Transport
Les compagnies aériennes desservant New York surfent sur une demande croissante de liaisons, et proposent des tarifs en ligne bradés pour attirer les voyageurs. Mais ces offres alléchantes, et pas toujours claires, vous font‑elles réellement réaliser des économiques ? The Good Life a testé pour vous.
XL Airways, trajet aller de Paris-CDG à New York-JFK. Prendre l’avion ne me pose a priori pas de problème. Je ne suis pas sujette au mal des hauteurs. Le décollage et l’atterrissage n’empiètent pas sur ma santé psychologique. La nourriture d’avion ne m’effraie pas, mon gabarit me permet de rester assise sans gêne pendant une dizaine d’heures d’affilée, et même de dormir.
Pourtant, lorsqu’on m’annonce que je pars à New York pour tester des compagnies aériennes low cost, quelque part dans mon esprit, un voyant s’allume. Le folklore aérien n’est-il pas empli de légendes urbaines à propos de ces fameux vols ? Des valises perdues, des retards monstrueux, des promiscuités insupportables, des conditions de vol terribles. N’est-on pas censé payer pour tout ? Manger, boire, utiliser les toilettes, respirer ?
18 h 24, lorsque je me connecte sur le site Internet d’XL Airways France, je suis bien décidée à ne pas céder au chantage commercial. 18 h 25, je découvre une plate‑forme sobre et claire où un calendrier m’offre une vue globale des disponibilités et des prix sur tout le mois. 18 h 27, à la page suivante, on me propose trois tarifs : « Eco-Prom », « Eco- Standard » et « Eco-Flexible ». Ce sera l’Eco-Prom pour moi. 18 h 28, une fenêtre s’affiche pour me signifier que monnayant des euros supplémentaires, je passe au tarif supérieur avec possibilités de modifications et de remboursement (avec frais).
Le bras de fer psychologique commence. Je ne cède pas. Page suivante, je renseigne mes informations personnelles. 18 h 29, la sélection des services. Je cherche simplement l’onglet « continuer ». Les assurances, je n’en veux pas et je ne veux toujours pas « personnaliser mes services ». L’onglet « payer », enfin ! 18h32, victoire, j’ai mon billet.
Jour du départ, mon vol est prévu dans la soirée. Je m’enregistre en ligne le matin sans encombre, et je laisse le choix de mon siège au destin. L’embarquement débute. A la porte, la foire aux négociations commence. Toutes les stratégies sont bonnes pour essayer de faire passer un bagage trop lourd ou non réglementaire.
Le personnel est intransigeant et rien n’y fait. Je pénètre dans l’avion. Moi qui pensais finir à la queue de l’avion juste avant les toilettes, je me retrouve devant avec une belle place hublot. Le personnel de bord est sympathique, et l’intérieur de l’A330‑300 se décline dans un camaïeu de bleu apaisant.
A peine le temps de remarquer l’absence d’écran qu’on m’explique que je peux télécharger l’application offrant le wi-fi ou louer des lunettes immersives avec 6 heures d’autonomie pour 15 dollars. L’avion décolle à l’heure et un repas chaud ne tarde pas à être servi. Devant mon étonnement, mon voisin lève discrètement les yeux au ciel. « C’est la première fois que vous voyagez low cost sur un long-courrier, n’est-ce pas ? Vous savez, il ne faut pas croire tout ce qu’on raconte. » En fait, ça n’est pas mal du tout !
• Tarif payé : 227,31 €, taxes comprises.
• Les « + »: wi-fi gratuit (offre payante : 9,95 € pour 50 h de divertissement) et lunettes immersives. Repas chaud gratuit.
• Les « – » : prévoir son trajet en avance pour bénéficier des vrais tarifs low cost.