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Les trois plus grandes start-up de New Delhi
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Voyage

Les trois plus grandes start-up de New Delhi

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New Delhi est la nouveau paradis des start-up indiennes. Make My Trip, Snapdeal et Zomato sont ses trois plus gros succès.

Les start-up phares de New Delhi : éclairage.

1e start-up : MakeMyTrip

C’est devenu un automatisme en Inde. Pour réserver un billet d’avion ou de train, un ticket de bus ou un hôtel, les internautes ont le réflexe MakeMyTrip. Lancée en 2000 aux Etats-Unis, la petite agence de voyages en ligne est devenue un moteur de recherche géant, qui écrase ses concurrents Yatra ou Cleartrip. A l’origine, son fondateur, Deep Kalra, un ingénieur diplômé de l’Institut indien de management d’Ahmedabad, conçoit l’outil comme une aide à l’achat de billets d’avion destinée à la diaspora indienne vivant en Amérique du Nord. Le succès est fulgurant. Et MakeMyTrip démarre ses activités en Inde cinq ans plus tard, en se diversifiant dans les réservations hôtelières et les voyages clé en main. En 2010, la société est introduite au Nasdaq, à la suite de quoi elle grossit par le biais d’acquisitions successives. En 2016, la start-up fait entrer le géant chinois Ctrip au capital et, en 2017, elle fusionne avec son compatriote et néanmoins rival Ibibo, une autre start-up de Gurugram, pour devenir le leader incontesté du secteur dans le sous-continent. Selon Deutsche Bank, elle détient désormais 41 % de parts de marché en Inde. Durant l’exercice 2016-2017 clos au 31 mars, MakeMyTrip a réalisé 447 M $ de CA (sans Ibido) et essuyé 110 M $ de perte nette. Forte de son nouveau périmètre, l’entreprise a vu sa capitalisation boursière s’envoler, pour atteindre 3 Mds $ environ. Elle ne devrait pas s’arrêter en si bon chemin, si l’on en croit les prévisions du transport aérien. D’après l’Association internationale du transport aérien (IATA), l’Inde devrait devenir le troisième plus grand marché au monde d’ici à 2025.

Deep Kalra, fondateur de la start-up MakeMyTrip.
Deep Kalra, fondateur de la start-up MakeMyTrip. DR

2e start-up : Snapdeal

Elle aura alimenté un interminable feuilleton tout au long du premier semestre 2017, laissant entrevoir la plus grande consolidation jamais réalisée dans l’e-commerce en Inde. En juillet dernier, Snapdeal a finalement renoncé à tomber dans les bras de son concurrent de Bangalore, Flipkart. Ce dernier, qui ambitionne de devenir l’Alibaba indien, a déjà avalé eBay India et cherche à éviter à tout prix que l’américain Amazon ne prenne le contrôle de l’Inde. Mais les cofondateurs de Snapdeal, Kunal Bahl et Rohit Bansal, qui sont des amis d’enfance, ont refusé de brader leur bébé, né en 2009 à New Delhi. En 2016, au mieux de sa forme, Snapdeal était valorisé à 6,5 Mds $ et Flipkart proposait de débourser seulement 850 M $ pour en prendre le contrôle. Une offre considérée comme une insulte par les deux dirigeants, même si Snapdeal a commis quelques erreurs stratégiques évidentes, multipliant les remises aux consommateurs pour attirer toujours plus de clients. Il faut dire que le « discount » était son métier de départ. Soutenu par l’investisseur japonais SoftBank et par le chinois Alibaba, le site d’e-commerce a, depuis, réduit la voilure en se séparant de sa filiale FreeCharge, obtenant ainsi 3,8 Mds de roupies indiennes (INR), soit 50,3 M d’argent frais pour faire face à ses difficultés de trésorerie momentanées. Kunal Bahl et Rohit Bansal entendent conserver leur indépendance et arrêter la course au gigantisme. Sachant qu’un rebond sera toujours possible. Considérée comme «la dernière frontière de l’e-commerce mondial », l’Inde affiche une croissance de 7 % par an dans ce domaine et pourrait représenter, d’après Bank of America Merrill Lynch, un marché de 180 Mds $ en 2025.

La page d’accueil du site Snapdeal.
La page d’accueil du site Snapdeal. DR

3e start-up : Zomato

Deepinder Goyal et Pankaj Chaddah ne pensaient sans doute pas gagner de l’argent aussi vite. L’an passé, ces deux passionnés de gastronomie, qui se sont connus alors qu’ils travaillaient au sein du cabinet de conseil Bain & Co., ont vu leur société Zomato approcher une situation bénéficiaire pour la première fois depuis sa création, en 2008. Zomato est un moteur de recherche de restaurants de premier plan. Il fournit des informations sur les chefs et les menus. Et en Inde, il permet de rendre visibles un très grand nombre d’établissements qui ne possèdent pas de site web. Après avoir vu sa valorisation fondre de moitié en 2016, à 500 M $, Zomato, dont le siège est situé à Gurugram, est devenue l’une des start-up phares de la capitale. Sur l’exercice 2016-2017, ses revenus ont bondi de 80 %, pour atteindre 49 M $. L’entreprise a surtout pris sa situation financière en main, en brûlant de moins en moins de cash inutilement. La publicité reste de loin sa première ressource, mais son salut viendra du développement de la livraison de repas à domicile, ne cessent de répéter les analystes, plus que de l’activité de réservation de tables dans les restaurants. Si Zomato est une belle histoire, c’est qu’elle est l’une des rares entreprises indiennes à avoir une telle étendue géographique. Elle opère dans 23 pays, Etats-Unis inclus, et revendique 35 M d’utilisateurs par mois. Pas mal, quand on sait que Deepinder Goyal et Pankaj Chaddah ont démarré en faisant du porte-à-porte dans les restaurants de Delhi, pour scanner leurs menus et les inscrire sur l’intranet de Bain & Co., histoire de permettre à leurs collègues de trouver une bonne adresse où dîner en ville en sortant du bureau.

La couverture mondiale de Zomato.
La couverture mondiale de Zomato. DR

Pour en savoir plus

« Des villes indiennes, on dit que Calcutta, l’ex-capitale britannique, a possédé le XIXe siècle, Bombay, centre du cinéma et des corporations, le XXe, et qu’à Delhi, siège de la politique, revient le XXIe siècle. » C’est en partant de cette prédiction que le romancier indo-britannique Rana Dasgupta a écrit Delhi Capitale, un livre-enquête analysant avec finesse les comportements des acteurs économiques de Delhi. « Ce qui m’étonne toujours, chez les familles d’entrepreneurs de Delhi, c’est le peu de formalités dont elles s’encombrent, raconte l’auteur. Leurs portes sont hermétiquement closes jusqu’à ce qu’elles s’ouvrent – et alors, toutes les barrières tombent. Quand on leur est présenté avec l’approbation d’un ami, on devient automatiquement un “bro” (brother, “frère”), comme on dit ici. C’est l’éthique clanique, tour à tour attirante et exaspérante, à la base de la plupart des relations dans cette ville. »

Delhi Capitale, traduction française publiée par Buchet-Chastel en 2016, 592 p., 17 €.
Prix Emile Guimet de littérature asiatique 2017.

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