaque année, équipent plusieurs millions de véhicules dans le monde. Nicolas Krief

Des vitrages intelligents

L’idée générale est de passer d’un vitrage simple à un système incluant des vitrages intelligents aux multiples fonctionnalités. Des toits en verre remplacent les rideaux roulants et peuvent moduler la lumière sur demande. Les vitrages se transforment également en surfaces de projection. Les pare-brise s’équipent de plus en plus de caméras et de capteurs.

« Notre objectif est de développer des solutions verrières qui permettent d’améliorer le confort et l’expérience à bord du véhicule tout en assurant la sécurité et la mobilité durable, explique Laurent Cohen-Scali, vice-président ventes et marketing de Saint-Gobain Sekurit. Nous sommes parmi les premiers à concevoir des pare-brise à affichage tête haute et nous développons des concepts de réalité augmentée où les informations contextuelles apparaîtront sur le pare-brise par reconnaissance vocale ou gestuelle. »

Chaque vitrage est unique et correspond à un modèle de véhicule, et une voiture européenne sur deux est aujourd’hui équipée par Saint-Gobain Sekurit.
Chaque vitrage est unique et correspond à un modèle de véhicule, et une voiture européenne sur deux est aujourd’hui équipée par Saint-Gobain Sekurit. Nicolas Krief

L’essor des véhicules électriques constitue également une aubaine pour faire du verre une véritable valeur ajoutée. « Dans une voiture électrique, environ 50 % de la batterie est utilisée pour assurer la température ambiante de l’habitacle, ajoute Laurent Cohen- Scali. L’impact sur l’autonomie de la batterie est ainsi très conséquent. C’est pourquoi nous développons des vitrages qui améliorent les performances non seulement thermiques, mais aussi acoustiques. »

Le futur de la voiture, qu’il soit électrique, semi-autonome ou autonome, démontre le véritable potentiel des vitrages dans le développement des systèmes d’aide à la conduite, et Saint-Gobain Sekurit compte bien tirer son épingle du jeu pour transformer pare-brise ou autres vitrages en supports d’écrans intelligents.

Chiffres clés

• 1 voiture sur 2 en Europe est équipée de vitres Saint-Gobain Sekurit.

• 2 Mds € de chiffre d’affaires.

• 12 000 salariés employés dans toutes les usines.

• 37 unités de production dans le monde.

• 8 centres Saint-Gobain Research (SGR) transversaux et une centaine d’unités de développement dans le monde.

• Plus de 400 brevets déposés chaque année.

• 450 M € de dépenses en R&D.


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