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Christer Larsson, architecte et responsable du département urbanisme de la commune de Malmö, il a déjà en tête le développement de la ville pour 2050.
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Trois questions à Christer Larsson, responsable urbanisme à Malmö

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Architecte et responsable du département urbanisme de la commune de Malmö, il a déjà en tête le développement de la ville pour 2050. Rencontre.

Christer Larsson, responsable du département urbanisme à Malmö, répond à nos questions sur les changements urbains prévus dans la troisième ville suédoise.

The Good Life : Quelle stratégie la ville a-t-elle adoptée en matière d’urbanisme ?
Christer Larsson : Nous voulons travailler sur la ville existante, et la densifier plutôt que l’étendre. Malmö est cernée, au nord, par la mer et, au sud, par des zones agricoles. La frontière est matérialisée par une voie en forme de « périphérique ». C’est la route qui débouche du pont Oresund, venant du Danemark, et qui monte vers le nord de la Suède. Le propos est de nous développer à l’intérieur de cette boucle. Plus tard, sans doute au cours des 50 prochaines années, nous déborderons le long de la côte, au nord, pour faire le lien avec la ville de Lomma, où certains habitants de Malmö s’exilent déjà.

La Triangeln Station, à Malmö.
La Triangeln Station, à Malmö. Vasantha Yogananthan

TGL : Quelles nouvelles infrastructures vont accompagner ce projet ?
Christer Larsson : En priorité, trois nouvelles gares – nous modernisons une ancienne voie de chemin de fer qui, elle aussi, cerne la ville. La première est celle du quartier d’Hyllie, où se trouve le stade, par laquelle transitent déjà 15 000 personnes par jour, notamment des travailleurs transfrontaliers, dont beaucoup sont employés à l’aéroport de Copenhague. La deuxième est située à Rosengard, au sud-est de la ville, en bordure du périphérique. La dernière ralliera le quartier de New Harbour, un nouveau secteur de bord de mer en devenir. Ici, nous prenons le train comme en Ile-de-France vous prenez le RER. Ces gares seront desservies par un réseau de bus dense pour désenclaver les quartiers sensibles et donner à la ville une vraie homogénéité.

TGL : En quoi votre politique urbanistique influe-t-elle sur ces quartiers ?
Christer Larsson : Du fait de sa densité, Malmö compte peu de banlieues. Les zones à problèmes sont souvent intriquées avec des secteurs plus résidentiels. En connectant tous les quartiers qui entourent le centre-ville nous éviterons l’isolement et les « ghettos ». Outre des transports en commun densifiés, des institutions culturelles ou de loisirs feront le lien. A Hyllie, une très grande piscine sera construite à égale distance de deux secteurs problématiques. A proximité de la nouvelle gare sont également programmés la construction de 600 logements pour attirer les frontaliers qui travaillent au Danemark, ainsi qu’une maison de la culture. La mixité reste « la » solution.

L’immigration au cœur de la réflexion

Dockplatsen, Malmö

La Scanie est une contrée frontière d’où il est facile de s’échapper, mais où il est également facile d’entrer. Pendant de longues années, notamment sous le mandat du Premier ministre Olof Palme, la Suède a pratiqué une politique d’asile politique et économique généreuse. Dès les années 60, Malmö fut très demandeuse de main d’œuvre pour répondre à sa croissance industrielle et au plein emploi. Elle est restée l’une des villes dans le monde où la proportion de population étrangère est la plus forte : 32 % des habitants sont nés ailleurs, originaires de 174 pays. Après Londres, Malmö est la deuxième ville la plus cosmopolite d’Europe. On y parle 150 langues. La majorité des étrangers sont originaires d’Irak, des pays de l’ex-Yougoslavie et d’Afrique. Beaucoup de Danois, aussi, ont migré à Malmö, car la vie y est moins chère. Avec la crise industrielle et la montée du chômage (14 % encore aujourd’hui), les étrangers se sont concentrés dans des « cités ghettos » et la ville a été, notamment en 2013, le théâtre d’émeutes raciales. La politique très volontariste de la ville, en rétablissant la mixité et en construisant, chaque année, de nouveaux logements sociaux, commence à porter ses fruits et à installer un climat plus serein.

 

 

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