Voyage
Chic, métissée ou épicée, la sélection The Good Life pour déjeuner ou dîner à NYC.
• EN Japanese Brasserie, West Village. Reika Alexander, fille de restaurateurs tokyoïtes, en avait assez que l’Amérique résume la cuisine de sa patrie au California maki qui, du reste, n’a pas grand-chose à voir avec le Soleil levant. Alors cette ancienne pianiste de jazz a déniché un énorme espace vitré de West Village, l’a rénové avec rigueur, l’a garni d’intimidants panneaux nippons, puis a placé en cuisine le chef Abe Hiroki, dont le tofu maison préparé minute tient du génie. Ajoutez à cela d’inouïes sophistications à base de champignons d’Asie, des sashimis bijoux, des notes de Coltrane en bande-son, et vous obtenez l’izakaya le plus couru du pays.
Chef brésilien et gastronomie française au cœur de New York
• Frevo, Greenwich Village. Vous êtes juste à côté du studio où enregistrait Jimi Hendrix, vous voyez ? Une galerie d’art comme une autre, mais poussez la porte du fond… et accrochez‑vous. Amis de longue date, Franco Sampogna, chef brésilien formé en France (notamment chez Ducasse et Guy Savoy) et Bernardo Silva, manager portugais passé par le Shangri‑La, se sont offert cette folie : un restaurant consacré à la gastronomie contemporaine française, traité comme un speakeasy. On n’y entre pas sans réservation, les places, au bar ou à la table du fond, sont comptées mais très confortables. L’ambiance est feutrée sous les voûtes de cette cave traitée avec sophistication.
Dans l’assiette, un set-menu de haute volée, avec quelques clins d’œil au Brésil, concocté par une petite brigade virevoltant avec fluidité sous vos yeux. Dans le verre, une sélection originale d’un sommelier jeune et fougueux élu parmi les meilleurs de France. C’est du fine dining, mais servi avec enthousiasme et chaleur. On s’y sent comme à la maison.
Repaire bohème
• Harry and Ida’s, East Village. Les vrais bons delicatessen se font de plus en plus rares à New York. Celui-ci est non seulement un vrai de vrai, mais en plus c’est un peu tout ce qu’on aime. Julie et Will Horowitz ont donné à ce lieu les prénoms de leurs grands‑parents et semé leurs photos un peu partout dans ce repaire bohème meublé de leurs trésors et découvertes.
Les murs de lambris badigeonnés et les paniers remplis de bonnes choses évoquent une vieille épicerie des Catskills, et incitent à traîner et à discuter avec les clients avant de commander la spécialité maison : le sandwich au pastrami, et quel pastrami ! Rien à voir avec les « caoutchouteries » habituelles. Celui-ci vous donnera envie de traverser Manhattan chaque midi dans le sens de la largeur pour satisfaire cette nouvelle addiction. Tester par la même occasion l’anguille fumée, qui est à tomber aussi.
Coréen chic
• Oiji, East Village. Enfin un coréen qui nous rappelle que cette cuisine est bien plus riche qu’un barbecue. Libérée des incommodantes fumées habituelles, la petite salle, avec sa cuisine ouverte, est chic, chaleureuse, traitée en briques et bois. Les deux chefs Brian Kim et Tae Kyung Ku, tous deux nés à Séoul, y préparent des mets ancrés dans la tradition culinaire asiatique avec un vrai talent pour la moderniser. Leurs assiettes fraîches et iodées ressemblent à des petites œuvres d’art, et se partagent pour un repas joyeux, qui va crescendo de surprises en découvertes.
