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Portuguese Flannel, artisans chemisiers entre tradition et modernité
Portuguese Flannel, artisans chemisiers entre tradition et modernité
jchassagne

The Good Business

Portuguese Flannel, artisans chemisiers entre tradition et modernité

The Good Business

Les frères Magalhães ont grandi dans les filatures de leurs aïeux, au nord du Portugal. Forts de cette expérience, ils ont fondé leur propre marque : Portuguese Flannel. Des chemises lookées et authentiques. Rencontre.

En 2013, près du Douro, dans le nord du Portugal, les frères António et Manuel Magalhães décident de lancer leur propre label : Portuguese Flannel. Une appellation qui sonne comme une annonce de monopole sur la « vraie » flanelle lusitanienne. Il faut reconnaître à la fratrie une certaine légitimité à se jeter dans l’arène du prêt-à-porter. Ils descendent en effet de plusieurs générations de gérants de filatures de la région de Porto et Guimarães, dont l’histoire commence en 1935. Ils passent donc leur enfance dans les ateliers et s’imprègnent de l’atmosphère.

Chemises Polinesia et Cuca Black, 100 €.
Chemises Polinesia et Cuca Black, 100 €. DR

Plutôt que de reprendre l’entreprise familiale, Textil Vizela, ils se lancent en indépendants. Ils font fabriquer leurs chemises dans le nord du Portugal et commencent depuis quelques années à se faire un nom en dehors de leurs frontières. S’ils ne préfèrent pas parler de chiffres, les deux frères ne peuvent pas cacher que l’engouement pour leur marque est grandissant. Il suffit d’un tour sur Internet pour s’apercevoir que Portuguese Flannel est vendue par de nombreux pure players, souvent pointus, parfois plus grand public comme End Clothing ou Royal Cheese.

Portuguese Flannel, collection printemps/été 2018.
Portuguese Flannel, collection printemps/été 2018. DR

La recette ? Un produit de qualité, avec une histoire, ancré dans une région, modernisé grâce à des motifs tendance. Le label « made in Portugal » et le storytelling à propos de la famille Magalhães, qui viennent appuyer des collections fleuries ou graphiques, attirent l’œil. Notamment celui de The Good Life qui a rencontré António Magalhães.

TGL : Quelle est votre stratégie retail pour vous faire connaître en dehors du Portugal ?
A.M.
 : Chaque saison, on fait le tour des grands fashion shows, comme le Jacket Required, le Man/Woman et le Pitti. On essaie également de trouver les meilleurs agents. En France, Linksury fait du bon travail.

TGL : Comment avez-vous réussi à moderniser la chemise en flanelle, grand classique du vestiaire masculin ?
A.M. : Je pense qu’être moderne c’est absorber le meilleur du passé, s’en servir de base et l’améliorer en fonction de son époque. C’est ce que l’on essaie de faire avec Portuguese Flannel, en prenant un basique, avec lequel nous sommes très liés depuis notre enfance, et en créant un nouvel objet qui soit authentique et tendance à la fois. On conserve la coupe et les techniques originales, en y ajoutant des motifs modernes.

Chemises Teca Sky et Vintage Flannel, 110 €.
Chemises Teca Sky et Vintage Flannel, 110 €. DR

TGL : Quelle est le rôle de la flanelle dans l’histoire du textile portugais ?
A.M. : Ici, on fabrique de la flanelle depuis plus de 200 ans. La flanelle portugaise demande tellement de délicatesse que c’en est presque une forme d’art. Le brossage est très important, et le nord du pays est célèbre pour sa technique particulière qui consiste à soulever les extrémités des fibres. Puis, nos experts « polissent » le tissu trois fois, utilisant une méthode brevetée.

TGL : Le tissu semble faire partie de l’histoire du Douro et ses alentours… C’est une région qui vous inspire ?
A.M. : C’est ici que le Portugal est devenu indépendant ! Tout ici est chargé d’histoire, et a su conserver sa beauté, son âme… C’est cet héritage, ces couleurs et ces motifs qui nous inspirent, entre autres.

Portuguese Flannel, collection printemps/été 2018.
Portuguese Flannel, collection printemps/été 2018. DR

Portuguese Flannel vient de dévoiler sa collection printemps/été, disponible sur leur site internet.

La marque prend son temps, puisqu’aucune boutique physique n’est prévue, mais António Magalhães est confiant quant à la pérennité de son entreprise dont il assure qu’elle « croît d’année en année ».

Surchemise Labura Sand, 125 €.
Surchemise Labura Sand, 125 €. DR

 

 

 

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